Après avoir amplifié le sabotage du système scolaire pendant sept ans en multipliant les suppressions de postes et les mesures austéritaires et antidémocratiques, le Président de la République  Emmanuel Macron poursuit sa politique réactionnaire en abaissant le niveau de formation des enseignants : l’objectif chaque jour plus évident est d’accueillir les enfants des milieux populaires dans un service public rabougri relevant plus de l’animation que de l’éducation et d’orienter les enfants des classes moyennes et supérieures vers l’enseignement privé

 

Les difficultés que connait aujourd’hui le système scolaire proviennent essentiellement( de l’insuffisance du nombre d’adultes formés dans les écoles, les collèges et les lycées. Il n’y a pas suffisamment d’enseignants, mais aussi de conseillers principaux d’éducation, d’assistants d’éducation, de surveillants, de personnels social,infirmier et médical, de conseillers d’orientation.

Combien d’élèves parcourent toute leur scolarité sans avoir été en présence d’un médecin scolaire ?

C’est ce manque de personnels formés, adultes et disponibles qui expliquent pour une bonne part la multiplication des situations de harcèlement et de violence dans les collèges et les lycées. Il y a une dizaine d’années, après les cours, les professeurs avaient l’occasion de bavarder avec les élèves, de renforcer un sentiment de confiance, voire de prévenir certaines dérives. Aujourd’hui, ces comportements sont devenus rares en raison du nombre d’élèves à gérer et de la multiplication des contraintes administratives et d’emploi du temps. La situation est complexifiée par la place prise par les réseaux sociaux dans la formation (et parfois la déformation) des jeunes.

Pour demeurer l’arme la plus efficace contre tous les obscurantismes, l’école doit redevenir émancipatrice et stimulante. Cela suppose que le plaisir d’apprendre des élèves rejoigne le plaisir d’enseigner des personnels éducatifs.

Les médecins ont besoin d’une haute qualification pour prolonger notre durée de vie. Les enseignants ont besoin d’une haute qualification pour faire face plus efficacement aux situations de plus en plus complexes et souvent imprévisibles et inattendues qu’ils ont à gérer.

 

*Jean-Pascal Pugibet (retraité, syndicaliste)