Ensemble lors de la cérémonie en hommage au jeune tambour, Pierre Bayle, à Biure.
A l’occasion de la fête du saint patron, San Hermenegildo, de la Fraternité Royale des Vétérans des Forces Armées et de la Garde Civile de la Délégation de Gérone (Real Hermandad), qui avait lieu le 4 avril 2025 à la Caserne « Général Álvarez de Castro » à San Clemente de Sescebes, à Gérone, le général Gilles Glin, délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, et monsieur Jacques Bonafos, chargé de missions, se sont retrouvés pour un échange transfrontalier
Cérémonie commune au Fort de Bellegarde avec les jeunes porte-drapeaux.
Ils répondaient à l’invitation du président de cette association présidée par Juan Romero Contreras ; association qui assure en Espagne le devoir de Mémoire des morts pour la patrie comme l’assume le Souvenir Français pour les morts pour la France.
En effet, le Souvenir Français est une association fondée en 1887 et reconnue d’utilité publique le 1er février 1906 qui a pour vocation d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France, qu’ils soient français ou étrangers, et ce quel que soit le lieu de leur sépulture.
Le Souvenir Français est ainsi présent dans 78 pays, dont l’Espagne avec plusieurs comités régionaux, comme ceux d’Alicante, de Madrid et de Barcelone en Espagne.
Lors de cette rencontre transfrontalière ont été confirmées les activités mémorielles communes comme le rendez-vous annuel à Buire en Espagne, le samedi 5 avril 2025, pour honorer la mémoire du jeune tambour Pierre Bayle de l’armée des Pyrénées Orientales qui fut tué au combat à l’âge de 12 ans lors de la guerre franco-espagnole de 1792-1795. Il a donné son nom à la section des 54 jeunes porte-drapeaux issus des 61 comités du Souvenir Français des Pyrénées Orientales.
Rendez-vous a été pris pour la cérémonie d’hommage aux natifs des Pyrénées Orientales morts pour la Patrie lors des guerres napoléoniennes, au fort de Bellegarde au Perthus, qui aura lieu le 24 mai 2025. Deux plaques portant leurs noms seront dévoilées près de la stèle du Général Dugommier. Le 10e anniversaire de la section Pierre Bayle sera marqué et la 10e promotion des jeunes porte-drapeaux sera présentée : elle portera le nom du lieutenant Boixo, mort à la bataille de Waterloo comme 272 autres officiers français.
Enfin, la reprogrammation de la cérémonie du centenaire du monument aux morts pour la France de Monjuic à Barcelone a été évoquée au 1er juin 2025.
La France et l’Espagne ont été, dans les méandres de l’histoire, tantôt ennemies, tantôt alliées. Aujourd’hui ces deux démocraties sont membres de l’Union Européenne et de l’organisation militaire de l’OTAN. Leurs associations mémorielles à l’image de la Real Hermandad et du Souvenir Français, partage la même mission bénévole : « qu’un soldat mort pour son pays, ne meurt pas deux fois, une fois au combat et une deuxième fois dans la Mémoire de ses concitoyens ! ».
Martina Hartmann, Juan Romero Contreras, le Général Gilles Glin, le Colonel chef de corps régiment d’infanterie Ara Piles 62 et François-Xavier Pujol de Sales.
Le monument aux morts pour la France à Barcelone
Ce monument, inauguré le 1er juin 1925 par le Roi d’Espagne Alphonse XVIII et l’évêque d’Urgell, co prince d’Andorre, est érigé dans le carré sud-ouest du cimetière de Barcelone, à mi pente de la colline de Montjuic à l’initiative de l’Association générale française des anciens combattants résidant en Espagne. Réalisé par Gustave Violet, érigé « aux soldats de France et aux volontaires d’Espagne morts pour le triomphe de la justice et de la liberté », il comporte 135 noms.
La population française à Barcelone est enregistrée et administrée par le Consulat de sorte que lorsque la guerre éclate la mobilisation des conscrits de nationalité française se fait dans les mêmes conditions qu’en France. Des catalans espagnols, acquis aux idées de démocratie, d’égalité et de liberté, s’engagent auprès d’eux en voulant constituer une Brigade de volontaires Catalans. Ils y voient le moyen d’être reconnus par la France et soutenus comme un acteur politique qui a pour but de renverser la monarchie espagnole, qui a opté pour la neutralité dans cette guerre.
Mais les autorités françaises et la maréchal Joffre refusent la création de cette brigade et les volontaires quittant l’Espagne sont engagés à titre individuel dans la Légion étrangère à Perpignan et auprès des centres de recrutement disséminés le long de la frontière et sur la côte. Ils sont incorporés dans le Régiment de Marche de la Légion étrangère dans quatre bataillons envoyés dans l’Aisne, la Somme, en Champagne, sur l’Yser et plus loin encore, en Grèce (Bataille des Dardanelles, prise de Salonique), en Turquie (Bataille de Gallipoli). Ces bataillons multinationaux de la légion étrangère française subiront des pertes énormes, dès la première année de guerre.