Indiana Quings, Loulou, Sylvie et Laurie Blanchin. L’incontournable photo de la soirée, en famille ! Belle soirée, hier, à Laroque-des-Albères, où Laurie Blanchin et Indiana Quings reprenaient officiellement les commandes du restaurant “Le Comptoir Rocatin”, en présence de très nombreux amis, venus des quatre coins des Albères et de la côte vermeille notamment, où le père de Laurie, Loulou, internationalement (re)connu, a tenu le non moins célèbre restaurant “La Llonja”, sur les quais de Port-Argelès, temple d’une authentique cuisine de la mer, servie sur une cuisson parfaite. Une légende culinaire ! Que Laurie et Indiana espèrent bien perpétuer avec autant de succès En salle, au comptoir, en terrasse, en cuisine (jusque dans les escaliers menant à la salle à manger du 1er étage et dans la rue), il y avait beaucoup, beaucoup de monde hier soir au “Comptoir Rocatin”, où les convives ont pu avoir un aperçu du talent culinaire de la nouvelle équipe en place, servi sous forme d’amuse-bouches irrésistibles. Le maire de Sorède, Yves Porteix, était venu en voisin, pour rejoindre son collègue Christian Nauté, maire de Laroque-des-Albères. Laurie aux côtés de l’Argelésien Marc Badia, chef d’entreprise et restaurateur (“La Réserve” notamment), personnage emblématique d’Argelès-plage, par ailleurs efficace et très présent délégué consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pyrénées-Orientales (CCIPO). C’est dans une excellente ambiance, que chacun(e) a pu (re)découvrir cet établissement à l’architecture unique, (d)étonnante ! Un lieu créé de toute(s) pièce(s), du sol au toit, en passant par le plafond-mezzanine et la terrasse-jardin, avec un mobilier original ; un endroit ouvert il y a à peine une poignée d’années, où le concept déroule une atmosphère enveloppée dans des matériaux nobles, naturels. D’entrée, on a envie d’y installer sa propre résidence culinaire secondaire, d’autant plus et d’autant mieux que le village de Laroque – l’autre Perle des Albères avec Sorède – grouille de soirées particulièrement conviviales, qui prolongent le climat estival, grâce à des commerçants dynamiques, cafetiers, restaurateurs et/ou autres. L.M. -“Le Comptoir Rocatin” : 10 rue Louis & Michel Soler – tél. 04 68 53 82 28 et/ ou 06 15 86 16 68. Ouvert tous les jours (fermé dimanche & lundi), midi et soir. Autre Argelésien présent à cette belle soirée : Philippe Filhol, venu en ami, l’un de ceux qui a largement contribué à la redynamisation commerciale de Port-Argelès, conseiller municipal d’Argelès-sur-Mer en charge du Cadre de Vie et Commerces (secteur plage d’Argelès) ; avec Indiana Quings et Laurie Blanchin. Yves Porteix et Philippe Farriol, dit Fafa, le très populaire brasseur-restaurateur fondateur de “Can Fafa” à Palau-del-Vidre. Parmi les copains d’abord, le très sympathique Philippe Moulenat, restaurateur à Port-Argelès (“Smart Pizza”). L’occasion de trinquer à l’amitié (avec modération of course !). Loulou et sa fille Laurie : une complicité professionnelle inégalée !
Argelès-sur-Mer, au village, en terrasse d’un bistro… – T’as vu, à Saint Trop’, le Conseil municipal a décidé de majorer la taxe sur les résidences secondaires jusqu’à 60 % ! – Et alors ! – Ici, à Argelès-sur-Mer, on construit à tour de bras… – Et alors ! – J’ai vu pourtant que la population d’Argelès diminuait… – Et alors ! – Tu crois que le maire d’ici construit pour augmenter la taxe pour financer l’entretien des routes et des trottoirs ? – Je me mare LOL !
