C’est pourtant l’âge canonique de Paule. Cent ans, plus qu’une vie. Un héritage du temps qui passe. Un temps qui ne s’arrête jamais. Un temps inexorable qui nous entraîne toujours plus loin. Un temps passé et à venir qu’il faut apprendre à aimer, à subir, à combattre, à maîtriser. Paule l’a fait !

Née le 16 novembre 1920 à Planèzes, la vie devait vite la prendre parfois dans ses griffes, parfois dans ses tendres bras. Cette vie qui devait la priver de sa maman dès l’âge de trois ans. Autant dire qu’elle n’en garde qu’un souvenir diffus, d’une main tendant un bonbon. Pourtant, à 100 ans, elle en parle encore. Un manque, gardé comme une marque indélébile, qui devait la suivre toute sa vie.
Bien vite donc, voilà Paule, sans autre concession, confrontée à la vie active. De femme de ménage, au ramassage des sarments, sans parler des vendanges, voilà Paule faisant face à la vie d’une manière exemplaire, indomptable, toujours dans l’honnêteté, la loyauté, la gentillesse, l’amabilité, parfois la rudesse.

Paule et Louis unissent leurs destinées

L’orage d’une dure vie, devait s’estomper, s’ouvrir enfin, lorsqu’elle devait rencontrer Louis qui allait devenir son mari et avec qui elle a vécu des années de bonheur. Lui non plus n’a pas été gâté par la vie. Son père, dont il n’a jamais pu être dorloté par les caresses, est mort sur le front en 1916. Ce père, mort pour la France, devait aussi être pour Louis, un vide douloureux, assumé toute sa vie.
De l’union de ces deux âmes meurtries, est né leur fils Joseph. Ce dernier, avec son frère Marcel, devait couler des jours heureux dans une enfance pleine de tendresse, de caresses, d’amour.
Voilà rapidement exprimée, la vie de Paule, née Ribes.

Une petite fête pour rendre hommage à Paule

En ce jour d’anniversaire, une petite fête devait être organisée pour rendre hommage à Paule, à une vie de labeur. Le COVID-19 en aura décidé autrement. Encore un aléa de la vie qui la privera de serrer dans ses bras ses petites filles, ses arrières-petites filles, sa belle-fille, qui avaient décidé de faire le voyage depuis la région parisienne. Elles auront tout de même été là par la pensée et par informatique. N’est-ce pas le plus important finalement ?
Mais les bouquets de fleurs, les nombreuses marques d’attentions, les petits cadeaux, seront venus, une fois de plus, montrer que la reconnaissance d’une vie, peut franchir tous les obstacles, même celui d’une pandémie usurpatrice d’un moment de légitime bonheur entre amis.
C’est Monique, une amie de longue date, qui a tenu à venir partager avec son aînée, le gâteau d’anniversaire cuisiné par ses soins. Un délice ! Merci Monique.
Merci aussi, à Nicole, qui n’aurait pas manqué ce rendez-vous pour tout l’or du monde. Nicole et Paule, ont partagé la même table, le même foyer à Rasiguères, pendant des années. Nicole, la nièce chérie, que Paule porte dans son cÅ“ur d’une façon indélébile, tant les méandres de la vie les ont unies.

Le salut des ACPG-CATM

La surprise devait venir des ACPG (Anciens Combattants Prisonniers de Guerre)-CATM. Par la voix de Francis Muixi, le président de l’association locale, notre centenaire devait trouver de nouveaux témoignages d’amitié. Francis était accompagné de Maurice Leynac, secrétaire-trésorier. Dans la foulée, la médaille de veuves de prisonniers de guerre devait être remise à Paule. Cette dernière a accueilli cette distinction avec une grande reconnaissance, finalement en souvenir de son défunt époux.
À cause du virus, la coiffeuse préférée n’a pas pu offrir ses services et permettre ainsi à notre centenaire d’être encore plus belle, d’apporter sa marque de coquetterie dont elle est restée friande. Ce n’est que partie remise. De même pour la petite fête dont nous sommes certains de pouvoir partager les effluves généreux dès que possible.
Paule, par la voix de notre site préféré, remercie toutes celles et ceux qui le jour de ses 100 ans, lui ont apporté tant et tant de témoignages d’amitié.
Longue vie à notre centenaire « i per mults anys ».

Joseph Jourda