La Bressola est un réseau d’écoles associatives qui a ouvert ses portes le jeudi 16 septembre 1976 à  Perpignan avec sept enfants. Aujourd’hui, quarante-cinq ans plus tard, l’association compte 1 050 élèves pour l’ensemble des établissements : sept écoles et un collège. L’objectif de La Bressola est “la récupération de la langue et de la culture catalanes dans les P-O avec le système d’immersion linguistique, qui donne à la langue catalane l’usage social, la langue partagée entre tous les élèves en toute simplicité”
Les responsables de La Bressola ont tenu ce jeudi 14 octobre 2021 une conférence de presse afin d’alerter les médias du département sur le projet d’ouverture d’un lycée à Perpignan, qui serait le premier du réseau et dont la création serait menacée car la Municipalité aurait soudainement décidé de préempter le site choisi.
D’ailleurs, les dirigeants de La Bressola ont prévu de manifester, ce samedi 23 octobre, “pour demander à la mairie de Perpignan de renoncer à la préemption exercée sur le Monastère Sainte Claire afin de ne pas bloquer le projet de création du deuxième collège et du premier lycée La Bressola”.
(Communiqué)
–“Nos classes sont distribuées selon le concept de verticalité, où les enfants d’âges différents partagent la même classe et les mêmes activités d’apprentissage. Ainsi, une relation de collaboration constante s’établit, les plus grands aident les plus petits et tout le monde apprend des uns et des autres. La verticalité rend évident le progrès d’apprentissage des enfants. Malgré cela, ce système d’immersion linguistique, a été attaqué ces derniers mois par la censure du Conseil Constitutionnel à la loi Molac, la loi de protection et la promotion des langues minoritaires.
Une atteinte à laquelle s’ajoute désormais le coup d’arrêt de Perpignan au projet de lycée. En effet, La Bressola Å“uvre sans relâche depuis des années à l’ouverture du deuxième collège et le premier lycée afin de proposer un enseignement en catalan de la maternelle à l’université et répondre à la demande d’enseignement secondaire nécessaire dans l’association. Après avoir évalué diverses options de locaux pour créer ce projet, nous nous sommes concentrés sur l’acquisition du Monastère de Sainte Claire dans le quartier du Vernet.
Le projet du Monastère de Sainte Claire dans le quartier du Vernet
Le 8 mars dernier, nous visitons le monastère pour la première fois.
Après deux visites, nous sommes convaincus que ce lieu empreint d’histoire est bien adapté à nos besoins pour créer un établissement d’enseignement secondaire regroupant notre deuxième collège et le premier lycée. Le 30 mars nous sommes reçus à la mairie de Perpignan. La conseillère déléguée aux Affaires Scolaires, Sophie Blanc, s’intéresse au projet que nous avons pour le monastère. En parallèle, elle évoque aussi la possibilité d’y déplacer notre école du Vernet. Nous exprimons notre désaccord, insistant sur le fait qu’il s’agit d’un projet de Collège-Lycée.
Le 9 avril, nous rencontrons la vice-présidente de Région, Agnès Langevine, qui exprime le soutien institutionnel à ce projet. Lors de cette même réunion, nous parlons déjà de l’apport économique de la Région.
Le 13 avril a lieu une rencontre avec le premier adjoint, Charles Pons, qui nous explique que la commune n’a pas de projet pour ce lieu, et que le conseil municipal nous laisse les mains libres pour
l’acquisition. Charles Pons, chargé des signatures du droit de préemption de la commune, affirme que ce droit ne sera pas exercé.
Le 22 avril, nous sommes reçus par la présidente du Département, Hermeline Malherbe, et deux
vice-présidents, Marie-Pierre Sadourny et Nicolas Garcia, qui nous ont confirmé leur soutien pour ce projet d’envergure.
