(Communiqué)
Du 31 mai au 2 juin 2024 une délégation composée de membres des associations patriotiques et mémorielles du Sundgau, accompagnée d’élus, se rendra à Canet-en-Roussillon pour y projeter deux films sur l’Alsace durant l’occupation suivi d’une conférence sur les malgré-nous le 1er juin 2024, à 16H, au Clap Ciné de Canet-en-Roussillon (réservations auprès du Comité du Souvenir Français local en raison du nombre de places disponibles). Le lendemain, à 9H 30, une cérémonie et un dépôt de gerbes aura lieu à la stèle Lebreton à Canet
Au premier abord on peut se demander pourquoi des associations patriotiques alsaciennes se rendent dans le sud de la France. Quel intérêt ? Quel est le lien entre le Comité du Souvenir Français de Canet-en-Roussillon, ville du bord de mer et notre Alsace ?
D’un point de vue géographique les deux départements alsaciens et les Pyrénées-Orientales sont des départements frontaliers ce qui leurs a valu à plusieurs reprises, d’un point de vue historique, de changer de nationalité, tantôt français tantôt conquis par les voisins.
Une autre raison remonte à l’origine de la création du Souvenir Français. François-Xavier Niessen, créé l’Association Nationale du Souvenir Français à Neuilly, en 1887. Le 1er février 1906 elle est reconnue d’utilité publique. D’accord, et alors ? C’est là que ça se précise, François-Xavier est né le 9 octobre 1846 à Sarre-Union (Bas-Rhin). Après ses études, il devient enseignant à Neuilly-sur-Seine.
Le 19 juillet 1870 éclate la guerre entre le Second Empire de Napoléon III et la Prusse. Elle se termine le 29 janvier 1871 par la défaite de la France. Les vainqueurs annexent les départements français du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle (improprement appelés “Alsace-Lorraine”), régions qui avait elles-mêmes été annexées par Louis XIV.
Niessen l’Alsacien veut maintenir le souvenir des provinces perdues. Il pense que l’entretien des tombes (la guerre de 1870 a fait 45 000 morts) et il faut conserver la mémoire des soldats défunts et entretenir un sentiment d’unité nationale. Pour la Toussaint, des jeunes filles en habit traditionnel alsacien déposent des cocardes tricolores sur les tombes des soldats de leur commune.
Voici donc les deux premiers lien découverts. C’est pour cela que le 11 novembre, en mémoire de son fondateur, depuis plus de dix ans le Comité du Souvenir Français de Canet-en-Roussillon organise son traditionnel repas choucroute.
La troisième raison est la conséquence d’une rencontre. Quand deux alsaciens se croisent, que ce soit en Alsace ou au bout du monde, il y a toujours un moment où l’on parle de « chez nous en Alsace » et de son histoire.
Alors quand Gérard (ancien journaliste) et Jean-Philippe (président du Comité du Souvenir Français de Canet-en-Roussillon) se sont rencontrés un jour de juin 2023 à Saint-Hippolyte, dans les Pyrénées-Orientales, lors de la projection d’un film sur les malgré-nous, c’est tout naturellement qu’ils ont abordé le sujet.
Gérard, soutenu par les associations patriotiques locales souhaitait pouvoir faire connaître l’histoire de l’Alsace dans cette autre « région française de l’intérieur », comme on a coutume d’appeler le reste du pays quand on est alsacien – Mosellan.
Quand un troisième Alsacien se joint aux deux premiers, on continue à parler Alsace. Et quand cet Alsacien d’origine est le maire de Canet-en-Roussillon, Stéphane Loda, on passe rapidement d’un vœu à un projet. Et quand on est également soutenu par la Collectivité Européenne d’Alsace et nos parlementaires alsaciens, les choses prennent du sens.
L’Alsace – Moselle a été annexée par les nazis durant la deuxième guerre mondiale. Cette page de l’histoire est méconnue et ne figure pas dans nos manuels scolaires. Bien sûr il y a toujours quelqu’un, qui bien souvent n’est pas alsacien, raconte ce qu’il croit savoir, il paraît que durant la guerre les alsaciens … Il est temps de rétablir la vérité.
C’est la mission que s’est fixée le Souvenir Français, c’est « le devoir de mémoire ». Le respect et le souvenir dus à ceux qui ont soufferts souvent, sont décédés parfois, pour que les générations futures vivent en liberté. Il est important de connaitre et de se souvenir. Malgré ces terribles années, l’Allemagne et la France ont réussies à construire l’Europe, à instaurer des décennies de paix. Aujourd’hui, cette stabilité est mise à rude épreuve aux frontières de notre continent.
Plus jamais ça ! avaient-on dit après la guerre de 14-18. Nous sommes en 2024 et des voix s’élèvent à nouveau en criant : « plus jamais ça ! ».
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