C’était écrit. Et la rédaction de Ouillade.eu s’en était d’ailleurs fait l’écho il y a une dizaine de jours. Mieux vaut prévenir que guérir…
Lors du précédent conseil communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole (PMM), le 25 novembre, Alain Ferrand, tout juste sorti de prison, avait tenu des propos incendiaires à l’encontre de l’ancien député-maire communiste de Cabestany, Jean Vila, toujours conseiller communautaire.
Allez donc savoir quelle mouche l’avait piqué, au maire du Barcarès, mais en tout cas, dans sa diatribe maladroitement consumée, ni dans la forme ni dans le fonds il n’y avait l’ombre ou l’éclair d’une quelconque délicatesse. Et donc, trois semaines plus tard, plus loin, on pouvait s’attendre à une riposte, bien trempée. Ce qu’a fait – ou plutôt ce qu’a dit -, hier soir, Jean Vila. Et personne n’a dit mot en suivant ; sauf un court bafouillage du principal intéressé visé.
Après avoir épuisé l’ordre du jour, les élus de PMM se sont retrouvés, tradition oblige, pour lever le verre de l’Amitié à l’occasion du dernier conseil communautaire de l’année. RAS dans cette parenthèse conviviale. Ah si ! La petite phrase assassine d’un maire du Fenouillèdes : “Jean Vila a dit tout haut ce que tout le monde pense (…)”.
Dans le genre, et le style, de la réponse du berger à la bergère, difficile de faire mieux. Jaugez de par vous-même…
L.M.
*Les élus de PMM ont rendu un bel hommage à Alain Got, maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque, décédé le vendredi 6 décembre 2024.
L’intervention de Jean Vila – Conseil communautaire – Hier, en début de soirée du lundi 16 décembre 2024 :
–“Chers collègues,
Bien sûr je voterai le PV de la dernière réunion du conseil communautaire du 25 novembre dernier.
Pour plusieurs raisons, car je trouve et j’apprécie ces PV d’une très grande importance. Ils sont le reflet de l’intégralité des prises de positions et de toutes les déclarations.
Sur celui du 25 novembre, j’ai plusieurs remarques à faire, précisément dans la plaidoirie du maire du Barcarès pour essayer de démontrer son innocence dans toutes les affaires où la justice aujourd’hui, comme hier, le met en cause.
Bien sûr, j’attendrais, comme je l’ai déjà dit, les conclusions de la justice.
Mais dans ses interventions relatées dans le PV comme dans la presse qui lui accorde beaucoup de place, il me traite de menteur, de « con », et me classe parmi « les interlopes de la politicaillerie ».
J’ai dû consulter le dictionnaire pour certaines de ses calomnies. – interlope : activité qui n’est pas légale, d’apparence suspecte.
C’est la première fois que je connais les termes et sa définition, inconnu de mon vocabulaire mais peut-être courant du sien.
Il ajoute aussi que j’ai beaucoup d’expérience, la seule vérité qu’il déclare. En effet, j’ai été élu ou réélu dix-huit fois dont 9 à la tête des équipes municipales de Cabestany, et je pense sans aucune prétention que mon image d’élu dans le département n’est pas comparable à la sienne.
Je prends acte de ses diverses déclarations dans les compte-rendus comme dans la presse, à l’image du personnage très distingué qu’est le maire du Barcarès.
Si aujourd’hui il me cite dans toutes ses déclarations, l’on pourrait croire que je suis responsable de son passage en prison et de tous ses démêlés avec la justice.
Peut-être ajouter que dans cette même presse, il remercie beaucoup ceux qui lui ont témoigné leur confiance, qui lui ont rendu visite au parloir de la prison. Je pense en plaisantant qu’il n’y a pas eu besoin d’un service d’ordre pour canaliser toutes ces visites.
Plus sérieusement, dans sa déclaration du 25 novembre dernier, il signale plusieurs fois le soutien du Président de la Communauté urbaine pour le remercier et il a bien raison.
Car moi Président, il y a longtemps que je lui aurais enlevé toutes ses délégations, sans aller en justice.
Pour mémoire, à la suite des élections municipales de 2020, l’ambition du maire du Barcarès était d’obtenir la présidence de la CU, malgré un accord politique conclu à Saint-Estève où les différentes sensibilités s’étaient mises d’accord à une très grande majorité pour proposer Robert Vila pour éviter, disons-le, le danger d’un président RN.
Le jour de l’élection, la chose a été claire : Robert Vila était en tête et malgré quelques manœuvres politiciennes entre les deux tours, il a été élu et le marchandage politique a permis au maire du Barcarès de devenir premier vice-président.
Sa détermination à être président s’est à nouveau exprimée lors de la préparation du premier budget de la nouvelle équipe ; non seulement le premier vice-président ne l’a pas voté, mais il a mené campagne contre avec le seul espoir que ce budget soit rejeté par l’assemblée et de pouvoir destituer Robert Vila de la présidence.
Par cet acte, on peut juger l’homme et ses ambitions. A ce moment là , effectivement sans passer par la case justice, Robert Vila aurait pu lui retirer toutes ses délégations.
Pour conclure, je voudrais m’adresser aux trente-six maires de la CU, dont le maire du Barcarès : quel maire aurait admis un tel acte, que son premier adjoint, premier collaborateur, aille à l’encontre de la majorité municipale et de son maire. La réponse vous appartient.
En ce qui me concerne, et en attendant les conclusions de la justice dans l’affaire, comme l’a dit le maire du Barcarès dans le PV, l’affaire est close”.
Jean Vila