(Vu sur la Toile)
L’Espagne toujours sans majorité claire à quelques jours de la date butoir
(Article de RFI – Avec le correspondant à Madrid, François Musseau)
RFI/ Radio France Internationale.- Les deux principaux candidats au poste de Premier ministre, le socialiste Pedro Sánchez (à gauche) et le conservateur Alberto Feijóo (à droite), chacun dans le siège de son parti à Madrid le 23 juillet 2023.
Plus de trois semaines après les législatives anticipées du 23 juillet, qui n’ont pas donné de vainqueur clair, le nouveau Parlement espagnol doit se constituer ce jeudi 17 août. Mais le suspense reste entier sur qui sera capable d’obtenir une majorité pour constituer un gouvernement et pour l’investiture en tant que Premier ministre : la gouvernabilité en Espagne demeure un casse-tête et les électeurs affichent leur lassitude.
Qui va gouverner l’Espagne les quatre prochaines années ? Personne ne le sait, et surtout, il y a une forte probabilité que le pays ait besoin de retourner aux urnes si le blocage se maintient, et si ni le socialiste Pedro Sanchez ni le conservateur Alberto Feijoo n’ont la capacité de former une majorité.
Il y a une certaine lassitude parmi l’électorat, qui exige que la classe politique se mette d’accord, et établisse les alliances nécessaires pour y parvenir. Juan Manuel, enseignant, exprime ce ras-le-bol : « Les citoyens ont voté, le peuple a voté, et maintenant la gouvernabilité est entre les mains des hommes politiques. C’est à eux de se mettre d’accord, en espérant qu’on en finisse avec la domination des deux grands partis. »
Pour que les hommes politiques s’entendent, ce ne sera pas partie facile. D’un côté, aucun parti minoritaire ne veut faire alliance avec la droite et l’extrême droite. De l’autre, les séparatistes radicaux catalans de Junts se montrent intransigeants pour renouveler le mandat du socialiste Pedro Sanchez.
L’analyste Ana Maria Girauta dit qu’il faut prendre en compte la diversité espagnole : « Une des leçons que nous recevons tous, c’est celle de vivre ensemble, avec les minorités, les intégrer et faire en sorte qu’elles soient partie prenante du jeu politique. »
Une fois que le nouveau Parlement sera constitué, jeudi, le roi Philippe VI aura la lourde charge d’appeler les dirigeants politiques dans le but de former un exécutif. S’il n’y parvient pas, les Espagnols devront repartir aux urnes en décembre.
(Source Radio France Internationale/ RFI)