(Vu sur la Toile)
Pedro Sanchez reconduit à la tête de l’Espagne dans un climat politique très tendu (Article de la rédaction du Huffington Post)
Le HuffPost.- 176 voix. C’est ce dont avait besoin Pedro Sanchez pour se maintenir à la tête du gouvernement espagnol. Le dirigeant socialiste a remporté son pari ce jeudi 16 novembre et obtenu la confiance des députés à Madrid, grâce au soutien décrié des indépendantistes catalans.
En Espagne, la colère s’exprime contre Pedro Sanchez et sa loi d’amnistie des indépendantistes catalans.
Si le Premier ministre, en fonction depuis le mois de juin 2018, a réussi à se maintenir au gouvernement, c’est en effet en concédant une loi d’amnistie aux indépendantistes catalans en échange de leur soutien. Présentant aux députés les priorités de son nouveau mandat, Pedro Sánchez a défendu la nécessité et la constitutionnalité de cette mesure, à laquelle il s’était pourtant opposé par le passé.
« Refermer les blessures » de la crise de 2017
Cette amnistie, qui est rejetée par une majorité d’Espagnols selon plusieurs sondages, est nécessaire pour « refermer les blessures » ouvertes par la crise de 2017, a déclaré le Premier ministre, en assurant vouloir garantir « l’unité de l’Espagne par la voie du dialogue et du pardon ». Il y a six ans, les indépendantistes avaient tenté de faire sécession de l’Espagne en organisant un référendum d’autodétermination. Après un vote largement favorable à l’indépendance en Catalogne, le Tribunal constitutionnel espagnol avait invalidé les résultats du scrutin et l’avait déclaré illégal.
Aujourd’hui, les opposants conservateurs à Pedro Sanchez ne voient pas les choses de la même façon que le Premier ministre, qu’ils refusent de pardonner. Ces derniers jours, ils ont organisé de nombreuses manifestations dans le pays, auxquelles ont participé des centaines de milliers d’opposants ce dimanche.
Les rassemblements quotidiens devant le siège du Parti socialiste à Madrid de l’extrême droite ont par ailleurs régulièrement dégénéré depuis la semaine dernière. Mercredi soir, quinze personnes ont encore été interpellées pour troubles à l’ordre public après de nouvelles échauffourées avec la police, selon la préfecture.
En raison de ces tensions, plus de 1 600 policiers ont été de nouveau déployés jeudi autour du Parlement, totalement bouclé depuis mercredi par les forces de l’ordre. Un dispositif équivalent à celui d’un match de football classé à haut risque. Dans ce contexte, Pedro Sanchez a appelé l’opposition à ne pas « profiter de cette situation pour mettre le feu à la rue ».
Une fois investi par les députés, Pedro Sánchez pourra former dans les jours à venir un nouveau gouvernement avec ses alliés de la coalition d’extrême gauche Sumar, mettant fin à près de quatre mois de blocage depuis les élections législatives du 23 juillet.
(Source Le Huffington Post)