Edwige Pluchart-Maury

Sur le fil de mes abysses

Une démarche artistique calée sur un inconscient collectif primitif et fondamental qui s’apparente, sans que cela soit véritablement voulu, aux expressions des aborigènes dans leur représentation du Rêve.

“Le temps du Rêve” est le terme utilisé par les aborigènes d’Australie pour exprimer l’ordre physique, moral et spirituel qui régit l’univers, constitué d’un ensemble de mythes relatant la création des populations autochtones issues du magma.

Pour les aborigènes le “Temps du rêve” correspond donc à la “Création” dans notre culture judéo-chrétienne. L’art sacré est avant tout spirituel et permet d’activer et d’utiliser l’énergie créatrice et il est pertinent de savoir que cet art est plus ancien que les peintures rupestres de Lascaux par exemple. Donc on touche vraiment à l’originel, au primitif, au primal, à l’essentiel.

Le “pointillisme” des aborigènes est une technique permettant de remplir, d’éviter le vide, c’est aussi une façon de dissimuler aux non-initiés un partie des éléments sacrés et/ ou secrets. Chaque point, rond, ou forme, décrit un morceau de la piste du Rêve. Une parcelle du parcours initiatique.

Edwige a donc plus ou moins consciemment suivi ce même parcours en illustrant sa quête, son “temps du rêve”, la recherche de son âme, qui exige d’aller au plus profond de soi, jusque dans les abysses.

Le spectateur peut suivre ces parcelles de rêve, ces bouts de sentiers sur le temps du Rêve, peut-être y trouvera-t-il des éléments communs, libre à lui de faire un bout de chemin avec Edwige…