(Communiqué)
Les harkis interpellent l’État face à la profanation de sépultures et exigent la pleine reconnaissance de leur citoyenneté
–“À l’occasion de la visite de Madame Patricia Mirallès, ministre déléguée aux Anciens Combattants, au Mémorial du camp de Rivesaltes, hier lundi 28 avril 2025, nous, anciens combattants harkis, membres du Collectif Citoyen Français Anciens Combattants Harkis et de l’association Les Harkis et la République, lançons un cri d’alarme et une exigence de justice.
Nous dénonçons des faits extrêmement graves : la profanation et le déplacement de sépultures de nourrissons harkis et d’anciens combattants, dans l’indifférence la plus totale. Ces actes, inqualifiables, ont été commis sur le site du camp de Rivesaltes, lieu de mémoire symbolisant l’exil, l’abandon et les souffrances des harkis après et 1962.
Nous tenons Monsieur André Bascou, maire de Rivesaltes, pour responsable de ces actes, qu’il a lui-même reconnus par des excuses aussi tardives qu’insuffisantes. Ce mépris envers nos morts constitue une insulte à la mémoire des harkis, à leurs familles, et à l’honneur des hommes qui ont servi la France.
Alors que certains tentent de minimiser et maquiller la gravité de ces actes pour les faire passer inaperçus, nous exigeons des autorités :
-Une enquête officielle, indépendante et publique,
-Des sanctions à la hauteur de la gravité des faits,
-Une reconnaissance politique claire de ce manquement à la dignité.
Nous demandons solennellement à la représentation nationale :
-Que soit votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale la fin de l’usage du terme “supplétif”, terme infâme et réducteur,
-Que ce terme soit remplacé par “citoyen français ancien combattant harkis”, dans toutes les plaques commémoratives nationales, et notamment au Mémorial de Rivesaltes, berceau de cette mémoire.
Nous exigeons également que la vérité historique soit pleinement enseignée : celle de l’abandon, du désarmement, et du massacre des harkis, dans les manuels scolaires de la République.
Ce titre que nous revendiquons n’est pas un privilège : il est la juste reconnaissance d’une vérité, d’un engagement, et d’une loyauté totale envers la France.
Tant que nos morts ne seront pas respectés, tant que notre histoire sera ignorée, tant que notre citoyenneté sera tronquée, nous continuerons de nous battre pour la dignité, la mémoire et la justice”.
Nasser Nouali
Président de l’association Les Harkis et la République,
Membre du Collectif Citoyen Français Anciens Combattants Harkis