(Vu sur la Toile)

 

Gardes à vue à La Dépêche du Midi de Jean-Nicolas et Jean-Benoît Baylet : tout ce qu’il faut savoir sur l’affaire de “marchandage”
(Article de France 3 Occitanie – Écrit par Sylvain Duchampt)

 

Le groupe La Dépêche du Midi détient plusieurs journaux locaux dont La Dépêche du Midi, L’Indépendant, Midi Libre et appartient à la famille Baylet.

France 3 Occitanie.- Les dirigeants du groupe La Dépêche du Midi, Jean-Nicolas et Jean-Benoît Baylet, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour délit de marchandage. Soupçonné d’avoir employé des salariés à des conditions moins avantageuses via sa filiale La Dépêche News : voici les clés pour comprendre cette affaire qui secoue la presse régionale.

Le parquet de Toulouse a confirmé à ICI Occitanie et France 3 Occitanie, hier mercredi 18 juin 2025 la garde à vue de Jean-Nicolas et Jean-Benoît Baylet, dirigeants du groupe La Dépêche du Midi, en leur qualité de représentants légaux des sociétés LDM et Sasu LDNews.

Cette mesure intervient dans le cadre d’une enquête pénale ouverte pour délit de marchandage, une infraction qui consiste à contourner la législation sociale en recourant à des contrats de travail moins protecteurs.

 

 

Voici tout ce qu’il faut savoir pour comprendre cette affaire

 

 

Pourquoi cette enquête ?

Depuis plusieurs mois, le groupe de presse est soupçonné d’avoir employé des salariés à des conditions salariales inférieures à celles du quotidien via sa filiale La Dépêche News.

Créée en 2002 pour produire des contenus numériques, cette agence emploie aujourd’hui une cinquantaine de personnes, qui travaillent dans les agences locales du groupe mais avec des avantages sociaux moindres que leurs collègues du journal principal. Ce système permet de réduire ses coûts en s’affranchissant des accords collectifs en vigueur.

 

 

Chronologie de l’affaire

En 2022, l’inspection du travail a mené un contrôle à grande échelle des agences locales de La Dépêche, suivi de nombreuses auditions de dirigeants, dont le directeur de l’information du quotidien. Face à ces éléments, le dossier a été transmis au parquet de Toulouse, aboutissant à une perquisition au siège de La Dépêche le 8 octobre 2024 par la police, en présence d’une magistrate financière.

“Cette opération surprise, diligentée pour obtenir des documents que nous tenions pourtant à la disposition des enquêteurs, visait principalement à accéder aux boîtes mails de l’entreprise, estime l’entreprise dans son communiqué. Cette tentative de pénétrer nos systèmes de communication, malgré notre statut de média protégé par le secret des sources, constitue une dérive grave et inquiétante. Nous avons donc, en toute responsabilité, refusé cet accès.”

En février 2025, les prud’hommes de Toulouse ont condamné le quotidien à verser 50 000 euros à une ancienne journaliste de la rédaction, embauchée sous le statut de “La Dépêche News”.

Juin 2025, plusieurs collaborateurs du groupe de presse, dont ses dirigeants, sont placés en garde à vue.

Quelles suites judiciaires ?

La garde à vue des frères Baylet, désormais levée, ne marque pas la fin de l’affaire. Le parquet de Toulouse poursuit ses investigations. Selon les informations d’ICI Occitanie et France 3 Occitanie, l’enquête doit être prochainement bouclée et déterminer si ce dossier devra être jugé ou non.

Le délit de marchandage est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende pour les personnes physiques. Pour le groupe de presse, l’enjeu est aussi réputationnel, alors que la direction dénonce un “acharnement judiciaire” et que la rédaction traverse une crise sociale profonde, sur fond de désaccords concernant les statuts des journalistes.

(Source France 3 Occitanie)