31 mars 2022 : le lit de la rivière La Massane qui traverse le territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer, la “capitale européenne de l’hôtellerie de plein air” avec une grosse cinquantaine de campings ! Parmi ceux-ci, l’emblématique camping “La Sirène” avec ses 10 000 m² (dont 2 000de bassins).

8 mars 2023 : au même endroit… sans commentaires !

 

Les chiffres – concernant la situation de l’exceptionnelle sècheresse qui brûle le département des P-O -, sont tombés hier, et parmi eux un nombre est particulièrement inquiétant en cette mi-mars 2023 : 64% de déficit de pluie dans la seule ville de Perpignan, dont l’aire urbaine pèse environ 60% de la population permanente des Pyrénées-Orientales !

 

Alors qu’à l’année le département des P-O abrite environ un demi-million d’habitants, au regard de la situation “d’historique sècheresse” que traverse le sol roussillonnais, on peut légitimement s’inquiéter sur le contexte qui en découlera, en haute saison estivale, lorsque nous serons environ un million… A l’évidence, cette croissance démographique va poser un énorme problème au quotidien, si la pluie ne finit pas par tomber dans les jours et semaines qui viennent.

De source généralement bien informée – mais non autorisée – parmi les probables scénarios en cours de réflexion : l’arrêt, dès le mois prochain, du remplissage (même par forages privés) des piscines et autres grands bassins dans les campings – ainsi que chez les particuliers bien sûr -, la fermeture des stations de lavage de voitures automatiques… ainsi que d’Aqualand et ses légendaires toboggans, le parc aquatique situé à Saint-Cyprien. Bref, tous ces sites aquatiques d’activités hôtelières et de loisirs, qualifiés de “grosses machines à pomper de l’eau”.

Pour l’instant, l’application d’un tel scénario paraît lointain, mais pourtant depuis cette semaine il hante les conversations entre décideurs et décisionnaires, au point désormais d’enfler l’incontournable rumeur.

Il ne s’agirait plus d’arrêter une panoplie d’interdictions – telles que la réduction des prélèvements à des fins agricoles, manoeuvres de vannes, arrosage des jardins, espaces verts et golfs, etc. – mais bien de passer directement, dès le printemps qui vient, à la vitesse supérieure.

Si une telle alerte venait à s’imposer, alors la situation économique du département deviendrait tout simplement catastrophique ! Car agriculture et tourisme sont les deux mamelles du Roussillon.

Il est aussi permis de s’étonner que nos décideurs et décisionnaires catalans ont à ce point, depuis des décennies, oublié d’être des visionnaires, ne serait-ce qu’en ne se penchant pas sur le recyclage de certaines eaux usées, sur la mise en place de circuits fermés, voire l’implantation d’usine de désalinisation dans un département où l’eau de mer est à portée de nage…

 

L.M.