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A Montpellier, la gauche anti-Mélenchon veut passer la vitesse supérieure
(Article de la R̩daction du journal Le Point РSource AFP)

 

 

Hebdomadaire Le Point et Agence France Presse/ AFP.- La gauche anti-Mélenchon est réunie depuis hier, samedi 3 juin 2023, à Montpellier pour tenter d’offrir une alternative à la ligne pro-NUPES défendue par le patron des socialistes Olivier Faure. Mais certaines de ses figures nourrissent leurs propres ambitions et pourraient se retrouver rapidement en concurrence.

Ce raout est organisé par le courant Refondations du maire de Rouen, numéro 2 du PS et principal opposant à Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol.

A la tribune, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, la maire de Paris, Anne Hidalgo, celui de Montpellier, Michaël Delafosse, l’ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon… L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve n’a pas fait le déplacement, mais doit s’exprimer en vidéo.

Stratégie parlementaire contre la réforme des retraites, affaire Quatennens, élections européennes: depuis sa douloureuse naissance en mai 2022, dans le sillage du premier tour de la présidentielle, l’union de la gauche NUPES a beaucoup offert le spectacle de ses divergences.

Et les initiatives se multiplient pour tenter de fédérer ceux qui critiquent l’accord conclu entre La France Insoumise (LFi), les socialistes, les écologistes et les communistes.

Mi-mai, l’ex-Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis a organisé un rassemblement de la social-démocratie. Samedi prochain, Bernard Cazeneuve, qui a lancé son propre mouvement, la Convention, sera en meeting à Créteil.

Nicolas Mayer-Rossignol veut lui peser de l’intérieur du PS avec Anne Hidalgo, Carole Delga ou Michael Delafosse.

Mais tous nourrissent, à des degrés divers, des ambitions nationales et pourraient rapidement se retrouver en concurrence.

Pour le moment, il s’agit “de travailler sur le fond”, d’“élargir le rassemblement de la gauche, l’approfondir et l’équilibrer”, explique Nicolas Mayer-Rossignol, co-président de Refondations, courant qui pèse 30 % au sein du PS.

Nommé Premier secrétaire délégué à l’issue d’un congrès tendu en janvier à Marseille, ses relations avec le patron du PS se sont détériorées au point que les deux hommes ne se parlent plus.

Le maire de Rouen affirme ne “pas être anti-NUPES” et avoir convié à Montpellier “toutes les sensibilités de gauche, y compris plusieurs responsables de LFI qui ont tous décliné, tout comme Olivier Faure”.

Ce dernier a même, selon plusieurs proches de Nicolas Mayer-Rossignol, appelé plusieurs invités pour les inciter à décommander.

Pour Lamia El Aaraje, co-présidente de Refondations, “Olivier Faure aurait dû venir. Cela aurait été l’occasion de dire que les dissensions du congrès de Marseille étaient terminées et que nous allons construire ensemble”.

 

“Saisir la balle”

“C’était le moment de saisir la balle”, abonde le sénateur David Assouline, ” mais ce n’est qu’un début, ils viendront”.

Belle prise de guerre, Benoît Hamon, qui n’avait “pas reparlé dans une enceinte socialiste depuis 2017”, explique sa présence : “Vous êtes un courant du PS avec lequel il faut parler et commencer à poser les bribes de ce qui pourrait demain nous amener au succès”.

“Refondations est dans une dynamique” car l’opinion publique associe Olivier Faure “aux outrances de Jean-Luc Mélenchon”, estime l’ex-député socialiste européen Lièm Hoang-Ngoc, un temps rallié au tribun Insoumis, avant de le quitter avec fracas. Il faut “rassurer les gens, proposer un programme crédible, mais pas social-libéral”.

La gauche est “en train de désespérer la population”, relève de son côté Carole Delga, invitant à proposer “un projet cohérent et sincère”.

Anne Hidalgo souligne que le PS “ne va pas bien du tout, mais nous lui redonnons de l’énergie par le travail”, tandis que Michaël Delafosse assure que “la gauche de la raison n’a pas dit son dernier mot”.

Au menu, des ateliers et plénières sur l’unité de la gauche, la social-écologie, la promesse républicaine ou l’Europe, l’un des principaux sujets de tension avec Olivier Faure, qui dit vouloir discuter d’une liste commune avec LFI aux élections européennes de 2024.

S’il y avait un candidat unique, “cela casserait le PS en deux, c’est la stratégie de Mélenchon”, dénonce le sénateur Rémi Féraud.

“Il y a une forme de soumission à LFI qui nous mène droit dans le mur”, abonde le maire de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat. Selon lui, les européennes doivent être “le moment possible pour modifier le rapport de force” au sein de la NUPES.

(Source Le Point avec AFP)