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Quelles régions ont-elles enregistré la plus forte croissance par habitant ces vingt dernières années ?
(BFMTV)
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Entre 2000 et 2019, la production de richesses en France a progressé de près de 18%, le PIB tricolore en volume passant de 1823,7 milliards d’euros à 2332 milliards d’euros. Bien qu’à des degrés différents, chacune des régions a contribué à ce développement en affichant toutes une croissance positive sur la période, comme l’indique une note de l’INSEE* parue ce jeudi 5 mai 2022

BFMTV.- Certaines ont cependant vu leur activité croître plus vite que d’autres ces vingt dernières années, souligne l’institut de la statistique qui exclut volontairement le choc économique lié à la crise sanitaire de 2020 considéré comme “transitoire”. Ainsi, le PIB par habitant en volume n’a que faiblement augmenté dans le Grand-Est (+0,19% en moyenne par an), en Bourgogne-Franche-Comté (+0,2%), dans le Centre-Val de Loire (+0,27%) et en Normandie (+0,29%).
Ces taux de croissance modestes s’expliquent par la faible progression de la productivité apparente du travail dans ces régions. Cet indicateur, qui rapporte le PIB au nombre d’emplois permet de mesurer la richesse créée par chaque emploi. Or celle-ci n’a progressé que d’à peine plus de 0,4% par an en moyenne dans les régions précédemment citées entre 2000 et 2019.

De plus, ces territoires ont tous vu leur nombre d’emplois par habitant diminuer sur la période, de -0,11% par an pour la Normandie à -0,23% pour le Grand Est. En 2020, ils comptaient ainsi entre 38 et 39 emplois pour 100 habitants, soit moins que la moyenne nationale (41,8).

“Cette diminution de l’emploi par habitant s’explique par une intensification des déplacements domicile-travail vers l’Île-de-France, notamment pour la Bourgogne-Franche-Comté, une croissance modérée du taux d’emploi, et le vieillissement de la population sur la période, relativement plus marqué en Normandie”, analyse l’INSEE.

 

Les Antilles et La Réunion en tête

 

A l’inverse, avec 1,04% et 0,98% de croissance annuelle moyenne entre 2000 et 2019, l’Ile-de-France et la Corse ont été les régions les plus dynamiques de France métropolitaine ces vingt dernières années, devant la Provence-Alpes Côte d’Azur (0,89% par an). La région capitale profite surtout d’une croissance soutenue du PIB par emploi (+0,98% par an). La croissance de la Corse et de la Région PACA** s’explique en revanche pour moitié par l’augmentation du nombre d’emplois par habitant (+0,45% et +0,43% par an).

Les croissances économiques les plus dynamiques n’ont toutefois pas été observées en métropole. En effet, la hausse du PIB par habitant a été nettement plus élevée en Guadeloupe (+1,8% par an), en Martinique (+1,7%) et à la Réunion (+1,4%) entre 2000 et 2019.

“Dans ces trois régions, l’augmentation de l’emploi par habitant sur la période contribue relativement plus qu’en France métropolitaine à la croissance du PIB par habitant. Ce constat est notamment vrai à La Réunion, qui enregistre la plus forte hausse du taux d’emploi sur les vingt dernières années”, explique l’INSEE.
La Réunion est aussi avec la Guyane la seule région “où le ratio de la population en âge de travailler rapportée au nombre d’habitants ne diminue pas sur la période”. La Guyane affiche malgré tout la plus faible croissance de l’Outre-mer en raison d’une forte diminution du nombre d’emplois par habitant (-1,03% par an) et malgré un PIB*** par emploi qui augmente plus qu’ailleurs (+1,27%).

A noter par ailleurs que si les territoires d’Outre-mer ont connu la plus forte croissance ces dernières années, le PIB par habitant y reste nettement inférieur à celui observé dans les régions métropolitaines.

 

*INSEE = Institut National des Statistiques et Etudes Economiques.

**PACA = Provence Alpes Côte d’Azur.

***PIB = Produit Intérieur Brut.