(Communiqué)

 

Sous ce titre, les associations Port-Vendres et les Port-Vendrais, Port-Vendres Nature Environnement et le Collectif des Tamarins communiquent :

 

-“A l’heure du début des travaux du Quai Dezoums, annoncés le 16 janvier 2023 par la présidente du Département66, Hermeline Malherbe, un arrêté conjoint signé par elle et le préfet des P-O, et publié discrètement en novembre 2022, pourrait tout remettre en cause. Il révèle que l’exploitation actuelle du port ne respecte pas les obligations de sécurité déterminées de façon définitive par la configuration du port.

Selon le règlement de Police Portuaire – voir extraits annexés – porté par cet arrêté, la longueur maximale des navires autorisés dans le port est de 155 mètres et le tirant d’eau de 8 mètres. Or, depuis la fin 2019, les navires qui fréquentent le port avec 163 mètres de long et près de 9 mètres de tirant d’eau sont hors normes. Ils ont succédé aux plus petits navires de 143 mètres de type Lady Rose qui étaient compatibles avec les instructions nautiques et le cahier des charges de l’Enquête Publique de 2017. Il s’agit d’un changement fondamental qui aurait justifié une nouvelle enquête publique. On suppose que cette option a été étudiée et autorisée par les autorités.
Il a donc fallu instaurer des dérogations exceptionnelles. Elles sont précisées par l’arrêté conjoint. Ainsi chaque mouvement de navire doit faire l’objet d’une demande. La prudence des autorités souligne à quel point l’activité du port est donc en sursis, à la merci du moindre incident.

Le Département66, qui a la responsabilité de l’exploitation du port, peut-il couvrir des dérogations qui mettent en jeu la sécurité des biens et des personnes ? Un projet de modernisation et de développement du port est-il défendable sans respecter les règles de sécurité ? L’investissement de plusieurs dizaines de millions ne va-t-il pas se fracasser sur les limites d’un port trop petit pour les ambitions qu’on lui prête, alors que le trafic évolue vers des navires de plus en plus grands ?

Le problème n’est pas nouveau. Des accidents graves se sont déjà produits ou ont été près de se produire. Et le projet de Christian Bourquin, de 2002 auquel se réfère Mme Malherbe, s’est vu refuser des financements de l’Europe et de l’ex Région Languedoc-Roussillon en raison de la configuration inadaptée du port. Ces raisons techniques sont encore plus vraies aujourd’hui et on doit se demander pourquoi certaines autorités tentent encore d’imposer un projet si incohérent.

En 2019, pour résoudre l’insuffisance de profondeur, il a été décidé de creuser le port aux abords du Quai Dezoums et des deux autres quais, alors que ces sites à l’importance archéologique reconnue n’avaient pas été fouillés. Une procédure pour destructions de biens culturel archéologiques est conduite par le Procureur depuis 2019. On a retrouvé en mer des blocs de pierre qui seraient antiques et proviendraient de la zone détruite le long du Quai Dezoums. On ne peut imaginer poursuivre dans cette voie de la destruction !

À court ou moyen terme, la stratégie pour le port choisie par le Département se révèlera être une impasse. Les citoyens et les élus sont en droit d’attendre et de promouvoir d’autres voies qu’un projet vieux de plus de 20 ans qui a accompagné la décroissance de la ville (moins d’habitants, recul de la pêche, chute de la réparation navale…) et bloqué toute autre initiative”.