116 préconisations élaborées par la Commission de Suivi et d’Évaluation (CSE) du Grenelle.
Constituée de membres bénévoles issus de la société civile, la CSE est chargée depuis juin 2010 de suivre et d’évaluer l’avancée de la politique de développement durable ambitieuse mise en place par Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’Agglo PMCA) et la Ville de Perpignan, suite à la signature avec l’Etat en 2008 d’une convention Grenelle 2015.
Après dix-huit mois de travaux, les trente membres de la CSE ont élaboré “116 préconisations citoyennes et perspectives horizon 2012 – 2015”, à travers l’analyse précise de chacune des actions réalisées au titre des six axes G2015 : “Ville à énergie positive”, “Ville Archipel” , “Ville écocitoyenne” , “Mobilité durable” , “Agriculture et alimentation” , “Espaces et ressources naturelles sensibles”.
Si sa mission première était claire : « Evaluer le Programme Grenelle 2015 élaboré par l’Agglo Perpignan Méditerranée et la Ville de Perpignan » et sachant que la CSE ne voulait jouer ni le rôle de censeur, ni celui d’une chambre d’enregistrement, tout restait à « inventer » et à «créer ». Cette « structure n’existant pas encore ailleurs », notre groupe s’est constitué au départ en laboratoire de recherche.
Pour mener à bien cette mission, les trente membres de la CSE, tous issus de la société civile et bénévoles, désignés pour leur expertise et leur engagement citoyen, se sont répartis en 6 commissions, en lien avec les 6 thématiques du G2015 : En décembre 2010 et en août 2011, la CSE a remis deux bilans retraçant son activité : 56 réunions de commission, 16 plénières, 16 réunions des rapporteurs, 6 rendez-vous écocitoyens et 20 rencontres d’informations.
Le rapport présenté aujourd’hui aux élus et au public a été réalisé dans un souci de mobilisation et de participation de la population. Il reprend les 24 fiches du programme G2015, analysées et suivies par chaque commission, et formule 116 préconisations.
En voici les idées forces :
– Ville à Energie positive (Chantal GOMBERT, présidente de la CSE, Nathalie MAZET, rapporteur de ce thème). Relevant les avancées (champion de France pour le photovoltaïque) et les blocages (projet de zone de développement éolien ralenti, nouvelles tarifications pour le rachat de l’énergie produite par le photovoltaïque), le rapport constate que le slogan « Ville à énergie positive » constitue un moteur pour la production d’énergies renouvelables.
Les suggestions de la CSE portent sur le soutien à la rénovation énergétique des bâtiments, qui doit être amplifié et à l’apport du solaire thermique qui pourrait être estimé afin de compléter la production d’énergies renouvelables.
– Ville Archipel (Chantal GOMBERT, présidente de la CSE, Eric VILA, rapporteur de ce thème). Le schéma de Cohérence Territorial (SCOT) Plaine du Roussillon va permettre d’établir de nouvelles règles d’urbanisme et de cohésion sociale. Le CSE appelle cependant à la vigilance, car sans cohérence entre les pouvoirs publics, le SCOT ne pourra pas s’appliquer pleinement et efficacement. En complément des projets d’éco-quartiers en cours (« Pou de Les Colobres » à l’entrée Sud de Perpignan, «Les Faïchettes » à Peyrestortes), la réalisation d’éco-lotissements, projets moins complexes permettant des retours d’expériences rapides, est préconisée.
– Ville éco-citoyenne et éco-responsable (Chantal GOMBERT, présidente de la CSE, Gérard HUGUES rapporteur de ce thème). La population est un acteur incontournable dans le développement durable. Comme l’écrivait Louis Monod : « Le peu que l’on peut faire, le très peu que l’on peut faire, il faut le faire ». Et pour convaincre chacun que le moindre geste compte, les actions de sensibilisations ne doivent pas être diluées et éphémères mais pérennes, destinées à tous et diffusées à travers tous les moyens disponibles. L’Agglo PMCA doit donner l’exemple en relayant les actions exemplaires conduites à son niveau ou au sein de son territoire et en facilitant le retour d’expériences positives auprès des communes et de la population.
– Mobilité durable (Chantal GOMBERT, présidente de la CSE, Serge PIOLI rapporteur de ce thème). L’accélération des effets du réchauffement climatique dans notre quotidien, la pollution et son impact grandissant sur notre santé ne permettent plus de tergiverser. Le « tout automobile est fini ». Il faut vouloir le changement, rapidement. Pour prolonger l’action des collectivités (Bus-Tram, réseaux cyclables, Plans de Déplacements), la CSE a élaboré 21 propositions pour cela. L’avenir se joue aujourd’hui.
– Agriculture et alimentation (Chantal GOMBERT, présidente de la CSE, Claude ROLLAND rapporteur de ce thème). Depuis les années 80, le monde agricole «s’est responsabilisé » pour réduire l’utilisation des intrants et pesticides dans son activité. Cette démarche doit être poursuivie et mieux communiquée au grand public afin de faire
changer l’image négative de l’agriculture en la matière. Sur le plan de l’autonomie énergétique, la CSE préconise également la mise en place d’incitations financières afin de développer cette politique. Par ailleurs, les actions pédagogiques conduites dans les écoles devraient être amplifiées, pour que les jeunes générations apprennent et intègrent dans leur quotidien de bonnes habitudes alimentaires.
– Espaces et ressources naturelles sensibles (Chantal GOMBERT, présidente de la CSE, Henri GOT rapporteur de ce thème). Pour garantir à tous une qualité de l’eau dans la durée, enjeu fondamental pour l’avenir, la révision de la politique de l’eau s’impose, en particulier vis-à -vis de l’incontournable changement climatique. Gestion de la ressource, économies d’eau, protection de sa qualité, mais aussi biodiversité, préservations des espaces naturels, du littoral… : 27 suggestions ont été élaborées par la CSE sur ces thèmes. Il n’est jamais trop tôt pour agir face à l’inéluctable, même si les décisions politiques sont parfois difficiles à prendre.
Au final, la CSE a mené un travail exigeant de recherche, d’interviews, d’analyses. Parallèlement, plusieurs rendez-vous citoyens ont été organisés afin de mobiliser plus largement les habitants du territoire, à travers des conférences sur l’eau, la santé, le réchauffement climatique… Il est fondamental que cette implication citoyenne se poursuive et que les 116 préconisations du premier cahier de la CSE (d’autres suivront) soient prises en compte par nos décideurs, nos élus et tout ceux qui vont peser sur notre avenir dans les dix à vingt prochaines années.