Annonces budgétaires du Premier Ministre : la position du Sénat
–“Mardi, le Premier Ministre François Bayrou a donné sa feuille de route pour l’élaboration du budget pour 2026, alors que nous avons le pire déficit connu de la Ve République hors période de crise et le pire de la zone euro actuellement
Conscients de l’urgence budgétaire, nous avons été au Sénat force de proposition pour redresser nos finances publiques. Pour rappel, la semaine dernière, nous avions transmis au Ministère de l’Economie les propositions de la Majorité sénatoriale en vue de l’élaboration du Budget pour 2026.
Je suis satisfaite qu’un certain nombre ait été reprise concernant des efforts indispensables à réaliser.
En revanche, en ce qui concerne les Collectivités, notre divergence est profonde.
Nous avons rappelé constamment au Gouvernement qu’elles ne sont que, de manière anecdotique, responsables de l’aggravation de la dette publique depuis 2019 et donc de la situation budgétaire actuelle.
En effet, le poids de la dette des collectivités est à peu près stable depuis 30 ans, entre 7 et 9 points de PIB et leur déficit ne varie qu’entre plus ou moins 0,6%.
La responsabilité principale de la dérive de nos comptes publics revient à l’Etat et il se doit ainsi d’être exemplaire en matière de réformes et d’économies pour redresser nos finances publiques.
Partant de ce constat, notre position est claire : la contribution des collectivités territoriales doit correspondre à la part qu’elles ont prise dans la dégradation des finances publiques.
La Majorité sénatoriale a ainsi proposé qu’elles participent au redressement pour un maximum de deux milliards d’euros en 2026, comme en 2025.
En conséquence, nous dénonçons, comme l’ensemble des groupes politiques siégeant au Sénat, la contribution excessive de 5,3 milliards d’euros qui leur est demandée par le Premier Ministre.
Cette exigence risque de porter fortement atteinte à leur capacité d’action et d’investissement alors qu’elles sont à l’origine de 70% de l’investissement public en France.
Depuis plusieurs années, l’Etat n’a eu de cesse d’augmenter les prélèvements sur les entreprises et les ménages, ainsi que les charges pour les collectivités, sans que cela n’empêche la forte dégradation de nos comptes publics. Ceci ne peut plus durer.
L’Etat doit prendre ses responsabilités et une part bien plus grande dans l’effort à réaliser pour rétablir l’équilibre budgétaire. Ralentir l’augmentation de ses dépenses ne suffit pas, il doit significativement les réduire. Il doit aussi impérativement simplifier son organisation, en supprimant les obstacles bureaucratiques et normatifs qui paralysent l’activité de notre pays.
En ce sens, soyez assurés que nous serons pleinement mobilisés lors de l’examen du budget afin que l’Etat montre l’exemple et que la contribution demandée aux Collectivités locales soit juste et équilibrée”.
Lauriane Josende (LR/ Les Républicains), sénatrice des P-O