S’agissant de l’autorisation de la plaisance et de la navigation, la balle est désormais dans le camp des préfets (et par ricochet de nos élus-marins)  selon les déclarations faites hier par le Premier ministre, Edouard Philippe

Les maires du littoral roussillonnais – espérons qu’ils n’attendront près de deux mois pour se réunir comme ils l’ont enfin fait hier matin par visioconférence – doivent en urgence présenter un cahier des charges qui tienne la route (la mer Méditerranée en l’occurrence) pour demander au préfet Philippe Chopin de les autoriser à rouvrir leurs frontières maritimes, et en particulier l’accès aux plages.

La réouverture des ports, avec évidemment la pratique d’activités nautiques et de navigation, est dans ce cadre là essentielle et vitale.

Malgré les propos du Premier ministre relayés par ses sous-fifres rien est pour autant gagné.

Pour l’heure, à ce jour, il est question simplement d’autoriser la reprise de la plaisance et d’activités nautiques que sous certaines conditions très drastiques : par exemple, les navires pourront s’éloigner jusqu’à 100 km des côtes et ne pourront en aucun cas transporter plus de dix passagers… L’escale dans un port, le mouillage et l’arrêt, des navires de plaisance battant pavillon français ou étranger sont limités, le long du littoral, à une distance maximum de 54 milles marins (environ 100 km) de leur port d’attache ou de leur bouée d’amarrage…

Enfin, la pratique des loisirs nautiques sera autorisée seulement jusqu’à 300 mètres mais en fonction de l’ouverture des accès à la plage. Dans ce dernier cas, c’est le préfet qui décidera d’autoriser ou non, à partir du 11 mai. Autant dire que ce jour-là, élus concernés et représentants de professionnels ont intérêt à être sur le pied de guerre, et de manière la plus convaincante possible, s’ils ne veulent pas que l’économie littorale des P-O coule ! La riposte méditerranéenne a déjà pris trop de retard comparativement à celle lancée depuis maintenant deux à trois semaines par les maires de la façade Atlantique. Il fut un temps où les maires du littoral des P-O se retrouvaient tous et unanimement sous le même étendard d’une association qui portait bien son nom : l’ACCLR* (l’Association Catalane des Communes du Littoral Roussillonnais)… Mais, air connu : mieux vaut tard que jamais !

Enfin, pour les Roussillonnais tentés par l’aventure maritime estivale pour rejoindre amis, résidence secondaire ou restaurants sur la Costa Brava (l’un des loisirs préférés de nombre de Perpignanais en été), rassurons-les : ce n’est pas pour demain la veille, en tout cas pas avant le Lundi de Pentecôte. Et encore, il faudra se frotter là à la décision du gouvernement… espagnol ! Frontières des Etats – même sur la mer – obligent !

L.M.

 

*Jean Carrère (à l’époque maire d’Argelès-sur-Mer) ou encore Arlette Franco (maire de Canet-en-Roussillon) l’avaient tour à tour présidée