Loin de moi le souhait d’apparaitre comme “subversif” dans l’étude ou le constat de fonctionnement d’une organisation politique. Parfois il est utile et nécessaire de remettre les aiguilles des mécanismes donnant le temps qui s’écoule, sur leur bon emplacement

A quelques encablures temporelles du scrutin du 9 juin 2024, scrutin plus communément connu sous le vocable parlé ou écrit, “d’Élections européennes”, le temps d’explications sur ces élections est nécessaire.

Des élections, usage honorable de la démocratie, nous en avons la maitrise totale depuis la période du changement de gestion politique, voulu en 1789.

La parole au peuple, avec le peuple, pour le peuple.

C’est ainsi que de la plus petite commune de la France, au poste le plus important de la Magistrature politique Française, les électeurs se prononcent par scrutin interposé, en choisissant qui sera à-même de bien le représenter, par mandat électif fixé temporellement.

C’est par ce principe élémentaire de la démocratie qu’au soir d’élections les tenant de ces très recherchés mandats électoraux sont soit remerciés soit confirmés.

C’est ce que l’on nomme communément quand un sortant n’est pas reconduit dans sa mission d’élu, “l’alternance”.

Changement de mandataires, de politique.

L’expression démocratique à tous les stades de la vie politique électorale de la France est identique.

Cet usage de la démocratie par expression populaire est un élément salutaire de la vie d’un citoyen pour le respect d’un combat loyal à détermination majoritaire.

En est-il de même pour toutes les instances politiques établies.

On pourrait penser que oui !

Oui en ce qui concerne la vie politique Française. Non en ce qui concerne les élections européennes.

En effet, tel qu’est établi le fonctionnement quasi stratosphérique du fonctionnement politique de l’Europe, de ses instances de décision, la démocratie exprimée par le type d’élections au Parlement Européen ne valorise l’usage de la démocratie électorale utilisée.

Récapitulons succinctement les instances européennes ayant pouvoir absolu sur les citoyens des pays constituant l’Europe : Parlement Européen, Conseil Européen, Conseil de l’Union Européenne, Commission Européenne, Cour de Justice de l’Union Européenne : ce sont là les instances du fonctionnement de l’Europe Politique.

Chacune de ses instances décide du devenir d’un conglomérat de plus de quatre cents cinquante millions d’habitants.

C’est à cet instant précis que le mot Démocratie prend ici toute sa valeur, ou plutôt toute sa saveur !

En fait dans le fonctionnement de cette Europe constituée, le Parlement de l’Europe, s’il dispose d’un pouvoir parlementaire, il ne sert qu’à confirmer ou infirmer des textes le Loi. Mais aucune orientation politique, décidée par les instances pré citées. C’est bien, mais considérablement restrictif en matière de fonctionnement par démocratie interposée.

Sans friser l’outrecuidance, inutile, tout au mieux marginale, dans la vie démocratique de l’expression des peuples ou citoyens concernés…

En effet, rien ne permet par l’élection des parlementaires de l’Europe, d’envisager comme rappelé antérieurement sur les élections politiques en France, une possible alternance, une modification d’orientation politique.

Ce mot français “d’alternance” serait-il banni de toutes traductions politiques européennes ?

Aux États-Unis d’Amérique, pays constitué d’États membres, l’alternance y est possible. Mais pas sur le Vieux continent ; sur cette partie de continent qui se veut encore source internationale de la démocratie.

Le dimanche 9 juin 2024, rempli de fausses espérances par les bienfaits d’un scrutin quand il résulte de l’usage de la véritable démocratie, au soir profondément venu, chacun attendra, quel que soit le camp choisi, de connaitre le résultat d’une élection qui n’aura servi à rien, pareillement lors des scrutins précédents, et comme il ne servira à rien lors des prochains scrutins pour désigner nos parlementaires de l’Europe.

C’est d’ailleurs bien compris des électeurs qui ne se sont jamais déplacés en nombre conséquent les jours d’ une expression démocratique en Europe, sans espérance d’obtention d’un changement d’orientation politique.

L’Europe ne se transformera jamais sur ce sujet. Trop sûre de sa maitrise du fonctionnement de toutes ses coûteuses instances politiques.

Il en serait tout autrement si cette Europe-là demandait aux citoyens de l’Europe, par l’usage du référendum, la possibilité de modification du fonctionnement politique de l’Europe, avec un président en titre qui serait élu souverainement par le peuple européen, d’un véritable Gouvernement de l’Europe, donnant par l’usage de la saine démocratie, les choix d’une appréciation ou d’une possible alternance.

Référendum bien plus établi, précis et mieux annoncé qu’en 2005.

L’Europe a-t-elle, comme annoncé par le président français Emmanuel Macron, un risque de disparaitre ?

Oui ! si elle abuse et persiste à employer un usage imparfait de l’expression démocratique restreinte, aux effets électoraux volontairement et considérablement limités.

 

*Lucien Baillette, conseiller municipal de Marquixanes