Collioure, dite “La Cité des Peintres”, un jour de marché de plein vent, sur un banc public du front-de-mer, face à la baie… -T’as vu dans L’Indèp, Jean-Paul Alduy se lance dans la peinture. -Ah bon ! ça tombe bien j’ai la façade de la maison de pêcheur de mon beau-père à refaire. -T’es idiot ou tu le fais exprès ? Il peint des aquarelles, il est devenu paysagiste… -C’est ce que je te dis ! Il peint donc des maisons aussi, forcément, entre les rochers et les nuages, il n’y a pas que des reflets dans l’eau pour réaliser des vagues dans les marines ! Il y a aussi des maisons de pêcheurs, à Collioure, rendues célèbres par les “fauves”. Donc, je lui causerai de ma façade ! -T’es pas prêt de le croiser, toi, le Jean-Paul… -Ben si, justement, parait qu’il s’est installé à Collioure. Avec les artistes, surtout quand ils sont issus du sérail politique, faut s’attendre à tout. Tu te souviens de Guy Jouanin, l’artiste ? A son époque, il disait que le maire de Collioure était le chef de la clinique… Une fois, un artiste s’est rendu en mairie pour avoir l’autorisation de peindre le clocher. La secrétaire lui a dit que pour cela il n’avait nullement besoin d’un papier signé de Monsieur le maire. Qu’il lui suffisait de s’installer sur la plage Saint-Vincent ou au pied du Château Royal et de peindre le célèbre monument religieux… L’artiste a quand même lourdement insisté et menacé de faire un scandale s’il n’avait pas une telle autorisation. A tel point que la secrétaire – après avoir consulté le garde-champêtre de l’époque – a finalement cédé à sa lubie. -Et alors ? Et après ? -Le lendemain, l’artiste a commencé à monter un semblant d’échafaudage au pied du clocher ! Les Municipaux ont aussitôt débarqué pour lui faire remballer ses outils. Il ne s’est pas démonté, il a alors sorti son autorisation du maire sans s’emmêler les pinceaux. Ce n’était pas un 1er avril ! Mais au final, gros éclats de rire, il a reconnu que c’était une blague, qu’il avait fait un pari avec d’autres artistes du cru collioure ! -Effectivement, même si ce n’était pas un poisson d’Avril, c’était gros comme la sardine qui a bouché le port de Marseille. Bon, allons prendre un verre aux Templiers, on l’a bien mérité !
Ce dimanche matin, dans un bistrot de Perpignan, mal de caps rugbystique… -T’as vu la gifle qu’ont donné hier à domicile dans la capitale les Parisiens à l’USAP ? -Ouais, une sacrée gifle en effet… C’est pas bon pour le moral tout ça. D’autant qu’on ne peut pas leur trouver des circonstances atténuantes, à nos joueurs catalans… -Si, quand même, face à l’équipe du Stade Français on en a été réduit à jouer à seulement 14 après l’expulsion de Lucas Velarte. -Expulsion méritée. Y’a rien à redire. On a pris une claque, la plus sévère jamais infligée jusqu’ici à un club disputant le championnat du Top 14 ! Tu parles d’une bérézina ! 52 à 3 ! On a coulé, point à la ligne, faut accepter de voir les choses en face. -Peut-être que maintenant la Municipalité de Perpignan, main dans la main avec le boss de l’USAP, François Rivière, va pouvoir influer sur le cours de l’histoire des deux rugbys, en privilégiant at travers de sa politique sportive le XV par rapport au XIII… -Tu veux dire ? -Transformer l’USAP en une belle équipe nationale de basket-ball ! Avec un tel résultat, 52 à 3, on arrivera vite en haut de l’affiche ! En tout cas, c’est bien parti pour… Par ailleurs, les Dragons se chargeront de mettre le feu !
