Le casino d'Argelès-sur-Mer

La commune d’Argelès-sur-Mer est classée “commune touristique et balnéaire” depuis un arrêté du 12 juillet 1962 (pour mémoire, surclassement démographique dans la catégorie 80 000 à 150 000 habitants). C’est la principale station du littoral roussillonnais et la population accueillie sur son territoire en période estivale peut être multipliée par dix.

Dans le dernier rapport en date – dont nous nous sommes déjà fait largement l’écho dans ces mêmes colonnes il y a une dizaine de jours… – concernant la commune et effectué par la Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon, à propos de la gestion du casino, il est notamment précisé…

– La gestion du casino d’Argelès-sur-Mer fait l’objet d’une délégation de service public qui a pris l’effet le 1er octobre 2004, sur une durée de 15 ans, soit jusqu’au 30 septembre 2019. Société par actions simplifiée au capital de 75 000 euros, la société “casino d’Argelès-sur-Mer” est détenue à 100% par la société Moliflor (rebaptisée depuis JoaCasino).

Par arrêté ministériel du 17 octobre 2004, le casino a été autorisé à exploiter 49 machines à sous, ainsi que le jeu “la boule”, jusqu’au 30 septembre 2009. Avec initialement 32 machines à sous installées, leur nombre est passé tout d’abord à 40 en novembre 2006, puis à 49 en avril 2007. Un arrêté ministériel en date du 17 novembre 2009 a prolongé l’autorisation de jeux jusqu’au 30 septembre 2014.

L’analyse des rapports annuels au délégataire permet de constater une très nette tendane à la baisse du résultat net, ainsi forcément que des recettes par la commune.

PRODUITS D’EXPLOITATION

– 2006 : 2 785 251 euros

– 2007 : 2 762 218 euros

– 2008 : 2 363 309 euros

– 2009 : 2 255 714 euros.

Le produit des jeux reste la principale recette du casino, malgré la baisse importante constatée depuis 2007.

CONCERNANT LA RéPARTITION PAR ACTIVITé…

– Les Jeux : 1 812 625 euros (2006) ; 1 898 707 euros (2007) ; 1 601 559 euros (2008) ; 1 043 142 euros (2009)

РLa Discoth̬que (Playa Club) : 732 945 euros (2006) ; 599 785 euros (2007) ; 479 194 euros (2008) ; 318 329 euros (2009)

– Le Restaurant et Banquets : 44 802 euros (2006) ; 55 718 euros (2007) ;  55 941 euros (2008) ; 84 593 euros (2009)

– Le Bar : 41 998 euros (2006) ; 34 816 euros (2007) ; 28 914 euros (2008) ; 25 983 euros (2009)

– Autres : 63 950 euros (2006) ; 90 117 euros (2007) ; 75 896 euros (2008) ; 166 846 euros (2009)

– Totaux : 2 696 320 euros (2006) ; 2 679 142 euros (2007) ; 75 896 euros (2008) ; 1 638 893 euros (2009).

Du coup, le prélèvement communal, lié aux résultats, est en chute libre : il est passé de 212 541 euros (2006) à 103 876 euros (2009). La part des impôts et taxes communaux est passée de 77 014 euros (2006) à 50 748 euros (2009). Le reversement Etat/ Commune, dans le même laps de temps, de 95 318 euros (2006) à 30 094 euros (2009).

La fréquentation de l’établissement accuse également une forte baisse : de 112 515 clients en 2006 à 50 584 en 2009, soit une chute de 55%, pour la seule salle des machines à sous. Sur la même période, la discothèque Playa Club enregistre une baisse de fréquentation de 53% (de 35 623 entrées à 16 743) ; la boule de – 25,5%, passant de 5 209 en 2006 à 3 882 en 2009… Seul le restaurant (payant) tite son épingle du jeu avec + 0,15% (de 4 665 couverts en 2006 à 4 672 en 2009).

Il faut toutefois préciser que les résultats de l’exercice 2009 sont affectés par une fermeture de l’établissement pour travaux d’une durée de cinq mois, de novembre 2008 à mars 2009 (ce qui ne concerne nullement en revanche la discothèque Playa Club qui ne fonctionne qu’en été !). La poursuite de la crise, l’interdiction de fumer dans les lieux publics (à compter de janvier 2008) auraient également contribué à une baisse de la fréquentation, avec un impact négatif sur le produit brut du casino ; “auraient” car le même phénomène avec les mêmes conséquences n’ont pas été constatés dans les autres casinos du groupe Joa (dont Canet-en-Roussillon, Le Boulou et Saint-Cyprien).