(Communiqué)
-“Nous y sommes… Le couperet est tombé depuis mardi 9 mai, les vallées de l’Agly et de la Têt sont déclarées en état de crise quant à la ressource en eau, hormis la vallée du Tech qui elle reste en état d’alerte renforcée… Un petit sursis ?
A l’initiative des autorités préfectorale et communale, une réunion publique s’est tenue le 10 mai pour information des mesures de restriction concernant tous les usages de la ressource en eau. La salle de l’Union (Céret) était comble mesurant ainsi l’inquiétude des citoyens face à cette situation inédite.
Pour autant la menace était dans les « tuyaux » depuis de nombreux mois!
Les records de chaleur enregistrés l’été dernier, un déficit chronique de pluie depuis plus de deux ans, auraient dû alerter les services de l’Etat et faire appliquer beaucoup plus tôt l’Arrêté cadre sécheresse (ACS) 2018 fixant les objectifs de la ressource en eau.
Furent donc énumérées, précisées, recommandées les obligations et interdictions, sous peine d’amendes, auprès des populations et différents acteurs du secteur économique de notre territoire.
Une série de questions venant du public s’ensuivit notamment sur l’interdiction d’arroser son potager avec l’eau de canaux, celle-ci étant exclusivement réservée à l’irrigation agricole. L’arrosage des potagers limité à deux jours par semaine, ne pourra se faire qu’avec l’eau potable… ! Autant dire que la seule solution raisonnable est de faire l’impasse sur les potagers !
Ces restrictions touchent de plein fouet les agriculteurs et plus particulièrement les petites et moyennes exploitations. Les plus grosses, celles qui exportent, ont pour beaucoup des forages profonds et pompent directement dans le pliocène (niveau en baisse d’ailleurs ! ) S’instaure ainsi une inégalité de traitement !
Face à toutes ces mesures, la sidération collective est perceptible et devrait interroger sur les causes de ces phénomènes car le dérèglement climatique et le dérèglement du cycle de l’eau sont les 2 faces d’une même pièce !
Plusieurs facteurs sont à revisiter pour opérer radicalement un changement concernant nos modes de production agricole et industrielle, qui induit de fait nos modes de consommation, nos modes de vie…
• Agriculture de proximité, méthodes culturales à réinventer, choix de variétés plus rustiques, plus sobre en eau…Al ‘inverse de productions telles que le mais, manguiers, avocatiers…dont la plantation est promut par les instances agricoles !
• En finir avec une consommation d’abondance artificielle, renouer avec la valeur d’usage des objets du quotidien
C’est aussi questionner les politiques d’urbanisation et infrastructures routières, d’imperméabilisation des sols et destruction des zones humides…
C’est aussi questionner les politiques du tourisme de masse…Bref, les politiques d’aménagement du territoire
C’est aussi prendre en compte, si l’inertie des autorités en place persiste, l’impact patrimoniale des biens car qui veut vivre dans un lieu sans eau ?
Les Insoumis « groupe d’actions de Céret » demandent des actes concrets à la hauteur des enjeux du vivant dans toutes ses expressions et rappellent la règle verte (à l’instar de la règle d’or..) : « On ne doit pas prendre à la nature plus que ce qu’elle peut reconstituer ».
Catherine David et Jérôme Pous, pour le groupe d’action « impasse Cortade »