Dans un café, à Perpignan, dimanche 11 septembre… -Tu connais le prochain maire de Perpignan ? -Louis Aliot. -Aliot c’est le maire actuel. Je te parle du prochain, celui qui arrivera après, en 2026. -T’es devenu Mme Irma toi ?!… Faut que t’arrêtes de fumer la moquette, mec. -Je te jure, c’est en prenant un taxi à Paris que je l’ai appris… -C’est Nostradamus qui conduisait le taxi ou quoi ? Ou peut-être le comte de Saint-Germain, dont Voltaire disait “c’est un homme qui sait tout” ?… Allez, raconte ta vanne qu’on rigole un peu, quel est encore ce chauffeur de taxi empereur des arts divinatoires… -Figure toi que lorsque la semaine dernière je suis monté à la capitale, en sortant de l’aéroport je me suis engouffré dans le premier taxi que j’ai pu prendre et, en papotant, durant le trajet, le chauffeur m’a dit : “Avec votre accent, vous arrivez du sud, vous !”. “C’est exact, je viens de Perpignan”. “Ah oui, c’est la ville du FN, celle dont Louis Aliot est le maire”. “Bien vu !”. “Au fait, je ne suis pas un marabout mais je peux vous dire qui sera le prochain maire de Perpignan”… “Ah bon ?!”. “Oui, on le connait déjà. Ce sera NasDas* ! Vous pariez combien ?”. “Oh !”. “Cela vous en bouche un coin, hein ! C’est pas une blague. Plusieurs Perpignanais que j’ai transporté dans mon taxi m’ont parlé de lui. Ils le considèrent comme le Zorro des temps modernes. Moi, je ne connais pas Perpignan, je n’y ai jamais mis les pieds, je me suis juste posé à côté, en vacances, pour suivre une année le Tour de France, à Argelès-Gazost**. Un influenceur des réseaux sociaux, qui plus est un grand frère, à la tête d’une ville comme Perpignan, ça aurait de la gueule, non ? En tout cas ce serait une première nationale”. -Et tu l’as cru ? -Pourquoi pas… T’es marrant toi. NasDas, NasDas !… C’est plutôt bon comme scoop, non ? Faudrait peut-être songer à prévenir Louis Aliot, non ? -Excellente ta vision des chôôôses ! Tu reprends un demi ? *NasDas est un influenceur perpignanais aux quelque quatre millions d’abonnés sur Snapchat. Il ravit les réseaux sociaux en filmant la vie dans son quartier gitan de Saint-Jacques, où il fait figure de grand frère, distribuant à l’entour argent et cadeaux que lui rapporte sa notoriété. **Argelès-Gazost est située dans le département des Hautes-Pyrénées. Rien à voir avec Argelès-sur-Mer. Une confusion qui est régulièrement faite par les touristes… et certains journalistes parisiens. Sans oublier, désormais, les chauffeurs de taxi parisiens.
A l’heure du petit-déj’, quelque part dans un troquet de Perpignan… -T’as vu, la commune du Barcarès a postulé elle-aussi pour accueillir le restaurant Les Grand Buffets de Narbonne… Il est vraiment fort cet Alain Ferrand (le maire, Ndlr), il tire sur tout ce qui bouge ! Il a toujours un déclic d’avance quand il s’agit d’être attractif. Y’a pas un élu dans les P-O qui lui arrive à la cheville, côté dynamisme. C’est de la dynamite ! -“N’exagère pas trop. Te laisse pas emballer par la marinade ! D’abord parmi les critères souhaités par le boss des Grands Buffets de Narbonne pour implanter son futur projet, il y a obligatoirement la présence d’une sortie d’autoroute…”. -Elle y est la bretelle de l’A-9 ! Elle est à Leucate. C’est à côté ! -“Oui, mais Leucate c’est pas Le Barcarès. Et la commune de Leucate les veut aussi, ces Grands Buffets de Narbonne. D’ailleurs, elle s’est déjà positionnée pour les accueillir. Tu veux mon sentiment ?”. -Oui, vas-y. Avec toi je m’attends à tout… et à son contraire ! -“Plus sérieusement, et très sincèrement, je pense que la commune du Barcarès aurait plus de chance à se décarcasser pour atteindre une autre ambition : candidater auprès du ministère de l’Intérieur afin de recevoir le projet de la nouvelle prison de Perpignan. Voilà ce que j’en pense. Au sein de la métropole perpignanaise, je ne vois pas une autre commune mieux placée sur le territoire pour fixer le futur centre pénitentiaire des P-O. Quand on connait le terrain, y’a l’espace pour !”.