Le 29 avril, a lieu une première atteinte au projet de la part de la commune via le service de l’Urbanisme pour faire échouer le projet. Les 30 avril, 3 mai et 6 mai, nous demandons un rendez-vous à Charles Pons pour plus de détails. Hélas, nous n’obtenons aucune réponse. Peu de temps après, le 12 mai, nous rencontrons le service de l’Urbanisme et les premières difficultés techniques surgissent par rapport au terrain où se trouve le monastère. On nous assure que le préfet a le dernier mot et que dans la situation présente, il ne nous donnera jamais son accord.
Le 3 juin, la déléguée aux affaires scolaires, Sophie Blanc, nous confirme, encore une fois, qu’il n’y a pas de projet municipal pour le monastère.
Le 25 juin nous sommes reçus par le préfet, Etienne Stoskopf, et le directeur de la DDTM,  Cyril Vanroye, qui nous assurent que le projet est possible, mais que la signature d’un sous-seing privé ainsi que l’accord du maire de la Ville, faciliteraient l’étude de faisabilité.
Compte tenu que la municipalité n’a aucun projet ou intérêt pour ce lieu, que les aspects techniques sont surmontables, que nous avons le soutien des institutions (Département66, Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, Generalitat de Catalunya) et que les sÅ“urs clarisses sont à nos côtés, nous décidons d’aller de l’avant dans l’acquisition du monastère pour y installer notre deuxième collège et le premier lycée de La Bressola. C’est donc à ce moment que nous informons les familles des futurs élèves de 6e en nous accordant d’une solution provisoire pour la rentrée 2021.
Le 6 août, nous signons le sous-seing privé et les deux mois de la période de préemption débutent. Nous informons Charles Pons très rapidement par téléphone et par courrier électronique. Nous lui demandons également un courrier de renoncement au droit de préemption pour gagner du temps, comme il nous l’avait promis le 13 avril. Nous n’avons reçu aucune réponse.
Les 6 et 13 septembre, nous recevons deux courriers du service de l’Urbanisme, de sa directrice, et de la Division Sécurité Civile et Risques Majeurs. Ces courriers nous informent que le service est à notre disposition pour nous accompagner dans la préparation du dossier administratif permettant l’achat définitif.
Le jeudi 30 septembre, quelques jours avant la date limite, le notaire nous informe que le Conseil municipal, par un courrier électronique signé par M. Charles Pons, exerce le droit de préemption sans justifier d’un projet précis. Cette décision arrête le projet du collège-Lycée.
Nous sommes dans l’incompréhension totale.
Quel est le projet de la commune de Perpignan ?
– Pourquoi la municipalité nous a-t-elle assuré pendant si longtemps qu’elle ne s’intéressait pas au monastère ?
– Quel projet d’intérêt général adopté en Conseil Municipal est utilisé pour justifier le droit de préemption exercé ?
– Pourquoi arrêter un projet de service public tel qu’un établissement scolaire en langue catalane ?
– Si la volonté est d’arrêter le projet, pourquoi proposent-ils même de déplacer La Bressola du Vernet au monastère de Sainte Claire ? C’est absolument incompréhensible ! Perpignan a-t-elle un problème avec La Bressola ? A-t-elle un problème avec l’enseignement en catalan ? A ce jour, aucun élu municipal nous a contacté pour expliquer la raison de la préemption ou nous proposer une alternative de locaux, bien que tous sont conscients de notre urgence et du préjudice que l’action de la municipalité nous cause. Pour toutes ces raisons, nous engageons désormais toutes les voies légales pour obtenir des réponses précises et refusons de subir le coup d’arrêt du projet d’acquisition du monastère, si nécessaire au développement de l’enseignement immersif catalan dans le département des Pyrénées-Orientales (Catalogne-Nord).
Nous sommes conscients que la situation actuelle prolonge le délai d’installation du collège-lycée dans le Monastère de Sainte Claire. En attendant, nous mettons, dès à présent, toute notre énergie à trouver des locaux adaptés pour les prochaines années scolaires car, malgré toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer, les enfants seront toujours notre priorité”.
Projet collège-lycée La Bressola