Ce lundi 26 août 2024, cela fait dix ans que l’ex-président socialiste de feu la Région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, natif de Saint-Féliu-d’Amont (canton La Vallée de la Têt), est décédé, parti trop tôt à l’âge de 59 ans

 

Dix ans plus tard, plus loin, sa popularité reste intacte en pays-nord-catalan, sur l’échiquier politique, souvent d’ailleurs très étonnamment davantage chez des centristes et gens de droite plutôt que chez des gens de gauche… et ce, à de très rares exceptions près – qui confirment la règle – comme les anciens députés socialistes Renée Soum et Pierre Aylagas, ou encore l’ex-maire de Collioure Michel Moly (ex-1er vice président du Conseil Général) et l’ex-maire d’Amélie-les-Bains-Palalda, Alexandre Reynal (vice-président de l’actuel Conseil Départemental), ainsi que les conseillères départementales Toussainte Calabrèse, maire de Caudiès-de-Fenouillèdes) et Marie-Pierre Sadourny (1re adjointe à Ortaffa), par exemples, qui lui sont restés fidèles et reconnaissant(e)s.

S’il est un épisode qui depuis l’entrée dans le 21e siècle aura marqué la scène politique départementale dans les P-O – et dont les conséquences demeurent aujourd’hui encore -, ce sont bien les élections sénatoriales du dimanche 25 septembre 2011 qui vont signer le début de la fin d’un demi-siècle d’Alduyisme de père en fils sous le soleil roussillonnais.

Ce jour-là, et bien que concocté en amont dans une discrétion totale et absolue – seuls les très proches du cercle des intimes des deux candidats à ces Sénatoriales qui vont être élus, sont tenus au courant du scénario -, Christian Bourquin, estampillé DvG (pour Divers Gauche), président du Conseil Général des P-O, et François Calvet (UMP-LR), député-maire de Le Soler vont mettre en application un pacte politico-diabolico-historique pour éliminer Jean-Paul Alduy (UDF-UMP-UDI), sénateur sortant (élu dans la mandature précédente le 1er octobre 2001) et président de l’interxommunalité Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération (PMCA).

Le pacte en question demande à l’un et à l’autre de donner la consigne aux grands électeurs (essentiellement des maires et des adjoints), qu’ils contrôlent politiquement, de faire voter pour l’un et l’autre ce dimanche-là, de manière à se placer loin devant Jean-Paul Alduy dès le 1er tour.

Si, en coulisses, dans les salons du dernier étage de l’Hôtel du Département sur les quais à Perpignan, Christian Bourquin dit être sûr et certain de sa stratégie, à savoir que certains parmi les siens se porteront dès le 1er tour sur le candidat François Calvet, il semble plus inquiet, méfiant, s’agissant des troupes de François Calvet “le Cerdan”

Mais ça va smasher !

Christian Bourquin est élu dès le 1er tour, avec 580 voix (53,90% des votes). François Calvet arrive en seconde position, avec 503 voix (46,75% des votes) . Jean-Paul Alduy est 3e avec 470 voix (43,68%). Philippe Galano (PCF) est 4e avec 126 voix (11,71%).

Le second tour est ouvert. Seulement trente-trois voix séparent Jean-Paul Alduy de François Calvet.

Mais en fin stratège, Christian Bourquin, convaincu que son plan a marché, sûr et certain de son coup, assure que François Calvet sera élu sénateur des P-O au second tour, ou plutôt que “c’est la fin (politique) pour Jean-Paul Aduy”. En quatre mots, pour le très laïque président du Conseil Général : “La messe est dite !”.

Pourquoi et comment une telle confiance : il sait que le candidat communiste, Philippe Galano, qui n’a aucune chance de l’emporter, va se maintenir, privant ainsi Jean-Paul Alduy d’une grande partie de l’électorat de gauche, lui qui au grand dam de ses “amis” de la droite républicaine départementale se définit comme “l’homme de droite le plus à gauche du département” !

Air (re)connu : la vengeance est un plat qui se mange froid. Et Jean-Paul Alduy va (le) déguster !

Au second tour de ces Sénatoriales du dimanche 25 septembre 2011, le résultat est sans appel : 463 voix pour François Calvet (qui sera ensuite réélu sénateur jusqu’en 2023 !) ; 324 voix pour Jean-Paul Alduy (qui a perdu 146 voix entre les deux tours) ; 260 voix pour Philippe Galano (qui gagne 134 voix entre les deux tours). Cherchez l’erreur…

 

L.M.