Alain Ferrand Antoine Parra Argelès-plage Argelès-sur-Mer Baixas Banyuls-sur-Mer Canet-en-Roussillon Carole Delga Christian Bourquin Collioure Communauté de communes Albères/ Côte Vermeille/ Illibéris conseil municipal COVID-19 Céret Elne Emmanuel Macron Estagel France Francis Daspe François Calvet Hermeline Malherbe Jacques Cresta Jean-Marc Pujol Jean-Paul Alduy La France Insoumise Laurent Gauze Le Barcarès Le Soler Louis Aliot Municipale 2014 Paris Perpignan Pierre Aylagas Port-Vendres PS Pyrénées-Orientales RN Romain Grau Saint-Cyprien Saint-Estève Saint-Génis-des-Fontaines Saint-Laurent-de-la-Salanque Sorède UMP Zoom
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Terra Nova/ Think Tank : coronavirus, comment voyagerons-nous après la pandémie ?
par adminAT66 le Avr 17, 2020 • 19 h 25 min Aucun commentaireTouché de plein fouet par la crise du COVID-19, le secteur du tourisme fait face à une profonde remise en question. Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, livre ici son analyse sur le présente et l’avenir de cette activité, qu’elle concerne la France ou les autres pays du monde qui sont confrontés à la même situation.
UNE CRISE TOTALEMENT INÉDITE
Face à la gravité de la crise sanitaire mondiale, le secteur du tourisme vit une situation exceptionnelle. Nous avons déjà, par le passé, affronté des situations extrêmement difficiles : la Guerre du Golfe, le 11 Septembre, l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull qui avait paralysé l’ensemble du trafic aérien en Europe. Nous avons également déjà traversé à plusieurs reprises des crises sanitaires : SRAS, H1N1… Mais la pandémie de COVID-19 ne ressemble à aucune de ces crises passées. Et ce, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’elle frappe l’ensemble du monde sur une durée qui reste impossible à estimer. L’incertitude, dans un métier qui nécessite d’y voir clair longtemps à l’avance, est terrible. Ensuite, parce qu’elle affecte dans tous les pays autant la capacité de générer des touristes que celle d’en recevoir.
La série de contributions “Coronavirus : regards sur une crise” de Terra Nova s’efforce de mettre en partage des réflexions, témoignages et questionnements suscités par la pandémie de Covid-19 et ses multiples conséquences. Nous avons souhaité à cette occasion ouvrir nos pages à de nombreux partenaires extérieurs d’horizons variés, témoins, acteurs, experts et constituer ainsi un laboratoire intellectuel à ciel ouvert. Les idées qui y sont exposées ne reflètent pas toutes les positions collectives de Terra Nova.
La combinaison de ces facteurs rend la sortie de crise très complexe à entrevoir. Cela nécessite bien sûr que chaque pays (de départ ou de destination) ait retrouvé un état sanitaire stable. À cela s’ajoute la nécessité d’avoir sur place une logistique et des infrastructures qui fonctionnent à nouveau, c’est-àdire un retour à la normale pour les compagnies aériennes, l’hôtellerie, la restauration, les lieux culturels. Avec une incertitude sur la capacité économique de ces logisticiens clefs de l’industrie du tourisme à résister et à rester vivants. Certains disparaîtront et mettront du temps à être remplacés. À l’heure actuelle le virus circule activement et l’ensemble du monde y est confronté. Même lorsqu’il se trouve sous contrôle, comme cela semble être le cas en Chine, les autorités souhaitent éviter les risques d’une nouvelle contamination. Conséquence, ces pays ferment leurs frontières ou imposent une quarantaine de quatorze jours aux visiteurs, mesure évidemment incompatible avec le tourisme. Cette situation sanitaire grave devrait vraisemblablement perdurer jusqu’à l’automne 2021.
