*Par Frédéric Tomasini, Citoyen impliqué dans la Vie Cyprianaise
À Saint-Cyprien, l’eau est « l’aliment le plus contrôlé »… sauf quand il s’agit d’en informer les habitants
Trois anomalies en deux mois, et un communiqué publié seulement après un post citoyen.
La qualité de l’eau potable à Saint-Cyprien soulève de nouvelles inquiétudes. En l’espace de sept semaines, trois analyses officielles de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ont mis en évidence des non-conformités successives. Pourtant, la Communauté de communes Sud Roussillon, en charge de la gestion de l’eau et présidée par le maire de Saint-Cyprien,
Thierry Del Poso, n’a pris la parole qu’après la publication citoyenne d’un article sur les réseaux sociaux.
Trois anomalies relevées par l’ARS
Selon les données publiques disponibles sur le site du Ministère de la Santé (plateforme OROBNAT) :
•23 juin 2025 : présence de coliformes (2/100 mL alors que la norme est 0).
•6 août 2025 : température de l’eau à 27,4 °C (au-dessus de la limite réglementaire de 25 °C).
•11 août 2025 : taux de plomb mesuré à 34,6 µg/L, soit plus de trois fois la norme fixée à 10 µg/L.
Ces trois non-conformités, bien que localisées à des points de prélèvement précis, sont confirmées par les rapports officiels de l’ARS.
Sud Roussillon réagit… sous la pression des réseaux sociaux
Le 18 août, la Communauté de communes Sud Roussillon a diffusé un communiqué sur sa page Facebook. Celui-ci insiste sur le fait que « l’eau est de bonne qualité » et rappelle que l’eau du robinet est « l’aliment le plus contrôlé en France ».
Mais ce communiqué n’est pas intervenu spontanément : il a été publié à la suite d’une tribune citoyenne diffusée sur les réseaux sociaux, mettant en lumière les résultats de l’ARS.
Sans cette publication, il n’y aurait probablement eu aucune information directe des habitants par Sud Roussillon.
Une communication jugée incomplète
Dans son communiqué, Sud Roussillon ne mentionne aucun chiffre précis et parle de « non-conformités ponctuelles ». Une formulation qui interroge, alors que trois anomalies distinctes ont été relevées en moins de deux mois.
De plus, il a été constaté qu’il est impossible de commenter ce communiqué sur la page Facebook de Sud Roussillon, alors que d’autres habitants le peuvent. Un fait qui alimente la critique d’une communication à sens unique.
Quels risques pour la santé ?
•Le plomb est reconnu pour ses effets nocifs cumulés, notamment chez les enfants et les femmes enceintes (saturnisme, retards de développement).
•Les coliformes sont un indicateur de contamination microbiologique, pouvant entraîner des troubles digestifs.
•Une température élevée de l’eau favorise le développement bactérien, notamment de légionelles.
Une gestion contestée
Ces éléments ne signifient pas que l’eau de Saint-Cyprien est impropre à la consommation en permanence. En revanche, ils révèlent :
•une fragilité du réseau,
•un manque de transparence dans l’information,
•et une communication institutionnelle déclenchée uniquement sous la pression.
Le débat prend aussi une dimension politique : Thierry Del Poso, maire de Saint-Cyprien, est également président de la communauté de communes Sud Roussillon, directement responsable de la gestion de l’eau…
Frédéric Tomasini, Citoyen impliqué dans la Vie Cyprianaise