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Le Rassemblement national prépare une proposition de loi pour rouvrir les maisons closes sous un autre nom
(Rédaction BFMTV)
BFMTV.- Le député Rassemblement national de la Somme Jean-Philippe Tanguy “prépare une proposition de loi” visant à rouvrir les maisons closes qui seraient “tenues par les prostituées elles-mêmes”.
Pourrez-vous bientôt vous rendre dans une maison close en toute légalité ? C’est en tout cas la volonté du Rassemblement national. Le parti d’extrême droite, par la voix du député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, prépare une proposition de loi pour les “rouvrir”.
“Une première version est prête, mais doit être améliorée. J’ai le soutien de Marine (Le Pen, ndlr) pour cette initiative”, explique le député RN au journal Le Monde.
Jean-Philippe Tanguy précise que celles-ci seraient “tenues par les prostituées elles-mêmes, en mode coopératif” et porteraient “un autre nom que ‘maison close’ qui n’a pas laissé que de bons souvenirs”.
1 579 victimes de proxénétisme en France en 2024
Pour quelle raison le député du Rassemblement national s’empare-t-il de ce sujet? À nos confrères du Monde, il explique avoir travaillé dans le passé avec une association d’aide aux personnes prostituées.
–“J’ai alors vu la précarité, la souffrance, l’horreur quotidienne que vivaient ces femmes”, se souvient-il déplorant que les prostituées se “fassent tabasser, égorger parfois” sans que “personne n’en parle!”
Selon lui, il s’agit notamment du résultat de la loi de 2016 qui interdit l’achat d’acte sexuel. En 2024, 1 579 victimes de proxénétisme ou de recours délictuel à la prostitution ont été enregistrées, dont 659 étaient mineures, d’après l’Observatoire national des violences faites aux femmes.
En 2024, Gabriel Attal, alors Premier ministre, avait dévoilé une stratégie nationale de lutte contre la prostitution. La ministre de l’Égalité entre les hommes et les femmes Aurore Bergé constatait alors qu’il était “trop simple aujourd’hui de devenir proxénète”.
En avril 1946, la loi “Marthe Richard” entraîne la fermeture des 1 400 maisons closes en France, au terme d’un projet porté par la conseillère municipale de Paris qui lui donnera son nom. Mais en 1973, elle esquissait un semblant de regret, constatant qu’on “ne peut pas empêcher la prostitution” et prônant le “moindre mal”. Une position partagée aujourd’hui par le député LR Philippe Juvin. Ce dernier a rédigé en octobre 2024 une proposition de loi pour “sécuriser les droits des personnes qui se prostituent”. Un combat que “compte reprendre” l’élu des Hauts-de-Seine “dès que le budget sera passé”, selon Le Monde.
En France, d’après les dernières estimations officielles relayées par l’Observatoire national des violences faites aux femmes, entre 35 000 et 40 000 personnes seraient en situation de prostitution en France, dont une très large majorité de femmes.
(Source : BFMTV)

