*CRA = Centre de Rétention Administrative (Perpignan-Rivesaltes)
(Communiqué)
La sénatrice Lauriane Josende témoigne au Sénat des conditions du CRA après sa visite, au Président de la Cour des Comptes
-Dans le cadre de l’audition de Pierre Moscovici, premier Président de la Cour
des Comptes, sur la lutte contre l’immigration irrégulière, la sénatrice des Pyrénées-Orientales Lauriane Josende a témoigné de sa visite récente au Centre de Rétention
Administrative (CRA) de Perpignan-Rivesaltes.
Elle y a décrit la surpopulation des retenus, dont les profils sont à 100 % de Trouble Ã
l’Ordre Public (TOP), connus des services de police. 489 personnes ont été admises au CRA l’an dernier. Or, le centre n’est adapté pour accueillir seulement 60 individus. Parmi eux, 20 %, souvent condamnés à de lourdes peines, sortent directement d’incarcération.
Les violences contre le personnel sont permanentes. Les incidents ont augmenté de 51 % depuis le début de l’année : « La manière dont les surveillants doivent gérer la rétention a complètement évolué au quotidien, puisque l’entièreté des profils est différente ».
Se posent également des questions bâtimentaires : le centre se trouve dans une zone
industrielle et facile d’accès. La gestion intérieure comme extérieure du centre est donc
difficile. Quasiment chaque nuit, sont projetés à l’intérieur du Centre des objets et
marchandises divers (stupéfiants, pinces, armes par destination). Ils le sont notamment parce que les CRA ne sont pas sanctuarisés.
Les problématiques soulevées, lors de cette intervention, font écho aux objectifs du
plan CRA 3000 du Gouvernement. Ainsi, une logique interministérielle est donc nécessaire : « Que ce soit pour la gestion intérieure ou extérieure, de vraies problématiques sont à aborder. Il faut aussi travailler impérativement avec le ministère de la Justice sur ces sujets-là », a conclu la sénatrice des Pyrénées-Orientales.