Gestion solidaire de l’eau et agriculture biologique, thèmes passionnants de deux conférences du CSE
En ouverture et clôture du colloque AGDUQUE – Une AGriculture DUrable pour préserver la QUalité des Eaux – qui s’est tenu le 13 novembre 2014 à l’Hôtel d’Agglomération Perpignan Méditerranée, le Conseil de Suivi et d’Evaluation (CSE) a présenté deux conférences dans le cadre des Rendez-vous éco-citoyens.
Le 12 novembre, Florence Denier-Pasquier, juriste de l’environnement et vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), rapporteure du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a traité de la gestion et l’usage de l’eau en agriculture.
Aux côtés de Francis Clique, vice-président de la Communauté d’Agglomération Perpignan Méditerranée, 1er adjoint de la Ville de Canet-en-Roussillon, Henri Got, nouveau président du CSE (il a succédé à Chantal Gombert au cours de l’été dernier), a souligné que « Mme Denier-Pasquier, lors de sa brillante intervention, a montré que l’eau n’était pas une ressource inépuisable et qu’à ce titre son partage entre les différents usages devait relever d’une gestion solidaire. Les relations entre l’eau et l’agriculture revêtent une acuité majeure tant en ce qui concerne les dimensions quantitatives que qualitatives. La conférencière a développé les cinq enjeux interdépendants : assurer dans le temps une production agricole diversifiée, préserver la qualité naturelle de l’eau, concilier les différents usages et activités liés à l’eau, faire que l’agriculture contribue au bon état des eaux, et enfin adapter l’agriculture aux enjeux climatiques (…)».
Ces préconisations témoignent de la conviction qu’il n’y a pas d’opposition fondamentale entre l’indispensable développement de l’agriculture, le maintien de la qualité de l’eau et la préservation des milieux aquatiques.
Le 13 novembre, c’était au tour de Jacques Caplat, agronome et ethnologue, d’exposer son sujet, objet de son dernier ouvrage : « Changeons d’agriculture, réussir la transition ».
Jacques Caplat a démontré lors de sa conférence, de façon pédagogique et à partir d’un argumentaire très étayé scientifiquement, « que l’agriculture biologique, au-delà des fantasmes et des idées reçues, est la mieux placée pour nourrir une planète de 9 millions d’individus. Alors que l’agriculture dite « conventionnelle », développée dans les pays tempérés, est totalement coupée de son environnement naturel et humain, l’agriculture biologique vise à recréer des liens étroits entre les trois dimensions suivantes : pour qu’un système agricole préserve le sol, l’eau et la biodiversité, il faut supprimer les engrais et les pesticides qui détruisent une grande partie de la vie microbienne (…) ».