(Vu sur la Toile)

 

“Censure”, “pas au dessus des lois”… La classe politique divisée après la non-reconduction de C8 et NRJ12
(BFMTV • Rédaction)

 

BFMTV.- L’autorité de régulation de l’audiovisuel a annoncé ce mercredi 24 juillet avoir pré-sélectionné plusieurs candidats pour obtenir une fréquence de la TNT. Les chaînes C8 et NRJ 12 ne seront plus disponibles. Certains politiques crient à la victoire, d’autres s’indignent.

Le choix des chaînes de la TNT, une décision éminemment politique? L’autorité de régulation de l’audiovisuel, (ARCOM) a annoncé ce mercredi 24 juillet la liste des quinze projets retenus pouvant prétendre à obtenir un canal de la TNT. Deux chaînes vont faire leur entrée, OFTV et Réels TV. Deux autres disparaîtront du bouquet : C8 et NRJ 12. Un bouleversement dans le paysage audiovisuel français qui résonne jusqu’à la sphère politique.

À gauche, on se réjouit de la non-reconduction de la chaîne du groupe Canal+, régulièrement mise en garde et condamnée par le gendarme de l’audiovisuel, comme l’a rappelé le député de la Somme François Ruffin.

“16 mises en garde. 7 mises en demeure. 9 sanctions pécuniaires. Dont la majorité sur les deux dernières années. Malgré tout ça, Vincent Bolloré et Cyril Hanouna (animateur de l’émission Touche pas à mon poste, NDLR) ont continué, se croyant tout permis, tout puissants”, a estimé le député avant d’ajouter :

“L’ARCOM les a débranchés. De quoi diminuer, un peu, les haines sur nos chaînes. Et, par la bande, rappeler aux milliardaires : vous n’êtes pas au-dessus des lois”.

De son côté, la députée écologiste de Sandrine Rousseau s’est rassurée de voir que “tout n’est pas permis en France, et particulièrement de s’asseoir sur toutes les règles du pluralisme”.

Clémentine Autain, elle, estime qu’une “partie de l’empire télévisuel de Vincent Bolloré vient de s’effondrer, avec son lot d’humiliations, de diffamations et de haines”. D’autres chaînes du groupe Canal+ vont toutefois être reconduites : Canal+, CStar et CNews.

 

 

Une “indépendance” remise en question par l’extrême droite

 

De l’autre côté du spectre politique, la disparition annoncée de la chaîne C8 est huée.

L’indignation a gagné la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen. Selon elle, “pour le pouvoir, le pluralisme est insupportable”. De son analyse, l’objectif serait de “faire disparaître” les médias ne portant pas pour ligne éditoriale “un panel de toutes les nuances de gauche”.

L’indépendance de l’autorité de régulation est aussi au cÅ“ur des attaques de l’extrême droite. Sébastien Chenu a qualifié l’organisme de “bras armé du pouvoir”. Le président du RN, Jordan Bardella, a lui aussi mis en doute “l’indépendance” du régulateur.

Pour rappel, si le président de l’ARCOM est désigné par le chef de l’État, le reste du collège des sages est désigné par d’autres parties. Comme l’explique une page dédiée de l’agence, “trois membres (sont) désignés par le président de l’Assemblée nationale, trois membres désignés par le président du Sénat, un membre désigné par le vice-président du Conseil d’État et un membre désigné par la Première présidente de la Cour de cassation”.

“La nomination du président et des huit conseillères et conseillers par cinq autorités distinctes est l’une des principales garanties de l’indépendance de l’instance”, est-il ainsi précisé.

 

Vers un projet de loi ?

 

Le groupe d’Éric Ciotti à l’Assemblée nationale s’est rapidement saisi de ce qu’il estime être une “censure” de C8. Les parlementaires d’“À droite” ont annoncé sur X proposer “une modification de la loi relative à la liberté de communication”.

Dans un message distinct, Éric Ciotti a lancé un hashtag intitulé “TouchePasAC8”, en référence à la célèbre émission quotidienne.