(Communiqué)
Quel bilan pour les mobilités douces dans les Pyrénées-Orientales ?
-“Depuis plus de vingt ans, l’association Vélo en Têt milite pour la promotion et le développement des mobilités actives. Cyclistes, les membres de l’association ne cessent d’arpenter les routes dans leurs déplacements quotidiens, de loisirs ou sportifs. Force est de constater que malgré les annonces kilométriques d’équipements réalisés, les conflits d’usage de la voirie sont en augmentation et que les déplacements ne sont toujours pas sûrs.
Discontinuités des équipements proposés, mauvais calibrage, trottoirs cyclables inadaptés, pas d’anticipation des fréquentations à venir, pertes de priorités incessantes, travaux supprimant des aménagements existants.
Les ouvrages sont conçus en dehors des lois, codes et recommandations par des personnes ne pratiquant pas au quotidien les mobilités actives.
Chaque communauté de commune va de son schéma cyclable sans prendre en compte les liaisons avec les autres établissements communautaires et en dépit des déplacements journaliers qui se moquent de ces frontières administratives et politiques. Les signalétiques, les principes d’aménagements ne sont pas cohérents d’une EPCI à l’autre. Le seul point commun est le non respect des recommandations et codes. Ils sont traités au gré des travaux réfection de réseaux et de voirie automobile, par des personnes ne pratiquant pas le vélo au
quotidien, priorisant la voiture et son stationnement pour finalement réaliser des trottoirs soi disant cyclables avec les financements dédiés au vélo.
Des aménagements dédiés aux mobilités douces sont réalisés à l’échelle du département, agréables en mobilité de loisir, mais ne répondant pas eux non plus aux besoins journaliers ni aux recommandations et codes. Il suffit de superposer la carte des déplacements quotidiens et les schémas cyclables existants ou projetés pour se rendre compte de l’incohérence des aménagements.
Le vélo est encore perçu et traité comme un loisir alors qu’il est un moyen de locomotion efficace pouvant à minima se substituer aux 60 % de déplacements automobile quotidiens de moins de cinq kilomètres.
Bien sûr, les aménagements ne font pas tout, il faut aussi que les comportements évoluent. Connaissance des codes, des panneaux et de la signalétique au sol, respect mutuel des usagers quels que soient leur moyen de locomotion. Les nouveaux moyens de déplacements individuels, trottinettes électriques, mini-motos ajoutent à la confusion et aux tensions entre tous les usagers de la ville et de la voirie.
Face à ce constat d’inefficacité au regard du peu de transfert de mobilité vers le vélo obtenu, nous appelons à :
• la création d’un comité de pilotage des infrastructures de mobilité actives incluant l’ensemble des acteurs territoriaux. Département, pays, communautés de communes; associations cyclistes sportives et du quotidien pour définir une charte des aménagements sur laquelle s’appuierait toute réalisation et financement de travaux;
• la réalisation d’un schéma de mobilité à l’échelle du département tenant compte de l’ensemble des usages qu’ils soient de loisir, sportifs ou quotidiens;
• la formation des équipes œuvrant pour la réalisation des ces équipements et des fonctionnaires devant les faire respecter;
• la création d’équipes d’entretien des équipements réalisés.
Nous ne demandons pas plus de dépenses, mais un usage efficace et correctement dirigé de ces dépenses dans la réalisation d’équipements fonctionnels et sûrs pour que ce transfert tant attendu vers les mobilités actives s’opère réellement.
Nous restons convaincus que le vélo est une réponse pertinente contre les émissions de CO2, pour la santé publique, pour le budget des ménages et un outil merveilleux pour réinventer la ville de demain”.
Association Vélo En Têt