*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire

 

 

-Il est très difficile d’analyser le comportement de Donald Trump, tellement le personnage est arrogant, prétentieux et imprévisible. Aujourd’hui, il tourne le dos à l’Europe et abandonne l’Ukraine au fauve russe. Pourquoi ? c’est difficile à dire ?

 

Le fait-il, comme certains l’ont dit et écrit parce qu’il est sous la menace d’un chantage de Moscou sur ces agissements antérieurs en Russie ?

Le fait-il parce qu’il est le corbeau de la fable de Jean de Lafontaine, Poutine en étant le renard ? C’est possible, il est tellement imbu de lui-même.

Le fait-il parce que, comme Poutine, il rêve d’être le « boss américain » jusqu’à la fin de ses jours, ou bien plus simplement parce qu’il préfère, comme Poutine, l’autoritarisme à l’exercice démocratique ?

Le fait-il parce qu’il croit pouvoir, en abandonnant l’Ukraine à l’ogre russe, obtenir de ce dernier, qu’il mette fin à ses alliances avec la Chine, la Corée du Nord et l’Iran ?

Ou le fait-il simplement parce que Zelenski a refusé de lui abandonner les richesses de son pays et notamment ses terres rares, sources de richesses industrielles ?

On n’en sait rien. Peut-être un peu de tout.

Ce qui est certain, c’est que depuis son élection, sa volonté affichée est effrayante : il veut annexer le Canada et le Groenland, il veut prendre la maitrise du Canal de Panama, des terres rares d’Ukraine.

Il méprise, peut-être à juste titre, l’Europe qu’il considéré comme un fardeau plutôt que comme un allié ou un partenaire.

De son point de vue, son élection a fait de lui le chef du monde.

Ce qu’il oublie, c’est que ce n’est pas lui qui a gagné mais la gauche américaine qui a perdu.

Elle a perdu parce qu’elle a fait les mêmes erreurs que les gauches européennes et françaises.

Elles ont choisi la voie du « wokisme » plutôt que celle de la fierté nationale.

Elles ont choisi de s’adresser aux diverses minorités plus tôt que de s’adresser au peuple tout entier. Elles ont choisi d’abandonner les classes populaires au profit d’une immigration destinée à devenir un nouvel électorat.

Ce qu’il oublie, c’est qu’il aura disparu des écrans alors que Poutine dans quatre ans sera encore en place. Ce qu’il oublie, c’est que Poutine ne respecte aucun engagement et qu’il se gardera bien de remettre en causes ses alliances actuelles, toutes opposées à la civilisation occidentale de liberté.

Mais en tant que fervent partisan de l’Europe des Nations, je dois reconnaître que Donald Trump vient de donner, sans le vouloir, un sacré coup de pouce à la construction européenne.

Enfin les européens sont obligés de se rendre compte que la mondialisation commerciale, n’est pas synonyme de démocratie et de liberté.

Enfin, peuvent-ils constater que l’ouverture des frontières du grand marché européen, au lieu de renforcer l’Europe l’affaiblit.

Enfin peuvent-ils constater qu’ils étaient sous administration américaine depuis la IIe Guerre Mondiale et que puissance économique mondiale, ils étaient un nain politique dépendant du grand frère américain.

Enfin, ils sont obligés de constater que Trump l’ayant décidé, l’OTAN est morte, et que sans bouclier américain l’Europe n’est rien.

Et ce n’est en atermoyant, en attendant que dans quatre ans un hypothétique nouveau président change d’orientation, que l’Europe trouve la solution à ses problèmes.
Mais nous sommes en Europe des pays à civilisation démocratique avancé et rien n’est possible, sans le soutien des peuples.

Il est donc important que les gouvernants sortent de leur torpeur, il est essentiel que les peuples se réveillent et s’unissent dans l’ardeur de se défendre !

L’OTAN est morte, vive l’ODE (Organisation de Défense Européenne).

 

*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire