Le 3 février dernier, le Syndicat du Tech présentait un projet pilote et expérimental d’injection d’eau brute à partir du canal des Albères, dans une ancienne gravière au niveau du site des Baixos, situé sur le territoire de la commune de Villelongue-dels-Monts, en vue d’en évaluer l’éventuelle capacité de stockage

 

“Cette première approche de détermination du comportement hydraulique du site devait, selon Alexandre Puignau, président du Syndicat du Tech et maire de Les Cluses, conduire à terme à une restauration multi-usage intégrant stockage, recharge des nappes, restauration de zone humide et biodiversité, expansion des crues, d’un site de près de trente-huit hectares où de multiples enjeux paraissaient conciliables. Avec les efforts de tous, l’autorisation administrative a été accordée par arrêté préfectoral le 28 février dernier et, soyons clair, il n’a jamais été question d’une “bassine” ou d’une simple” retenue collinaire” comme certains le laissent à croire”.

Par requ̻te en r̩f̩r̩ libert̩, FNE РFrance Nature Environnement -, a attaqu̩ cette d̩cision.

Le tribunal vient de statuer en leur faveur. “Pour autant, précise Alexandre Puignau, ce projet, qui certes implique un traitement partiel de la végétation de la zone, constituait pourtant un compromis tant pour faire face à la sécheresse et aux besoins en eau, recharge des nappes, soutien d’étiage du Tech, appui aux activités agricoles locales, que pour la restauration d’une zone humide à sec depuis deux ans et dont l’enfrichement par les accrues forestières constitue désormais un frein à l’expression de la biodiversité par la fermeture des milieux”.

Et le président du Syndicat du Tech de poursuivre dans un long communiqué remis à la presse ce vendredi 8 mars : “Il est regrettable que, sans même avoir cherché à comprendre ou échanger sur le sujet, cette association bloque un projet pour lequel tout le monde avait joué le jeu de l’urgence et de la transparence avec une organisation des travaux prescrite et contrôlée par les services compétents de l’Etat ainsi que du CEN, ce dans le respect des dispositions de l’arrêté avec notamment l’intervention d’un écologue pour les accès au site et un balisage de mise en défens des roselières. Cela, malgré l’investissement plein et entier du syndicat, et le parti pris affiché de réaliser ces actions avant le 15 mars, fenêtre de tir, nous permettant d’intervenir avant la période de nidification des oiseaux, de reproduction des batraciens et de présence de l’émyde lépreuse…”.

Face à un manque d’eau qui devient chronique, alarmant et pénalise tant les usages que les milieux et, insiste plus loin Alexandre Puignau, “sur les milieux aussi, force est de constater que tous les efforts ne vont pas dans le même sens et que les détracteurs de “ceux qui font” pourraient être bien plus utiles en apportant leur contribution à la recherche de solutions efficaces et durables pour nos territoires”.

Je peux vous assurer que la décision du tribunal ne va surement pas nous décourager, loin de là, et ,soutenus par les élus et de nombreux acteurs du territoire sur lesquels je sais pouvoir compter, nous continuerons notre action et mènerons à bout ce projet intégré dans son approche multifonctionnelle du site même si la phase d’expérimentation, précieuse en terme de connaissances et de retour d’expérience, qui pouvait être plus qu’utile d’autant plus devant cette situation inédite de vingt-quatre mois sans précipitations, doit être différée… J’espère que le territoire et les usagers de l’eau, dont les milieux en premier lieu, n’auront pas à pâtir de cette décision. Je pense que c’est une erreur et que la situation nous oblige à tous, j’ai bien dit tous. Espérons que cet été, certains ne regretteront pas leurs postures devant l’état de la biodiversité de nos cours d’eau et ripisylves et des cultures du secteur, sans parler du risque d’incendie”.

Face à la sécheresse, le Syndicat du Tech engage également une démarche sur des relevés et analyses relatives à la présence de cyanobactéries dans nos cours d’eau, pour pouvoir accompagner les maires dans l’information et la protection de nos populations.

“Face à ce risque sanitaire important lié au manque d’eau, et les protéger devant la forte probabilité du développement de problème de qualité des eaux, je préfère l’annoncer en amont, si certains veulent continuer à travailler contre l’intérêt général, dans des périodes qui je le rappelle nous obligent“.

Et Alexandre Puignau de conclure : “Le syndicat du Tech a toujours essayé de rassembler, de réunir les acteurs des milieux et les acteurs économiques. L’étude Eau’rizon 2070, qui vient de rentrer dans une phase de concertation et d’ateliers en est encore un autre exemple. Notre volonté de réunir tous les acteurs pour préparer l’avenir devant le changement climatique est bien la démonstration de notre volonté affichée, courageuse, de faire participer tout un chacun et trouver un compromis entre tous les usages et enjeux, pour ne pas subir et anticiper l’avenir tant pour la biodiversité que les enjeux économiques et agricoles. A chacun ses combats. Dont acte !”.

 

*FNE = France Nature Environnement