C’est le quotidien “Le Figaro” daté de ce week-end  qui, dans ses pages économiques couleur saumon, révèle le résultat d’une enquête fort intéressante, sous la plume d’Yvan Letessier…

– “La lutte antitabac peut avoir des effets secondaires indésirables. Afin de dissuader les fumeurs, le gouvernement français a augmenté de 64 % le prix des cigarettes depuis 2002. Si les ventes ont chuté de 46 % entre 2002 et 2004, elles stagnent depuis, à plus de 55 milliards de cigarettes par an. En revanche, les achats transfrontaliers ont, eux, explosé : les fabricants de tabac estiment à plus de 12 milliards les cigarettes achetées par des Français à l’étranger, principalement en Espagne et en Belgique. Plus étonnant, même les non-fumeurs sont de plus en plus nombreux à passer la frontière pour acheter des cigarettes. La filiale espagnole de British American Tobacco – Lucky Strike, Dunhill, Pall Mall – vient de réaliser une étude sur les 20 millions de Français adeptes des excursions dans la journée de l’autre côté des Pyrénées, où le paquet de cigarettes Marlboro coûte 3,85 euros, contre 5,90 euros en France. Résultat : 84 % des fumeurs en profitent pour acheter des cigarettes… et 42 % des non-fumeurs tirent parti de leurs allers-retours pour s’approvisionner et achètent en moyenne 3,5 cartouches. Ces adeptes du “shopping tabagique” peuvent ensuite les offrir ou les revendre à leurs proches une fois de retour dans l’Hexagone. Voilà qui risque de faire tousser une fois de plus les buralistes français”.

Dans notre département frontralier des Pyrénées-Orientales, directement concerné par cette enquête, le phénomène est certes très connu, mais jusqu’à présent aucune analyse n’était encore venue le démontrer. C’est donc aujourd’hui chose faite. Quotidiennement, effectivement, dans un périmètre de moins d’une vingtaine de kilomètres au nord de la frontière franco-espagnole, qui s’étire d’Argelès-sur-Mer à Céret en passant par Elne et l’Agglo de Perpignan, ils sont des centaines à aller faire leurs emplettes de l’autre côté des Pyrénées, notamment des non-fumeurs de plus en plus nombreux qui en profitent pour importer des cartouches de cigarettes afin de “se rémunérer” pour partie leur déplacement.