(Communiqué)
-“Cette semaine, les élèves, les étudiants et les enseignants font leur rentrée dans un contexte politique inédit et inquiétant
Inédit parce que cette rentrée voit la mise en œuvre de réformes (Choc des savoirs, groupes de niveaux, évaluations…) menées à la hussarde par une ministre démissionnaire qui profite de la confusion générale provoquée par le Président Macron pour continuer à appliquer une politique éducative libérale, massivement rejetée aussi bien par le monde enseignant que par la très grande majorité de la population.
Au déni des urnes, s’ajoute celui du quotidien, des réalités vécues par les enseignants et l’ensemble des personnels de l’éducation, et celui de la souffrance des élèves que ces choix politiques laissent sur le carreau. Plusieurs milliers de jeunes bacheliers sont encore sans affectation ou affectés par défaut faute de place dans la formation de leur choix.
Inquiétant parce que contrairement aux annonces, il manque d’ores et déjà de nombreux enseignants et parce que ce sont les élèves et les étudiants qui font les frais de la cure d’austérité imposée à l’école et à l’université depuis plusieurs années.
Notre école est à l’agonie et le gouvernement si prompt à instrumentaliser les comparaisons internationales, se garde bien de remettre le budget consacré à l’éducation au niveau des pays auquel il fait référence en matière de pédagogie : la part du budget consacrée à l’éducation n’est en France que de 7,5% contre 9,2% en moyenne dans les pays de l’OCDE alors même que la France compte davantage de jeunes.
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard ou d’erreurs successives mais bien le résultat d’une politique délibérée incarnée aujourd’hui par Emmanuel Macron et toujours au service de ses « parrains » du CAC 40 avec comme résultat un pays qui se délite, l’éducation, la santé, les transports ou l’énergie dévastés, la pauvreté et la précarité qui explosent de même que la violence sociale.
Alors que la Région Occitanie aide les parents et élèves avec la rentrée la moins chère de France, investit dans ses lycées et compense sans aide le prix de l’énergie et de l’alimentation, l’Etat continue à saccager l’Education Nationale et les Universités pour aller vers toujours plus de formations privées.
Dans ce contexte, les élus CRC d’Occitanie exigent :
• Le respect de la liberté pédagogique et l’abandon des évaluations nationales standardisées, du choc des savoirs, de la réforme des lycées et du bac ainsi que de Parcoursup.
• Un véritable choc des moyens permettant la baisse des effectifs dans toutes les classes et une inclusion respectueuse des personnels comme des élèves, avec recrutement de fonctionnaires enseignants, d’infirmières, d’assistantes sociales, d’AESH sous statut et bénéficiant d’une formation initiale de qualité en lieu et place de la précarité toujours plus prégnante.
• La garantie pour tous les élèves d’une école émancipatrice pour l’accès au savoir. Une telle finalité nécessite un plan d’investissement majeur dans le service public d’éducation.
Pour cela, nous ne pouvons rien attendre de la Présidence de la République ni des élus qui l’ont soutenue. C’est bien un autre pouvoir qui est nécessaire. Les élections récentes ont montré qu’il était à portée de main et d’autant plus urgent pour contrer le danger d’une extrême droite choyée par les médias”.
Pierre Lacaze, président du groupe CRC
Rodolphe Portoles, président de la commission Éducation
Géraldine Rouquette, membre de la commission Éducation