*Par Claude Barate universitaire, député honoraire

 

-“Quand j’étais en responsabilité à Perpignan, il nous arrivait d’envisager avec Paul Alduy**, l’émergence d’un terrain de golf dans la zone de développement de Perpignan au sud de la ville, vers Pollestres et Villeneuve-de-la-Raho. Outre l’équipement sportif en lui-même et le poumon vert, cela permettait de donner une image valorisante de l’agglomération et de développer des emplois. Et puis les événements en ont décidé autrement…

Il y a une vingtaine d’années, Jacqueline Irles, nouveau maire de Villeneuve prenait, à bras le corps, le projet d’un terrain de golf, avec le soutien massif d’une population qui lui renouvelle régulièrement sa confiance.

Et puis l’important projet a enfin reçu les autorisations nécessaires.

Il est désormais engagé.

Comme tout projet important dans le département, il est aussitôt l’objet d’attaques multiples.

On l’a d’abord attaqué parce qu’il allait prendre pour son arrosage l’eau du lac précieuse pour tous. Mais quand il a été démontré que la totalité de son arrosage serait réalisé, de manière intelligente, à partir du traitement des eaux usées de la commune, changement de cap : désormais il serait vital que l’eau usée soit rejetée en mer… comme si la mer risquait de manquer de l’eau de Villeneuve !

Bref tous les prétextes, fussent-t-ils fallacieux, sont bons pour s’opposer à un projet innovant et valorisant.

Au-delà des prétextes avancés, Je me suis posé la question de savoir pourquoi ?

Il existe au moins deux raisons essentielles, toutes les deux liées aux tempéraments des opposants.

La première, c’est la volonté d’imposer aux autres leur mode de vie : il est interdit de faire ceci ou cela. Il faut s’habiller, vivre comme ceci ou comme cela. L’archétype de ce comportement, on le trouve chez une Sandrine Rousseau qui veut imposer à chacun un mode de vie idéologique : comportement autoritaire voire dictatorial.

Pompidou*** y répondait en disant : « Arrêtez d’emmerder les Français » et Maurice Chevalier, plus léger, chantait « Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoutez pas les autres ». Bref, ils s’appuyaient sur une valeur de liberté pour rejeter une démarche de conception totalitaire qui est vraisemblablement dans les gènes de certains opposants.

La deuxième, résulte pour cette gauche, de la volonté de conserver au département, une image et une réalité misérabiliste.

C’est tellement pratique politiquement, d’avoir un territoire sans emploi, sans travail, dans lequel le revenu moyen par tête d’habitant est un des plus bas de France. Cela permet sans doute des dérives clientélistes pratiques au plan électoral, mais cela n’aide pas au niveau du développement, de l’emploi et du revenu de chacun.

A cette gauche rabougrie, je veux rappeler cette phrase d’un homme de gauche intelligent, Georges Frêche, l’ancien député-maire de Montpellier****, parlant de ses camarades socialistes du département : « Je ne comprends pas mes camarades socialistes qui veulent répartir l’argent, en faisant venir dans le département des gens qui n’en ont pas. »

Si un golf est soutenu par la population, s’il ne consomme pas d’eau de qualité, s’il donne une bonne image en termes d’aménagement du territoire, s’il permet à ceux qui l’aiment de pratiquer leur sport favori, si en même temps il crée des emplois et permet d’y accueillir des gens qui dépensent de l’argent à répartir, alors, il serait imbécile de ne pas défendre un projet qui au demeurant à l’avantage de ne pas faire appel au financement public.

 

Claude Barate

**NDLR. Feu Paul Alduy, maire de Perpignan de 1959 à 1993, ex-député (1958-1981), ex-sénateur (1983-1992)…

***NDLR. Feu Georges Pompidou, ancien Président de la République Française (1969-1974).

****NDLR. Feu Georges Frêche, PS, maire de Montpellier de 1977 à 2004 ; président de la Région Languedoc-Roussillon de 2004 à 2010…