Laurent Gauze, nouveau président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pyrénées-Orientales (CCI’66)

Laurent Gauze et Philippe Saman, ancien directeur de la Chambre de Commerce franco-espagnole de Barcelone

 

Les acteurs de la vie économique départementale ont donc choisi : c’est le Rivesaltais Laurent Gauze, très entreprenant entrepreneur dans l’Hôtellerie à l’international, qui succèdera le 29 novembre 2021 à l’expert-comptable Bernard Fourcade – lequel ne se représentait pas – à la tête de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pyrénées-Orientales (CCI’66)

 

En fait, diront les plus pessimistes, les chefs d’entreprise du Roussillon n’avaient pas tellement le choix : Laurent Gauze et sa liste étaient seuls en piste, seuls sur la ligne de départ. Exact. Mais à qui la faute ? N’importe qui pouvait se présenter. Au contraire, les jeux restaient largement ouverts, puisque le sortant ne briguait pas un nouveau mandat.

D’ailleurs, certains ont essayé, timidement certes, de se lancer dans l’aventure, plus ou moins poussivement selon les circonstances médiatiques, allant tout de même jusqu’à se présenter en concurrence, voire dans l’adversité, lors de débats mis en place par la gouvernance de syndicats professionnels. Cela n’a pas matché. Tout est vite rentré dans l’ordre. Lesdits syndicats de branche sonnant l’heure du rassemblement et prônant l’Union autour de Laurent Gauze.

Mais si ce dernier n’a pas eu à affronter l’hostilité d’une quelconque opposition, en public en tout cas, c’est certainement parce qu’il a réussi à bâtir une équipe jeune, solide, talentueuse – cela n’éclipse en rien l’action et le travail des prédécesseurs -, une équipe représentative de (presque) tous les secteurs d’activités, toutes et tous la composant ayant en commun d’impulser une dynamique à notre département et de marquer le 66 de leur empreinte, une équipe d’hommes et de femmes collant parfaitement aux territoires qui dessinent le département.

Dans cette équipe, on trouve des responsables socio-professionnels, des personnalités actives qui ont de la bouteille comme on dit, avec des cévés impressionnants… jusqu’à des trentenaires, tout juste, à peine, qui ont su défier la crise de la pandémie coronavirus, en refusant de se laisser abattre par la sinistrose ambiante, allant quelquefois jusqu’à transformer celle-ci en opportunité pour innover. En trois mots : une génération responsable.

 

1er mandat d’élu, il a 23 ans, conseiller municipal à Saint-Estève

 

Contactés par Laurent Gauze, tous ont répondu présent, acceptant avec l’ambition d’une énergie vertigineuse de retrousser les manches, de prendre le taureau par les cornes, d’aller au mail… Rarement, dans l’histoire de la CCI’66, depuis Jacques Farran jusqu’à Bernard Fourcade, en passant par Guy Fourcade (aucun lien de parenté avec le précédent cité) et Guy Lormand, une liste aura fait une telle et belle unanimité, même si il y aura toujours des ronchons pour ne pas adhérer.

Qu’à cela ne tienne, Laurent Gauze a l’habitude d’aller s’expliquer pour recoller les morceaux, lui qui n’est pas le fruit d’une saga politico-familiale, lui qui n’est pas issu d’un clan construit sur des carrières habiles à la frontière de la politique et des finances ; ce qui, admettons-le, est plutôt rare dans les P-O.

C’est dans l’épreuve du feu que cet encore “Quadra” (jusqu’au 31-12 qui vient), marié et père de deux enfants, est certainement le plus à l’aise, parfois même exemplaire. Dès qu’un signe d’une quelconque reprise économique  invite à l’optimisme, il s’en empare et, surtout, le partage avec de jeunes créateurs, en les boostant pour qu’ils se réalisent en ouvrant leurs propres entreprises, en les mettant en contact, en lien, avec des capitaux prêts à être investis dans les start-ups ; un phénomène qui n’a jamais été aussi abondant qu’en ce moment et qui a donné naissante à de véritables pépites sous le soleil du Pays Catalan. Il n’a pas attendu d’être à la manoeuvre, aux commandes de la CCI’66, pour miser sur le digital et se rapprocher des experts du numérique.

