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Pourquoi deux milliards de moustiques génétiquement modifiés vont être lâchés aux États-Unis
(Quotidien régional Ouest France avec agence)
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Ouest France.- Deux milliards de moustiques génétiquement modifiés vont bientôt être introduits en Floride et en Californie. Leur objectif est de bloquer la reproduction de l’espèce « Aedes aegypti », vectrice de nombreuses maladies, comme la dengue ou la fièvre jaune.

Près de deux milliards de moustiques génétiquement modifiés vont prochainement être libérés en Floride et en Californie, rapporte USA Today, relayé par RTL samedi 19 mars 2022. Le but de cette opération conçue par Oxitec, une entreprise britannique de biotechnologie, est de réduire la population totale de moustiques de l’espèce Aedes aegypti dans ces États.

 

Une technique sans danger

 

Pour cela, l’ensemble des moustiques libérés seront des mâles qui ont été génétiquement modifiés pour que leur progéniture potentielle ne survive pas au stade larvaire, bloquant ainsi la reproduction de l’espèce. Un premier essai avait été conduit en 2021 sur l’archipel des Keys en Floride. Son succès a invité l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) à valider le développement du projet.

Cette méthode présenterait en effet plusieurs avantages. Tout d’abord, si elle assure une importante diminution des Aedes aegypti, elle ne les éradique pas complètement, laissant inaltérée la chaîne alimentaire. La modification génétique opérée serait par ailleurs sans danger pour les prédateurs des moustiques, aucun produit cancérigène n’ayant été introduit. Enfin, elle serait également sans danger pour l’homme, car seuls les moustiques femelles piquent.

 

Un manque de recul

 

Cette technique a ainsi été privilégiée à l’assèchement des zones humides et à la pulvérisation d’insecticides pour diminuer les populations en place. À terme, cela pourrait permettre de réduire la transmission de maladies par cette voie, Aedes aegypt étant vecteur de maladies comme la dengue, le Zika, la fièvre jaune ou encore le chikungunya.

Dana Perls, de l’association Les Amis de la Terre, a de son côté émis quelques réserves sur ce choix auprès du média américain. Elle a notamment mis en avant un certain manque de recul, peu de données scientifiques ayant pour l’instant été produites. Elle a ainsi pointé du doigt différents risques, comme le développement d’une espèce hybride ou l’augmentation en parallèle d’autres espèces de moustiques.