– Ce vendredi 15 août, Piero Cipolat fera une performance avec la construction d’une grande sculpture intitulée “Messages” sur la place Picasso, à Céret. Cette sculpture est composée de modules en bois positionnés en triangles assemblés. Puis il sera demandé au public de participer en inscrivant ses “mots préférés” sur l’un des modules. Ainsi, l’Å“uvre “Messages” s’étoffera de tous ces mots qui créeront, de loin, un effet cinétique. La sculpture itinérante sera finalisée par l’assemblage de tous les modules et de tous les messages ainsi récoltés au cours des expositions.

 

Piero Cipolat est un illusionniste de la forme et de la couleur. Le triangle, le carré, le cercle, la ligne et la courbe sont sa palette pour créer un nouveau monde imaginaire, pour transformer l’espace et la couleur. Il travaille sur les notions de transparence, de lumière, de reflets et de distorsions pour altérer la perception et solliciter les sens. Il crée un mouvement continu au delà du visuel, pour déstabiliser la confrontation entre le regard et l’objet, entre le spectateur et l’œuvre et ainsi créer une interaction entre ces 2 pôles par l’utilisation de structures planes, concaves, convexes, de plans articulés mobiles ou amovibles.

La métamorphose s’opère par le mouvement du spectateur, dans son changement de point de vue pour arriver à deux visions du monde, l’une objective et l’autre imaginaire. Cette confrontation est l’élément essentiel pour donner à l’objet une totale liberté et créer ainsi l’illusion.

Né le 16 août 1952 en République Démocratique du Congo, L’artiste séjourne en Italie de 1960 à 1978. Il fait ses études à Rome au Lycée artistique puis à l’Académie des Beaux arts. Deux chocs émotionnels : La renaissance et l’impressionnisme. Découverte de la lumière et de la couleur. Il travaille pour le Vatican et expose dans diverses galeries de Rome. De retour en R.D.C de 1978 à 1985, il expose et enseigne l’histoire de l’art à l ’école Italienne de Kinshasa. Découverte d’un langage différent proposé par l’art Africain à travers les tissus Showa des Kubas et leurs figures géométriques. Jusqu’alors peintre figuratif, il est à l’aube d’une nouvelle recherche vers l’abstraction à travers les différents mouvements que sont le Suprématisme, le Constructivisme, le Néo- plasticisme et le Colorfield Painting. En1985, il s’installe en France et se dirige vers le Minimalisme, le mouvement Madi, l’Art Cinétique… Pour lui, tous ces courants mettent en évidence les fondations de la géométrie, l’organisation de la surface, des volumes, de la ligne, des courbes, de l’espace dans un univers libre de toute évocation et de toute anecdote. Le tout dans une essentialité fondamentale pour atteindre une pureté, une vitalité, une profonde intensité.

Il s’agit pour lui de créer, inventer des nouvelles formes, de nouvelles matières, de nouvelles techniques. Elargir cette grande palette de possibilités infinies pour animer la couleur et la forme afin de provoquer une nouvelle esthétique et une nouvelle manière de traiter le réel.

Dans ses Å“uvres en Altuglass, la lumière intervient sur les objets et leur environnement. Elle n’a plus seulement une fonction dogmatique d’éclairage mais participe pleinement à la création d’un espace nouveau. Elle pénètre dans les transparences et rebondit sur les signes et les matières . Elle communie avec les objets en créant des espaces clairs et obscurs, colorés et transparents. Elle donne naissance à des ombres portantes, traces de la réalité qui envahissent l’œuvre et empiètent même sur son environnement. Les effets obtenus sont générateurs d’illusion de mouvements et font apparaître l’œuvre en 3 dimensions.

De même dans ses Å“uvres numérisées, l’artiste réalise une matrice qu’il déstructure puis il en étudie les formes, les couleurs, les distorsions et les possibles variations pour créer une nouvelle illusion .

On retrouvera cette démarche dans toutes les Å“uvres de l’artiste qu’il s’agisse des ses sculptures, des plexi, des Å“uvres numérisées ou de ses Å“uvres sur toile travaillées avec de la matière. Toutefois il insiste sur le fait que « …comprendre et chercher à expliquer l’art, n’est pas une raison en soi et je pense qu’il ne faut pas toujours chercher à vouloir dévoiler ce rare mystère de la vie que l’art nous propose et nous laisse en héritage ».