Trois questions à Bernard Fourcade, Président de la CCI des Pyrénées-Orientales

 

Avec le projet de pôle aéronautique que vous soutenez, votre département incarne à lui seul la trilogie Air Mer Terre qui signe l’ADN de l’Occitanie. Quel regard portez-vous sur cet atout pour votre territoire et notre région ?

Notre département est, c’est vrai, riche d’atouts que l’on ne retrouve guère que dans la région de Nice. La montagne, la plaine, la mer, l’agriculture, le tourisme mais, aussi, l’industrie – qui plus est propre – sont pour nous des éléments d’identité autant que des leviers de développement. Ils constituent un puissant élément d’attractivité pour faire venir les talents et les investisseurs, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies. Le projet de pôle aéronautique de Perpignan-Rivesaltes que nous avons lancé est basé sur la disponibilité d’une infrastructure significative (dont Airbus se sert pour certains types d’essai), de foncier disponible autour de l’aéroport et de l’accélération du renouvellement des flottes des compagnies aériennes : pourquoi ne pas structurer une filière de déconstruction aéronautique ? Une réflexion que nous élargissons au secteur du nautisme. Nous avons là une vraie carte à jouer, qui confortera notre participation active à cet ADN Air Mer Terre d’Occitanie.

 

L’émergence d’une vraie meute entrepreneuriale d’Occitanie est un enjeu majeur de performance pour notre territoire. Comment les 13 CCI territoriales de celui-ci peuvent-elles y contribuer ?

J’ai toujours été un partisan convaincu de la régionalisation et de la proximité. Notre réseau de CCI territoriales propose dorénavant la bonne échelle de maillage pour permettre certaines mutualisations tout en assurant un accompagnement de grande qualité. Nos entreprises ont besoin d’un réseau fort, plus réactif et plus puissant. Il faut pour cela que les 13 CCI territoriales évitent les doublons et ne cherchent pas à réinventer des solutions qui existent au sein même de notre réseau. L’exemple du CFA est à suivre : personne n’y a perdu et tout le monde y a gagné. Nous avons aujourd’hui acquis sur ce sujet une vraie force et une vraie reconnaissance collective auprès de l’ensemble de nos partenaires, eux-mêmes organisés à l’échelon régional. Sur ce schéma, la CCI Occitanie doit être là pour nous représenter à ce niveau de décision et nous apporter le back-office administratif mais aussi stratégique nécessaire pour gagner en performance. Nous avons besoin d’un organisme qui nous donne l’information, et la décrypte parfois, pour en simplifier l’application et nous permettre de parler d’une seule voix. Car nous sommes un seul et même établissement : le réseau consulaire d’Occitanie. C’est ainsi que notre réseau servira la montée en puissance de la meute entrepreneuriale dont nous parlons.

 

Quel est le projet de développement économique que vous portez sur votre territoire et qui vous tient le plus à cœur ?

Nous avons la chance d’avoir actuellement trois filières en plein développement : les énergies renouvelables, le nautisme et les nouvelles technologies. Incubateurs, écoles, laboratoires traditionnels, fablabs… : nous avons, pour chacune de ses filières, l’écosystème complet qui permet d’être très optimiste. Je n’ai donc pas un projet qui me tient plus à cœur qu’un autre, hormis le développement économique de notre territoire départemental et régional. Car les projets cités peuvent tous être des vecteurs de développement et d’image pour toute l’Occitanie.