Louis Leduc entouré de ses grands-parents Francine et Alain Leduc.

 

Louis Leduc, 20 ans, étudiant, est arrivé lundi 24 juin, en fin d’après-midi, sur l’avenue des Corbières, à Argelès-plage, où demeurent une grande partie de l’année désormais ses grands parents, Francine et Alain Leduc (originaires du village Le Maisnil, dans le département du Nord). Il avait quitté le domicile familial de Sainghin-en-Weppes – commune d’environ 5 700 habitants, située dans la métropole lilloise -, sept jours plus tôt, soit près de 1 100 kilomètres (1 085 très exactement) parcouru à vélo…

 

Arrivée à Argelès-sur-mer.

 

C’était un défi fou (mais minutieusement préparé et métré), comme seule une partie de la jeunesse est encore capable d’en relever, d’en réaliser. Louis Leduc n’est pourtant pas un inconditionnel des deux roues, lui son truc, sa passion, dans laquelle il excelle d’ailleurs, c’est le trail, cette course nature hors des sentiers battus dont il est fan quelle que soit la saison, ce sport de course à pied sur longue distance, qui lui a déjà permis de gravir, en période estivale, la plupart des sommets éparpillées sur la côte Vermeille, dans le Vallespir… à l’ombre des pyrénées catalanes.

Il admet volontiers que cette passion est la source de son pari à bicyclette : “Cela a été en quelque sorte mon test d’effort, d’endurance, avant de me lancer dans cette aventure”.

Environ 1 100 km avalés en sept jours : “c’était le but que je m’étais fixé, l’objectif visé, à savoir ne pas dépasser une semaine pour couvrir la distance, le trajet. C’était aussi symbolique. J’y pensais depuis des années !”. Mission “impossible” réussie ! Relier à vélo deux points extrêmes, géographiquement s’entend, du nord au sud, de l’Hexagone, sa ville de Sainghin-en-Weppes, près de Lille (région des Hauts-de-France) à Argelès-sur-mer, dans le Roussillon, sur les bords de la mer Méditerranée. Et il a fait ! En sept jours pile !

Lui qui n’était habitué à pratiquer qu’une cinqantaine de kilomètres à vélo par mois (et une soixantaine de marche à pied en courant par semaine), va maintenant devoir tenir le guidon sur une moyenne quotidienne d’environ 160 kilomètres 7 jours/ 7 ! Equipé de deux sacoches remplies de quoi s’alimenter (graines et barres de céréales notamment*), s’habiller et se loger (sac de couchage, réchaud et tente sur le porte-bagage). Pour un poids total d’une quinzaine de kilos. Côté organisation, on peut lui faire confiance à Louis Leduc, dans les moindres détails. Il n’a rien négligé.

 

“J’ai pris une carte routière, sur laquelle j’ai tracé une ligne droite de haut en bas, en fonction de mon point de départ et de celui de mon lieu d’arrivée souhaité. Pour cela j’ai installé mon projet sur l’application Komoot”, un planificateur tout-en-un pour les randonnées, le vélo et la course, afin de bien maîtriser mon voyage, partir et revenir en toute sécurité” (Louis Leduc).

A partir de là, il ne lui restait plus qu’à s’organiser dans ses différentes étapes – Compiègne… Vichy, Millau, Narbonne-Leucate et Argelès/mer -, et que la force (de ses mollets) soit avec lui !

A chaque étape, il a privilégié l’hébergement en camping, sauf une fois où il a dû se rabattre sur une auberge, car aucun camping ne figurait sur l’étape choisie. Pour éviter tout détour qui nuirait à son défi personnel, il a en effet choisi l’itinéraire le plus direct pour descendre jusque chez ses grands-parents.

 

Arrivée devant le domicile de ses grands parents, avenue des Corbières à Argelès-plage.

 

Sur le plan des anecdotes récoltées lors de sa traversée de l’Hexagone de nord au sud, il raconte : “ce qui m’a le plus surpris, c’est que je n’ai pas croisé beaucoup de monde sur la route lors de mon périple. Une fois, j’ai été accompagné sur une vingtaine de kilomètres par un Nantais circulant également à vélo, âgé de 25 ans, qui partait rejoindre la Roumanie. Sinon, quelques retraités, solitaires, selon le moment dans la journée, plutôt le matin…J’allais à mon rythme ! Je n’essayais pas de monter dans le cardio. Ce n’était pas le but. A la fin, je l’admet, j’ai accumulé une certaine fatigue, mentale et physique, mais pas de grosses blessures à proprement parler. Pour tout vous dire, j’ai même été très étonné de la résistance de mon corps face aux éléments, de mes capacités physiques, car le tempo c’était quand même jusqu’à dix heures par jour sur le vélo !”.

Un regret ? “Peut-être l’absence de pistes cyclables. En continu, sur de longues distances, une piste cyclable totale ça n’existe pas. Il s’agit toujours de liaisons courtes, ou de “vélo-route” qui favorisent plutôt la balade, mais par la circulation”.

Le prochain défi ? “Je réfléchi. J’en ai plein la tête ! Les idées ne manquent pas. Peut-être courir pour une association, mêler passion et cause…”.

 

L.M.

*Cela ne l’a pas empêché, quotidiennement, de pousser la porte d’une boulangerie, pour savourer une viennoiserie ou un sandwich.