Lors de la rentrée 2018, en septembre dernier, environ 2 500 classes de CP avec un effectif de 12 élèves ont vu le jour dans les écoles de quartiers très défavorisés (dits REP+). Cette mesure gouvernementale a été mise en place afin de prévenir l’échec scolaire. A terme, toutes les classes de CP et CE1 en REP et REP+ seront concernées dans cette disposition.

Le Président de la République avait promis que ces mesures de dédoublement de classe ne se feraient pas à la défaveur des zones rurales.

MENSONGE ! Cette mesure a des impacts directs (fermetures de classes) sur les écoles qui ne sont pas situées en REP et REP+.

En effet, cette dernière qui permet de renforcer le nombre d’enseignants dans 2 500 classes de ce pays situées en zone urbaine se met en place au détriment des écoles situées en zone rurales ou péri-urbaine car cette mesure se met en place à moyen constant ou presque.

Dit autrement, on déshabille Paul de son nom RURAL, pour rhabiller Jacques de son nom VILLE.

Sur le territoire de la Communauté Albères-Côte Vermeille-Illibéris, cinq communes sont touchées par des propositions de fermetures de classes : Argelès-sur-Mer, Banyuls-sur-Mer, Cerbère, Elne, Port-Vendres.

C’est pourquoi nous avons vu hier, 7 février, des parents, des enseignants, des élus se mobiliser dans notre département car le renforcement des moyens (bonne mesure) des uns passe par l’affaiblissement de ceux des autres (mauvaise mesure).

C’est pourquoi, hier encore, tous les syndicats d’enseignants ont voté contre la proposition de carte scolaire.

L’Etat qui doit être le garant de l’égalité (2ème mot de la devise de la République) organise ici le contraire. Dis-moi ou tu habites et je te dirai combien vous devez être en classe !

On voudrait opposer les ruraux et les urbains qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Pire, aujourd’hui, on voit poindre à travers ces mobilisations une exaspération des habitants, des élus des territoires ruraux qui ont l’impression d’être en dehors des écrans radars des politiques gouvernementales actuelles.

La meilleure réponse est la mobilisation.

C’est ce qu’ont fait parents, élus, enseignants hier matin devant l’inspection d’académie.

Cela est à encourager, car il faut faire comprendre à Monsieur BLANQUER qu’une bonne mesure ne peut se faire au détriment d’autrui au risque de voir ce pays se dénaturer.

Le géographe français, Jean-François GRAVIER a publié en 1947, Paris et le désert français. Actualisé, le titre pourrait devenir Les métropoles et le désert français, si on n’y prend pas garde.

A méditer.

Pierre AYLAGAS,

Président de la Communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris