La rencontre avec Eugène Ebodé a été précédée ce samedi 22 novembre dÂ’’une lecture, par la Compagnie du Dromolo, de son dernier roman paru aux éditions Gallimard : « Souveraine magnifique », sur le thème du Rwanda, en présence de Jean Vila, maire de Cabestany, vice-président du Conseil général des P-O, et André Bonet, président du CML (Centre Méditerranéen de Littérature).

Eugène Ebodé est né au Cameroun, la guerre civile du Tchad contrarie sa scolarité. Il part pour la France afin de poursuivre ses études. Diplômé de lÂ’’IEP d’Â’Aix-en-Provence, du Celsa et de lÂ’’université de Montpellier, il intègre lÂ’’éducation nationale après lÂ’’obtention du CAPES. Chroniqueur littéraire (France Inter) il publie régulièrement des articles littéraires au Courrier de Genève. LÂ’’Académie française lui décerne en 2007 le prix Eve Delacroix et en 2010 il est fait Chevalier des Arts et des Lettres.

Eugène Ebodé a voulu voir Souveraine Magnifique, cette rescapée des vastes massacres qui se sont abattus sur le Rwanda en 1994 avec la fureur de cyclones sanglants. C’est le pouls battant, mais la tête froide, qu’il a frappé à la porte de la jeune femme. Tout au long de leurs conversations, ses souvenirs, ses confessions, sa colère moite, sa rage intacte portaient encore, vingt ans après la tragédie, trace des cris, des râles et des chuchotements venus d’outre-tombe.

Sa rencontre avec Souveraine Magnifique et la vache Doliba, qu’elle cogérait avec le bourreau de ses parents, lui a montré combien la sagesse des anciens a pu voler au secours des temps modernes englués dans leur morale et leurs procès.

Depuis les brumes bleutées des collines rwandaises jusqu’aux eaux rougeoyantes de la Ruzizi, cette rivière qui sépare plusieurs pays de la région des Grands Lacs africains, Eugène Ebodé a entendu la voix de Souveraine Magnifique, son cÂœoeur, son âme.