(Vu sur la Toile)

 

Législative partielle dans l’Ariège : guerre des gauches au second tour, Renaissance prend une grosse claque
Article de Sacha Nelken • Rédaction du journal Libération)

 

Libération.- En Ariège, la guerre des gauches aura bien lieu. La candidate LFI Bénédicte Taurine, réélue députée en 2022 avant de voir son élection invalidée par le Conseil constitutionnel, est arrivée ce dimanche soir en tête du premier tour de la législative partielle dans la 1re circonscription de l’Ariège. Avec 31,64% % des voix, elle devance la socialiste dissidente Martine Froger et ses 26,42 %. Derrière, le représentant du Rassemblement national, Jean-Marc Garnier, n’obtient que 24,78%. Et très loin derrière, la candidate Renaissance Anne-Sophie Tribout, pourtant finaliste il y a neuf mois, ne récolté qu’un peu plus de 10% des voix. Une claque pour la majorité présidentielle en pleine contestation de la réforme des retraites.

A gauche, les résultats de ce dimanche pourraient donner des sueurs froides à la Nupes. Alors qu’en juin dernier, Bénédicte Taurine avait creusé l’écart avec Martine Froger, la devançant de 15 points au premier tour, elles se retrouvent face-à-face cette fois. Soit les ingrédients d’un entre deux-tours explosif entre le camp de l’union de la gauche et celui des socialistes locaux anti-LFI soutenus par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.

 

La candidate Renaissance appelle à voter PS

D’autant que la socialiste dissidente aura le soutien… du parti présidentiel. Dans un communiqué, Renaissance a appelé dès les résultats du premier tour connus à voter « sans ambiguïté » pour Martine Froger. « L’ensemble des forces républicaines et démocrates doivent se rassembler autour de sa candidature face au projet de rejet, de division et d’insurrection porté par la France insoumise », écrit la majorité. Ce qui ressemble aux formules d’ordinaire acollées à une candidature d’extrême droite. Du pain béni pour LFI.

Dans un communiqué, le parti de Jean-Luc Mélenchon pointe « une candidate soutenue officiellement par le parti d’Emmanuel Macron ». « Dimanche prochain, le second tour sera donc un véritable referendum contre la politique d’Emmanuel Macron et son projet de retraite à 64 ans », écrivent les Insoumis.

Le cas de la première circonscription de l’Ariège s’était d’ailleurs invité au premier conseil national du Parti socialiste où deux lignes s’opposaient : celle d’Olivier Faure favorable à un soutien à Bénédicte Taurine pour respecter l’accord de la NUPES et celle du finaliste défait du congrès, Nicolas Mayer-Rossignol, derrière la dissidente. Venu soutenir Martine Froger, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve avait été chahuté lors d’un déplacement sur un marché. Dès les résultats connus, le maire de Rouen, par ailleurs Premier secrétaire délégué du PS s’est satisfait de la qualification de « la gauche qu’on aime ».

En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, les résultats de ce dimanche étaient très attendus, bien au-delà du département rural et montagneux, économiquement sinistré. La candidate Renaissance perd neuf points par rapport au scrutin de 2022. Signe que la majorité sort affaibli de la séquence ? C’est la conclusion d’un sondage IFOP paru dans le JDD ce dimanche.

Selon l’enquête d’opinion réalisée sur un peu plus de 1 000 personnes, le Rassemblement national engrangerait à l’échelle nationale sept points de plus qu’aux législatives de juin dernier. Autrement dit, autant que la Nupes qui, elle stagne. Pour la majorité présidentielle, en revanche, les choses se compliquent. Avec 22 % des voix, l’alliance Renaissance-Modem-Horizons perdrait cinq points par rapport à son score d’il y a neuf mois.

En juin, Bénédicte Taurine s’était facilement imposée contre la macroniste Anne-Sophie Tribout avec 55 % des voix contre 45 %. Mais le 27 janvier, le Conseil constitutionnel avait invalidé son élection après une saisine du candidat d’extrême droite, Jean-Marc Garnier. Les « sages » ont reconnu qu’une erreur d’aiguillage entre les bulletins de vote du représentant RN et ceux de la candidate de la même famille politique de la circonscription voisine ont pu lui porter préjudice. (Article du journal Libération)