1,3 million de m3 par an. C’est le volume d’eau usée qui pourra être réutilisé pour
l’irrigation agricole grâce au projet de réutilisation de l’eau usée traitée (REUT) porté par la Communauté de communes Albères-Côte-Vermeille-Illibéris (CC-ACVI) sur la station d’épuration d’Argelès-sur-mer
Un projet « incontournable » pour Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, dans le cadre du plan de résilience face à la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales.
En quoi consiste le projet ?
Exemple d’économie circulaire par excellence, le projet de REUT d’Argelès-sur-mer consiste à recycler les eaux en sortie de la station d’épuration (STEP) pour alimenter les canaux d’irrigation de la basse vallée du Tech.
-« Actuellement, ces eaux sont majoritairement rejetées dans la mer. En les traitant de manière spécifique, nous pourrons couvrir plus de 2/3 des besoins en eau sur une surface de 600 hectares de terres agricoles », explique Antoine Parra, président de la Communauté de communes.
Autant de ressources qui ne seront plus prélevées dans les réserves d’eau douce naturelle. Et qui
permettront de subvenir aux besoins des arboriculteurs et des vignerons du territoire, notamment en période de pics de consommation.
12,5M d’euros d’investissement
Pour parvenir à ce résultat, la STEP d’Argelès-sur-mer sera équipée pour réaliser les traitements
complémentaires qui garantissent la qualité de l’eau pour un usage agricole. « Nous devrons
également créer un réseau de canalisation pour assurer la distribution de l’eau vers les parcelles concernées », complète Antoine Parra.
Un investissement important que l’intercommunalité ne portera pas seule : « le ministre a annoncé que l’État, via l’agence de l’Eau, cofinancera 50% du projet dans le cadre du plan de résilience. Nos services travaillent par ailleurs sur la recherche de subventions complémentaires auprès de nos partenaires historiques », détaille le président.
Enfin, pour atteindre l’équilibre budgétaire, la Communauté de communes a engagé une concertation avec les agriculteurs pour fixer un prix d’achat de l’eau traitée.
Mise en service à l’été 2026
Le projet de la CC-ACVI est à ce jour le plus avancé : le dossier technique est bouclé et le plan de
financement en passe de l’être. « Nous attendions le feu vert du Ministre pour lancer le projet mais celui-ci a été parfaitement préparé par les équipes de la Régie de l’Eau communautaire. Notre objectif est de démarrer les travaux à l’été 2025 pour une mise en service effective en juillet 2026 », poursuit Antoine Parra.
Un projet d’envergure, sans équivalent sur le département, qui s’inscrit dans une politique ambitieuse de préservation de la ressource en eau sur le territoire communautaire. « Dès le début, nous avons décidé d’assurer la gestion de l’eau en régie directe. Un choix fort qui nous offre une capacité d’action, d’innovation et d’adaptation sans égale. Nous avons été parmi les premiers à mettre en place des solutions techniques concrètes pour économiser l’eau – réutilisation temporaire des eaux traitées, interconnexions des réseaux, télérelève, fiabilisation des réseaux, recherche de fuites… -. Le contexte climatique nous oblige à aller plus loin dans cette voie, à faire preuve d’audace, de pugnacité et d’ambition pour relever les défis tout en préservant les équilibres socio-économiques de notre territoire ».