Le Baron de la Duy commandait un royaume
Qu’il tenait de son père en hoirie.
De sa barque élective il manoeuvrait la bôme
Mais négligeait un peu la voirie.

Parcourant un matin sa ville assoupie
Il la trouvait fort sale et toute décrépie
Et regretta le temps où pour les majorquins
Elle était le palais d’un peuple de marins.

Il réunit alors l’élite mondaine
Qui lui tenait lieu de conseil municipal
Et qui à tout propos ânonnait des fredaines
En se donnant des airs de quartier général.

Il faut de notre bourg faire une capitale
Qu’entre Paris et Rome elle soit la principale
Que les regards du monde vers notre Castillet
Accourent et se fixent tout écarquillés.

A ces mots prononcés par l’édile des lieux
Avec moult trémolos et larmes dans les yeux
Chacun veut démontrer son ingéniosité
Et á tous imposer sa perspicacité.

Si des malentendants nous devenions la Mecque
Avance celui-ci en songeant à la Loge
Et aux trois mains plantées qui figureraient presque
A l’alphabet muet un véritable éloge.

Mais pour marquer un règne il faut un monument
S’exclame celui-la avec emportement
En rappelant à tous l’empreinte indélébile
Que les travaux de Frêche ont laissés à sa ville.

On songea dans l’instant á établir un pont
Pour remédier aux maux de la circulation
Mais le résultat ne fut pas à la hauteur
Des espoirs affichés de gloire et de grandeur

Ne se décourageant de gagner les éloges
Le baron de la Duy s’entoura d’ufologues
Spécialistes connus en développement
Avec des aliens comme nouveaux habitants.

Et á longueur de cours et de conférences
On lui promit de voir un nouvel âge d’or,
Qu’il lui suffisait d’entrer en connivence
Avec l’élu de proxima du centaure.

Et c’est ainsi qu’on voit aux berges de la têt
Pousser un champignon à forme de vaisseau
Qui permettra bientôt de faire ses emplettes
Dans la constellation du verseau.