(Vu sur la Toile)

 

Grève du 28 mars : à quoi s’attendre pour cette journée de manifestations ?
(Article de Par Nathan Joubioux pour Le Point)

 

Le Point.- Plus de deux mois après le début des manifestations contre la réforme des retraites, la mobilisation intersyndicale se poursuit, aujourd’hui mardi 28 mars, avec une dixième journée de protestation.

De nombreuses perturbations sont, de nouveau, à craindre, malgré la volonté d’Emmanuel Macron de « continuer à tendre la main aux forces syndicales ». Car si l’Élysée a appelé Laurent Berger pour « échanger sur l’ambiance », les deux parties sont encore loin de tomber d’accord. Le secrétaire général de la CFDT a réitéré sa demande « d’écarter les 64 ans en faisant une pause », mais le président se veut inflexible sur le report de l’âge légal de départ à la retraite, de 62 à 64 ans. Ce dernier s’est dit prêt, en revanche, à discuter des conditions de travail, de la pénibilité à l’emploi des séniors en passant par les reconversions.

Olivier Véran a profité de son passage sur BFMTV pour tenter de tourner la page. « La loi sur les retraites est derrière nous, on attend la validation du Conseil constitutionnel », a-t-il dit. De quoi, peut-être, remettre de l’huile sur le feu. On fait le point sur les principales perturbations à prévoir pour le premier jour de mobilisation.

 

Transports en commun

La SNCF prévoit une circulation des trains « fortement perturbée » sur certaines lignes, avec, notamment, 3 TGV sur 5, 1 TER sur 2 et toujours des difficultés en ÃŽle-de-France, a indiqué la direction. SNCF Voyageurs recommande aux voyageurs qui le peuvent d’annuler ou de reporter leurs déplacements prévus mardi, même si les perturbations annoncées seront moins importantes que lors de la précédente journée interprofessionnelle, jeudi 23 mars.

Dans le métro parisien, l’ensemble des lignes sera ouverte, mais le trafic sera perturbé, excepté sur les lignes automatisées 1 et 14, ainsi que sur la 3bis, la 7bis et la 9. Ailleurs, l’offre de métros sera inférieure à l’accoutumée avec trois quarts du service assuré dans le meilleur des cas et seulement la moitié des métros sur les lignes les plus touchées. La RATP a également annoncé un trafic « très perturbé » dans le RER avec 40 % des trains supprimés sur les lignes A et B.

 

Enseignement

Dans les écoles maternelles et élémentaires, le principal syndicat, Snuipp-FSU, a annoncé 30 % de grévistes. Un taux de grévistes plus faible que lors de la précédente journée de manifestation. Le syndicat explique cette baisse par « les journées de mobilisation qui se succèdent et deviennent un sacrifice financier pour les enseignants ».

Guislaine David, sa secrétaire générale, avance également la préoccupation des enseignants « de ne pas pénaliser enfants et parents au dernier moment ».

 

Raffineries

Il sera encore difficile de faire le plein. Quelque 15,7 % des stations-service de France sont en pénurie d’au moins un des carburants (essence et/ou diesel) qu’elles proposaient au 1er mars. Parmi elles, 7,4 % sont à sec à la suite des mobilisations dans les raffineries. Le département le plus touché reste la Loire-Atlantique (55,06 % des stations sont en pénurie d’au moins un carburant).

Sur les sept raffineries que compte le pays, seules deux continuent de produire. Il s’agit de celle d’Esso-Exxon-Mobil de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de TotalEnergies de Feyzin (Rhône), qui tourne « en service à débit réduit », selon la direction du groupe. Ce week-end, la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon a été mise à l’arrêt, à défaut d’être alimentée en brut du fait de la poursuite du mouvement de grève à la Compagnie industrielle maritime. À Gonfreville-l’Orcher, en Seine-Maritime, la raffinerie dite « de Normandie » est également à l’arrêt.

Les grévistes ont par ailleurs voté la reconduction de leur mouvement pour 72 heures.

 

Usines d’incinération

La problématique des déchets dans la capitale n’est pas près d’être réglée. Le SYCTOM, syndicat métropolitain qui gère les trois usines d’incinération entourant la capitale, a fait état de deux sites sur trois perturbés.

Lundi matin, plus d’une centaine de personnes bloquaient, dans le calme, l’entrée d’une usine d’incinération à Ivry. Le volume de déchets dans les rues de Paris est passé à 7 300 tonnes contre 8 000 dimanche et 10 500 vendredi, selon la mairie. (Source Le Point)