UNE REPRISE PROGRESSIVE EST-ELLE POSSIBLE ?
Idéalement, le tourisme pourrait reprendre son cours lorsque tous les pays du monde auront endigué la pandémie. Cette configuration optimale risque d’être longue, voire très longue à atteindre. En attendant, une reprise partielle et progressive est envisageable mais dans quelles conditions ? Les pronostics sont variables mais le secteur pourrait connaître une transformation en deux phases. Dans un premier temps – jusqu’au début 2021, voire jusqu’au printemps 2021 –, il faut imaginer une reprise intermédiaire « dégradée » au sein des pays qui seront sortis (ou pratiquement) de la crise. Ce scénario, permettant d’attendre l’arrivée d’un vaccin, repose sur la mise en place de tests sérologiques fiables. Il serait alors possible pour les personnes dont l’immunisation est prouvée de voyager librement. Dans une moindre mesure, les personnes reconnues non porteuses du virus, pourraient, elles aussi, être autorisées à voyager, mais la période de nondétection de l’infection (a priori quelques jours) rend cette hypothèse plus fragile et nécessite une logistique compliquée.
Un autre scénario complémentaire est possible dans ce redémarrage intermédiaire de l’activité : la mise en place de voyages bilatéraux entre deux pays ou un groupe de pays qui auraient éradiqué le virus et resteraient fermés au reste du monde. Imaginons, par exemple, des voyages uniquement entre la France, l’Italie et l’Allemagne. Une hypothèse qui pourrait se généraliser à tous les pays débarrassés du COVID-19. Cela permettrait par exemple une reprise des voyages au sein de l’Union européenne, ou dans d’autres zones.
Ce scénario reste plus fragile que celui basé sur l’immunité étant donné la difficulté d’assurer l’éradication à 100 % du virus. En revanche, les voyages au sein d’un même pays, à huis clos, devraient reprendre de façon importante durant cette phase. Même si, là encore, nous pourrions vivre des situations inédites impliquant des frontières « étanches » à l’intérieur d’un même pays suivant la situation sanitaire d’une région à l’autre. Dans ces conditions, la carte des frontières pourrait bien être bouleversée de manière totalement inédite. Un Parisien pourrait être autorisé à voyager à Berlin mais pas à Biarritz en fonction de la situation sanitaire.
COMMENT L’INDUSTRIE TOURISTIQUE POST-PANDÉMIE POURRAIT-ELLE SE TRANSFORMER ?
Une certitude demeure : cette terrible épreuve du COVID-19 n’emportera pas notre envie de voyager. À l’automne 2021, une reprise frénétique n’est pas improbable, même si, on le sait, la crise économique liée au COVID-19 aura des répercussions lourdes sur le pouvoir d’achat. À quoi ressemblera alors un secteur du tourisme, totalement bouleversé par la crise sanitaire ? De nombreuses entreprises à la santé économique ou à la valeur ajoutée trop faible, auront disparu dans la bataille. Nous évoluerons sur un marché probablement réduit, animé par quelques acteurs solides et dont l’offre leur permettra de se différencier.
