(Communiqué)
Claudette Guiraud et Pierre Rossignol, conseillers municipaux d’opposition de Saint-Cyprien, nous communiquent avec prière d’insérer :
-“Le conseil municipal du 3 juin à Saint-Cyprien a viré à la farce politique. Avant même que ne soit abordé le point n°1, consacré à l’affaire Pallarès, le maire Thierry del Poso et son épouse Carole ont quitté la salle, laissant la délicate mission à la première adjointe, Nathalie Pineau. Une mise en scène qui en dit long sur le malaise
Petit rappel des faits sur ce feuilleton qui dure depuis maintenant seize ans : en 2005, M. Pallarès est nommé directeur de la régie municipale du port avec un contrat de droit privé — c’est-à -dire un contrat régi par le Code du travail, comme dans une entreprise classique. Or, à la tête d’un service public communal comme une régie municipale, seule une nomination sous contrat de droit public est légale.
En 2010, le maire Thierry del Poso signe un avenant — autrement dit, une modification officielle du contrat — pour augmenter la rémunération de M. Pallarès. Pendant plus de dix ans, cette situation reste inchangée.
Puis, en 2021, après le départ de M. Pallarès, le maire affirme soudain « découvrir » l’illégalité de ce contrat. Il lui réclame alors 1 087 739 €uros au titre des salaires perçus à tort. Pourtant, la justice administrative ne retiendra qu’un remboursement partiel de 194 413 euros, considérant que la plus grosse part du trop-perçu était imputable à l’inaction prolongée de la municipalité.
Le 3 juin, Nathalie Pineau, seule face aux conseillers et au public, lit un discours écrit à l’avance. Elle y affirme trois choses :
      1.    qu’elle est « solidaire » du maire Thierry del Poso dans cette affaire ;
      2.    que la mairie aurait « tout mis en œuvre » pour récupérer l’argent ;
      3.    et qu’ils n’auraient pris connaissance de l’illégalité du contrat qu’en 2021.
Ces trois affirmations sont démenties point par point par les faits.
Car se déclarer solidaire du maire, c’est aussi être solidaire d’une contre-vérité. En effet, comment Thierry del Poso aurait-il pu ignorer l’irrégularité du contrat de M. Pallarès, alors qu’il en a lui-même signé un avenant en 2010 ? À cette date, il avait déjà été condamné dans une autre affaire similaire, pour avoir recruté un directeur de l’Office de Tourisme avec un contrat de droit privé, alors qu’un contrat public s’imposait.
Et ce n’est pas tout : un rapport de la Chambre régionale des comptes, publié en 2020, rappelle noir sur blanc qu’une régie municipale ne peut être dirigée que par un agent.
Autre élément inquiétant : l’avenant signé en 2010, qui prouve l’implication directe du maire, n’a jamais été transmis à la justice. Il ne figure même pas dans l’arrêté municipal de 2021 réclamant les 1,087 million d’€uros à M. Pallarès. Pourquoi cet oubli ? Pourquoi avoir passé sous silence un document aussi crucial ?
Quant à l’affirmation selon laquelle la mairie aurait « tout mis en œuvre » pour récupérer l’argent, elle ne résiste pas non plus à l’examen : aucune plainte pénale n’a été déposée sur cette affaire. Aucune. Peut-on vraiment parler de détermination, dans ces conditions ?
Résultat : entre 2009 et 2021, aucune régularisation n’est entreprise par la mairie, alors même que tous les voyants étaient au rouge. Cette inaction délibérée aura coûté près de 900 000 € aux contribuables de Saint-Cyprien. Une somme perdue, et qui aurait pu être évitée.
Pire encore : la première adjointe ne prend pas de recul sur cette gestion calamiteuse. Elle s’en déclare solidaire, revendiquant ainsi publiquement un choix politique : celui de couvrir les fautes, plutôt que de les reconnaître ?
Ce conseil municipal aura donc confirmé ce que beaucoup redoutaient : la Majorité savait, et n’a rien fait. Pire encore, elle assume aujourd’hui ce silence, cette passivité, cette opacité.
En se disant “solidaire de Thierry del Poso”, Nathalie Pineau ne se contente pas de couvrir les erreurs du passé : elle les valide, les endosse, et en devient pleinement complice. En taisant les documents-clés, en n’engageant aucune procédure sérieuse, les responsables municipaux ont creusé un gouffre financier évitable — tout en prétendant aujourd’hui avoir agi pour le bien de la commune.
Reste une question essentielle : jusqu’à quand les élus de la Majorité continueront-ils de cautionner cette mascarade, pendant que les Cyprianais paient la facture ?”.
Claudette Guiraud et Pierre Rossignol, conseiller municipaux d’opposition de Saint-Cyprien