Gérard Jugnot, Christian Clavier, Josiane Balasko, Michel Blanc et Marie-Anne Chazel (Capture d’écran CNews).

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(Vu sur la Toile)

 

Michel Blanc, emblématique membre des Bronzés, est mort à 72 ans
(Article de Jérôme Lachasse avec Steven Bellery • Rédaction BFMTV)

 

Michel Blanc : l’hommage de la ministre de la Culture, Rachida Dati.

 

BFMTV.- Le Splendid en deuil. Michel Blanc, l’inoubliable Jean-Claude Dusse des Bronzés, est mort. Le comédien, qui excellait dans la comédie comme le drame, et avait été récompensé aux César pour L’Exercice de l’État en 2012, avait 72 ans. L’acteur est mort des suites d’un malaise cardiaque survenu le 3 octobre, a confirmé son attaché de presse à BFMTV ce vendredi.

Révélé dans les années 1970 au café-théâtre avec la troupe du Splendid, qu’il avait rencontrée au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, Michel Blanc se spécialise dès ses débuts dans les rôles de losers sympathiques et collants dans des comédies comme Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981) ou Ma femme s’appelle reviens (1981).

L’inénarrable Jean-Claude Dusse, dragueur lourdingue des Bronzés et des Bronzés font du ski, en est le plus célèbre avatar. “Jean-Claude Dusse, c’est le type très maladroit, un peu désespéré, qui se dit: ‘Je ne peux pas plaire à une fille, mais on va quand même essayer.’ C’est en découvrant les films de Woody Allen que j’en ai eu l’idée”, avait-il raconté au Monde en 2018.

 

Primé à Cannes

Rapidement lassé par ce rôle du loser sympathique qui commence à trop lui coller à la peau, Michel Blanc le joue une dernière fois dans Marche à l’ombre (1984), sa première réalisation. Un film qu’il envisage comme un pied de nez aux comédies de l’époque, qu’il juge trop bourgeoises.

“Je me disais que l’on pouvait aussi faire rire avec des gens dans la précarité, qui vivent dans des squats, avec des traîne-savates comme on était Gérard (Lanvin) et moi…”, avait-il confié à BFMTV en 2019.

Fort de cet immense succès populaire, acclamé par plus de 6,1 millions de spectateurs, Michel Blanc choisit ensuite de tourner un peu le dos à la comédie et de se réinventer dans des films à la tonalité plus dramatique. Et il prend ses distances avec le Splendid.

Il se réinvente une première fois dans Tenue de soirée (1986) de Bernard Blier, comédie dramatique où il incarne un homme découvrant son homosexualité. Un rôle qui lui vaut un prix d’interprétation à Cannes.

Sous la houlette de Patrice Leconte, le réalisateur des Bronzés, Michel Blanc démontre ensuite l’étendue de son talent dramatique dans Monsieur Hire, adaptation d’un roman de Simenon où il incarne un tailleur misanthrope et taciturne.

 

Films atypiques

Michel Blanc n’a pas de plan de carrière. Les années 1980 et 1990 sont pour lui des années de grande liberté où il multiplie les films atypiques. On le retrouve aussi bien dans Retenez-moi… ou je fais un malheur (1983), une comédie navrante où il donne la réplique à Jerry Lewis, qu’en nudiste dans Une nuit à l’Assemblée nationale (1988) de Jean-Pierre Mocky. Il sort aussi un single tout en autodérision, Le Mec plus ultra.

On le retrouve également devant la caméra de Peter Greenaway (Prospero’s Books) en 1991 puis de Robert Altman (Prêt-à-porter) et de Roberto Benigni (Le Monstre) en 1994. Il n’hésite pas non plus à faire de furtives apparitions dans des comédies comme Les Fugitifs (1986) ou Les Secrets professionnels du docteur Apfelglück (1991).

Après le succès colossal de Marche à l’ombre, devenu culte avec ses répliques hilarantes, il met dix ans à revenir derrière la caméra. Un sosie menant la vie dure à son ami Gérard Jugnot l’inspire pour son deuxième film, Grosse fatigue, comédie noire et absurde où il joue son propre rôle aux côtés d’une Carole Bouquet déjantée.

Ce film, qui raconte l’histoire d’une star remplacée par son sosie maléfique, offre une nouvelle impulsion à sa carrière et apporte un nouveau style de comédie. “J’ai compris qu’on pouvait être plus fou que le cinéma de comédie ne l’est traditionnellement. Je me suis dit que le cinéma ne servait à rien si on ne se permettait pas tout”, avait-il confié à BFMTV en 2023. Sa folie fait mouche: le film remporte à Cannes le prix du meilleur scénario et séduit 2 millions de spectateurs.

 

Cérémonie des César : Michel Blanc aux côtés de l’actrice Mathilde Seigner, désormais installée une partie de l’année en Roussillon (capture d’écran CNews).

 

César en 2012

Entre 1996 et 2003, Michel Blanc disparaît des écrans. Il réalise deux films. Mauvaise Passe, une comédie dramatique et érotique avec Daniel Auteuil, est boudé par le public. La comédie badine Embrassez qui vous voudrez, en 2002, dépasse en revanche le million. Et augure son retour en force dans les années 2000 où il décroche deux triomphes populaires avec Les Bronzés 3 (10 millions d’entrées) et Je vous trouve très beau (3,3 millions d’entrées).

Michel Blanc surprend en élargissant sa palette une nouvelle fois. André Téchiné le fait tourner à deux reprises, et notamment dans Les Témoins (2007), fresque sur les années sida où Michel Blanc est bouleversant de justesse en médecin homosexuel. Il étonne une nouvelle fois ses pairs en 2011 avec le thriller politique L’Exercice de l’État. Il reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation.

Malgré cette récompense, symbole de sa volonté de casser son image, Michel Blanc consacre la suite de sa carrière à la comédie. Il écrit avec Pascal Chaumeil une comédie policière à l’inspiration anglo-saxonne, Un petit boulot (2016), et apparaît dans de grosses productions comme Les Nouvelles Aventures d’Aladin (2015) avec Kev Adams ou encore Raid dingue (2016) de Dany Boon.

Si le public boude son ultime réalisation, une suite d’Embrassez qui vous voudrez intitulée Voyez comme on danse, il continue de l’acclamer dans Docteur? (790 000 entrées) et Les Petites Victoires (946 000 entrées), des comédies émouvantes où il excelle en vieux grincheux apprennant progressivement à s’ouvrir aux autres.

(Source : BFMTV)