Et les voyageurs ? Cette crise va-t-elle transformer les mentalités et les façons de parcourir le monde ? À quoi ressembleront les voyages dans 3 ou 5 ans ? Ne rêvons pas trop : le tourisme de masse n’est pas en voie d’extinction car les consommateurs le plébiscitent. D’un autre côté, ceux qui aujourd’hui voyagent de manière plus responsable, plus écologique, continueront à le faire. Globalement, les voyageurs n’en resteront pas moins des consommateurs, pour la plupart sans sérieuses préoccupations de l’impact de leurs déplacements sur l’environnement. Même si le marché se rétrécit pendant quelques années, les modifications des habitudes de voyage ne viendront pas naturellement des voyageurs, je le crains, qui ne représentent que 1/5 des citoyens du monde. Même en France, grand pays émetteur de touristes, seuls 25 % des citoyens voyagent. Moins de 10 % en ce qui concerne les Américains !
La grande métamorphose du voyage viendra de la politique. Si d’un côté la crise va générer des replis nationalistes à travers le monde, elle va également nourrir la prise de conscience écologique entamée avant l’épidémie. La menace épidémiologique reste en effet l’un des premiers risques évoqués par les spécialistes du réchauffement climatique ou de la biodiversité.
Si la relation n’est pas établie pour le COVID-19, la pandémie est l’illustration concrète d’un phénomène qui pourrait devenir chronique si aucun changement n’est mis en place. Le confinement de la moitié de la population mondiale durant cette longue période est aussi l’occasion d’une prise de conscience écologiste collective qui aura des répercussions dans les urnes du monde entier.
À son niveau, le secteur du voyage subira la mise en place de taxes écologiques diverses, comme des taxes sur la biodiversité, les réserves naturelles et une véritable taxe carbone conséquente, calculée sur les émissions liées aux déplacements, qui pourrait être collectée comme une TVA. Chaque acteur payant dans la chaîne de valeur son empreinte carbone et écologique. L’impact de ces taxes conduira forcément à renchérir les prix et poussera les voyageurs à partir moins souvent et plus longtemps. La baisse continue des prix dans ce métier, observée depuis 25 ans, va donc cesser. L’époque des voyages à prix toujours plus bas, réservés au dernier moment, la multiplication des séjours courts et des city breaks semble bien en passe d’être révolue. Comme dans l’agriculture, le vrai prix doit être payé, quitte à rétrécir le marché et à ce que le consommateur s’impose des nouveaux arbitrages dans son budget. Ainsi le tourisme va s’insérer dans la transition écologique des pays qui ne pourront plus continuer à détruire leurs écosystèmes. Fini les dommages infligés aux parcs naturels pour édifier des complexes hôteliers, terminés les paquebots de 5000 passagers qui polluent les écosystèmes marins. À long terme, l’ensemble de ces décisions politiques amènera le tourisme à se transformer. Voyager doit devenir un acte qui respecte les écosystèmes et les populations locales. Il n’est plus possible d’observer, d’une part, le tourisme et, de l’autre, le tourisme responsable. L’ensemble de l’activité doit être en phase avec la planète. Que cette analyse soit une prédiction ou demeure un souhait, dans tous les cas, le tourisme post COVID-19 ne peut plus espérer survivre sans se réinventer.
Singulièrement en France. Première destination mondiale en nombre d’arrivées, quatrième en revenus, notre pays sera bien sûr touché et plus encore que les autres du fait de sa place de leader dans le tourisme international : le secteur y pèse 9% du PIB (dont 1/3 lié au tourisme international) et 11% des emplois. A court et moyen terme, une grande partie de ses effectifs sera au chômage technique.
Pour survivre à cette épreuve et affronter les défis qui s’annoncent, son tourisme devra être l’un des tous premiers à changer de visage. Fini la course aux volumes aux revenus faibles, aux dommages multiples du surtourisme qui dégrade l’environnement et dérangent les habitants.
Les exemples caricaturaux du tourisme de masse du Mont-Saint-Michel ou du tourisme de shopping dans les grands magasins nous le rappellent. Par sa diversité unique et son patrimoine exceptionnel, la France a les moyens d’inventer un nouveau modèle. Et elle n’aura guère d’autre choix.