L’année 2015 commence bien mal pour le commerce de notre village. Le magasin d’informatique vient de fermer définitivement ses portes. Très certainement pour un chiffre d’affaire insuffisant. Ainsi, l’avenue portant le nom d’un compagnon de la Libération, René Nicolau et la place Arago, continuent de se vider de leurs échoppes comme un citron pressé. Sans remonter trop loin dans le temps, c’est la permanence de la MSA qui est partie ailleurs, Groupama également. À croire qu’Estagel est devenu un lieu où il ne fait pas bon vivre. Mais peut-être, les élus ont-il décidé de baisser les bras devant ce qui fait la vie de tous les jours !
C’est évident, une municipalité ne peut pas être responsable de tout, mais quand même. Dans le journal local « Debout Citoyen » de décembre 2011, nous avions essayé d’alerter le Conseil municipal sur la chance pour notre village, d’avoir un professionnel installé dans le domaine de l’informatique. Dans le même temps, nous nous sommes évertués à montrer la fragilité d’une telle installation. En vain. Après avoir essayé de démontrer l’importance de ces nouvelles formes de connaissances, nous disions :« Je pense qu’au même titre que la musique par exemple, l’informatique doit être prise en compte. Parce que cette dernière est très évolutive, des stages de remise à niveaux sont nécessaires. Avec une participation individuelle et une allocation de la commune (des subventions sont possibles) pour marquer la volonté de cette dernière d’aller dans ce sens, voilà une activité nouvelle qui pourrait voir le jour.

Dans le même temps, elle permettrait de consolider une entreprise existante, non pas tellement par l’aspect financier, (ne pas confondre un artisan local avec VEOLIA par exemple)mais en ouvrant des perspectives. » Fin de citation.
D’évidence, l’effort de réflexion s’est arrêté aux préambules. Une pétition a même été mise en place qui a récolté de nombreuses signatures. Rien n’a pu faire infléchir la municipalité. Cette dernière est restée insensible au bon sens qui veut qu’un commerce attirant une certaine clientèle, ce sont tous les autres qui ont des retombées. Le principe de la boule-de-neige semble être inconnu par nos édiles. C’est vrai que chez nous, il ne neige pas souvent. Où est donc l’écoute des citoyens, la prise en compte de leurs problèmes ? Non seulement la disparition de ce commerce est un manque à gagner pour la commune, mais aussi une carence certaine pour une majorité de personnes pour qui l’informatique est un outil de travail. Beaucoup de viticulteurs utilisent désormais l’ordinateur pour gérer leur exploitation. C’est également un outil de distraction, un outil permettant d’être moins isolé. Combien de personnes d’un certain âge communiquent avec leur famille, leurs enfants, leurs petits enfants grâce à ce moyen ? Ceux qui ne connaissent pas cette réalité, ne peuvent pas prétendre connaître le reste, tout le reste et dans une commune, les problèmes sont multiples et divers comme le sont les citoyens. Aujourd’hui, ne pas prendre en compte ce besoin, cela revient à dire que l’on fait fi des difficultés que rencontrent les personnes âgées pour se déplacer, que l’on reste aveugle devant ces techniques nouvelles et de leurs évolutions, sourds devant les demandes légitimes. A moins, sait-on jamais, que certains aient eu peur de voir un couple vivre dignement de son travail. De plus, à qui s’adresser pour les réparations lorsque cela est nécessaire ? Le bus à un euro ne règle rien si on ne sait où aller.

Alors que les ambitions affichées sont de faire grandir en population la cité, ne pas tout faire pour préserver ce service, c’est aller à l’encontre de la volonté exprimée par ce même Conseil municipal. Tout ceci n’est vraiment pas cohérent. Une fois de plus, nous nous devons de faire remarquer une gestion à la petite semaine des affaires du village.

À côté de cette fin de non recevoir, nous avons appris que Pierre Contet, conseiller municipal d’opposition, a fait son possible pour ouvrir des perspectives à ces professionnels de l’informatique qui ambitionnaient de mettre en place des stages pour adultes demandés par un nombre conséquent de personnes.

Malheureusement dans le proche avenir, nous sentons bien que nous serons dans l’obligation de revenir sur cette façon de gérer. Tant pis. Nous ferons ce qui doit être fait et nous dirons ce qui doit être dit”.