(Vu sur la Toile)

 

Le Nouvel An chinois débute ce mercredi 29 janvier à travers le monde, pour des festivités de quinze jours. Certains préfèrent, pour désigner cette fête, le terme de “Nouvel An lunaire”. Faut-il donc parler de Nouvel An “chinois” ou “lunaire” ? (Rédaction de BFMTV.com)

 

BFMTV.com- Ce mercredi 29 janvier marque le début de l’année du serpent. Les festivités du Nouvel An chinois débutent cette journée pour une durée de quinze jours. Maisons décorées, dîners en famille, défilés… Mais de nombreuses personnes célèbrent cette fête à travers le monde. Est-ce donc une erreur de parler de Nouvel An “chinois” ?

Ce dernier est célébré “depuis aussi longtemps que le calendrier chinois existe”, soit plusieurs milliers d’années, explique Xavier Paulès, directeur du Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (qui relève de l’EHESS et du CNRS), à BFMTV.com. Car “c’est le calendrier chinois qui donne la date” de ce Nouvel An, qui correspond à la seconde nouvelle Lune (moment où la Lune se trouve entre la Terre et le Soleil) après le solstice d’hiver du 21 décembre. Le chercheur estime donc qu’il n’est pas erroné de parler de Nouvel An chinois.

 

 

Certains préfèrent le terme “Nouvel An lunaire”

 

Mais aujourd’hui, le Nouvel An chinois est célébré dans d’autres pays d’Asie, qui ont parfois leurs propres traditions pour ces festivités. “Au Vietnam, la fête du Têt est équivalente”, souligne Xavier Paulès. Ce Nouvel An “est aussi très important en Indonésie, Thaïlande, Malaisie, Corée, à Singapour… Là où la présence chinoise est importante au niveau de l’influence et de la démographie”, ajoute le maître de conférences de l’EHESS.

C’est pourquoi certains demandent que l’on préfère le terme de “Nouvel An lunaire” à celui de “Nouvel An chinois”, afin de refléter la diversité de ces célébrations. Un signe des “conflits d’identité culturelle entre les nations asiatiques” et les “efforts continus” des voisins de la Chine pour mettre en avant leurs propres cultures, estimait en 2023 auprès de CNN Maggie Ying Jiang, professeure associée à l’université d’Australie occidentale et spécialiste de la communication interculturelle.

 

Un “abus de langage” ?

 

Pour Xavier Paulès, l’expression “Nouvel An lunaire” est toutefois “un abus de langage” : “si on veut vraiment être rigoureux, on devrait dire luni-solaire”. En effet, le calendrier chinois n’est pas un calendrier lunaire (qui suit les phases de la Lune), comme le calendrier musulman, ou un calendrier solaire (basé sur le mouvement de la Terre autour du Soleil) comme le calendrier grégorien, utilisé dans une majeure partie du monde pour les années civiles.

 

Pourquoi le Nouvel An chinois n’est-il pas le 1er janvier ?

Le calendrier chinois, lui, est luni-solaire, calé à la fois sur le cycle du Soleil et sur celui de la Lune. Le terme de “Nouvel an lunaire” n’est donc “pas très adapté”, pour Xavier Paulès. “Mais il n’y a pas beaucoup mieux”, reconnaît-il.

En résumé, dire “Nouvel an chinois” n’est pas une erreur, puisque cette fête vient bien de la Chine et de son calendrier. Certains préfèrent toutefois parler de “Nouvel An lunaire” pour souligner la diversité de ses célébrations à travers l’Asie.

En Chine en revanche, cette fête n’est pas appelée Nouvel An Chinois… mais “Fête du printemps”. Un usage qui remonte aux années 1920-1930, selon Xavier Paulès, lorsque “les autorités chinoises voulaient forcer la population à abandonner le calendrier traditionnel” pour adopter le calendrier grégorien, “symbole de modernité”. “C’était une manière de continuer à célébrer cette fête quand elle était interdite”, explique le chercheur.

(Source : BFMTV.com)