 

Laurent Gauze et son prédécesseur, Bernard Fourcade, entourés d’une partie de la nouvelle équipe des élus sur les marches du Palais consulaire, à Perpignan

 

C’est en 1995, à 23 ans, qu’il décroche son premier mandat d’élu : simple conseiller municipal à Saint-Estève, dans l’équipe d’Yves Rousselot (RPR). La chose publique le passionne. On le retrouvera ensuite candidat aux élections régionales en 1998, sur la liste d’Arlette Franco (RPR), au Conseil des Prud’hommes en 2001, à l’UPE’66 en 2002, puis délégué consulaire à la CCI’66 à partir de 2004 (…). Retour sur la scène politique départementale avec une candidature aux cantonales en binôme avec la conseillère générale sortante Marie-Cécile Pons (RPR) à Perpignan, où il échoue d’à peine trois voix… puis les succès électoraux s’enchaînent : adjoint de Jean-Marc Pujol (PR) maire de Perpignan en 2014, adjoint en charge de l’économie et président de l’Agence de Développement Economique Pyrénées-Méditerranée Invest (ADE-PMI) au sein de la Métropole Perpignan-Méditerranée, adjoint d’André Bascou (ex député RPR) maire de Rivesaltes depuis 2020, etc.-etc.

De chaque mandat, il tire force et convictions, il avance, il affine, il développe, il accélère, en plaçant cette expérience politique, les connaissances et les compétences qui vont avec, au coeur de son mode de fonctionnement, pour une approche toujours plus responsable.

 

Audiard, son “poète populaire” préféré

 

Bien que parfaitement intégré professionnellement dans l’économie moderne, l’homme d’affaires qu’il est – à la tête d’un groupe hôtelier, Investissement Projet Immobilier Hôtelier (IPIH), présent en France, Espagne et au Portugal, franchisé Ibis et qui pèse 1 200 chambres -, ne se lasse pas, au fil de ses divers et variés mandats électifs, de s’électriser pour l’action publique, encore plus pour jeter les bases du monde économique de l’après-COVID : “C’est peut-être là, également, qu’on pourra réinventer nos entreprises”, confie-t-il. “Il ne s’agit pas d’attendre passivement que les aides des pouvoirs publics tombent du ciel, il s’agit de comprendre les mécanismes pour être le plus efficace possible, aller de l’avant, trouver des modèles de développement plus vertueux, pour réconcilier par exemple l’écologie et l’économie dans l’entreprise, en tenant compte des textes administratifs, des normes, mais sans en être les otages”.

De Perpignan à Porto via Toulouse, de Barcelone à Madrid via Alicante, de Gérone à Paris via Montpellier, sur le pont (aérien) en permanence, il observe, il recueille, il sème, toujours à l’affût pour dénicher de nouvelles élites entrepreneuriales, à la recherche de réponses à la situation invraisemblable que nous (sur)vivons.

S’il est vrai que les voyages forment la jeunesse, alors son bagage est un trésor inestimable, précieux, tant son carnet renferme des adresses, des contacts, qui lui ouvrent les portes les plus blindées (c’est une image) pour participer à résoudre les problèmes sociaux, sociétaux, économiques et environnementaux.

C’est là son esprit de (re)conquête, en quelque sorte. “Il faut toujours croire en ses rêves”, distille Laurent Gauze, dans un esprit très français qu’il revendique. Entre deux excellents Côtes-du-Roussillon, il cite le dialoguiste et chroniqueur de presse, Michel Audiard, son “poète populaire” préféré. Il a toujours en paroles une de ses répliques cultes, telle que : “La vérité n’est jamais amusante. Sans cela, tout le monde la dirait”.

Il se plait également à rappeler cette citation de Georges Clemenceau : “Pour s’approprier l’avenir, il n’est que de le forger soi-même”

La lecture fait partie de ses principales passions, comme la marche en montagne – ou dans les pas d’un pèlerinage sur les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, entr’autre – et le tennis.

Et puis, et surtout, Laurent Gauze a su tisser autour de lui une toile qui s’appuie sur un réseau de personnalités influentes, qu’il n’hésite pas à activer lorsqu’il s’agit de privilégier l’intérêt de son Roussillon natal, le tout dans une ambiance de trattoria italienne branchée. Car l’amitié, la fidélité, la loyauté, sont des ingrédients à la base de ses convictions les plus intrinsèques.

 

L.M.

 

Avant-hier, mercredi 10 novembre, une partie du Conseil Municipal de Rivesaltes – son maire André Bascou (photo ci-dessus) en tête – avait fait le déplacement pour féliciter Laurent Gauze, par ailleurs élu dans cette commune de l’Agly.