(Vu sur la Toile)

 

Saint-Nazaire : Deux amis condamnés pour plusieurs dizaines de viols sur des chevaux
(Article de Julie Urbach • Rédaction journal 20 Minutes)

Deux jeunes hommes de 26 et 27 ans ont été condamnés pour sévices sexuels sur des équidés, mardi soir, par le tribunal de Saint-Nazaire

 

Journal 20 Minutes.- La nuit venue, ils se faufilaient dans les boxes ou passaient par-dessus les portes des enclos fermés, grâce à un tabouret. Pendant près d’un an, un sordide scénario s’est répété quasiment tous les week-ends dans deux centres équestres de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Deux jeunes hommes, alors âgés d’une vingtaine d’années à peine, passaient leurs samedis soir au Sabot d’Or et au Poney club des Landes pour faire subir aux juments et étalons des caresses, pénétrations, et autres sévices sexuels. « C’est ma façon de les aimer, ça ne changera pas », avait déclaré l’un d’entre eux, après son interpellation, en février 2016. Car les deux copains de collège, qui agissaient ensemble, ont vite reconnu et assumé les faits. Tout comme leur impressionnante fréquence, « une trentaine, voire une cinquantaine de fois ».

Ce mardi, le ton n’est plus le même. Six longues années après que leur petit manège s’est arrêté, à la suite de l’installation de caméras de vidéosurveillance dans les écuries, seul un prévenu se présente à la barre du tribunal. Le langage cru qu’il avait pu utiliser, revendiquant n’aimer « baiser qu’avec les chevaux, et rien d’autre », s’est mué en excuses appuyées. « Je regrette totalement ce qui s’est passé, on a fait du mal et on a traumatisé les chevaux », marmonne Nathan*, jeune homme brun de 27 ans, visiblement très mal à l’aise mais « prêt à assumer ». Dans une lettre lue par son avocat, son compère dit « sa honte » qui l’a empêchée de se présenter à l’audience, couplée à la peur d’être reconnu.

 

« Pas de consentement chez l’animal »

 

Pourquoi ces deux adolescents, qui ont découvert la sexualité devant des images zoophiles dès 12 ans et se masturbaient ensemble devant le dessin animé My little Pony, ont-ils pu développer de telles déviances sexuelles ? C’est ce que le tribunal a essayé de comprendre, plutôt que de s’attarder sur les actes en tant que tels.

« Vous dites que vous vouliez leur donner du plaisir, mais il n’y a pas de consentement chez l’animal. Vous leur imposiez des sévices, ils étaient vos objets sexuels, car ils ne peuvent que subir », insiste Mathilde Defretin pour le ministère public, bien qu’il n’y ait eu aucune mutilation ou de coups donnés aux équidés.

Le prévenu présent, qui était également jugé pour détention d’images pédopornographiques, parle de son côté d’« une passion pour l’équitation mal gérée devenue attirance ». « Au départ, c’était un pari, raconte l’avocat du prévenu absent, maître Olivier Couespel du Mesnil. Puis une sorte d’envie est née chez lui. Il disait que chez les animaux, contrairement aux humains, il n’y avait pas de risque de rupture. Mais c’est une tout autre personne que l’on juge aujourd’hui. »

Nathan, l’adolescent en souffrance dont la bisexualité n’a pas été comprise à l’époque par ses parents adoptifs, a-t-il lui aussi réellement changé ? Le tribunal en doute alors que le jeune homme, qui assure avoir réalisé une « introspection », ne s’est pas engagé dans un véritable parcours de soins et peine à s’insérer socialement. En 2020, une expertise décelait d’ailleurs chez celui qui était décrit comme l’instigateur une persistance « dans l’attirance zoophile. »

 

Six et douze mois avec sursis

 

Toujours d’un filet de voix, lui jure qu’il recroise fréquemment des chevaux sans qu’il n’y ait eu récidive. « Il semble avoir réfléchi, mais nous ne savons pas de quoi demain sera fait pour tous les animaux qui croiseront la route des deux prévenus », estime de son côté l’avocat de la SPA, qui fait partie de la demi-douzaine d’associations de protection animale qui se sont constituées parties civiles dans ce dossier hors norme.

Les deux hommes, qui ont gardé des liens, sont condamnés à six mois de prison avec sursis pour le prévenu absent, douze mois avec sursis probatoire pendant deux ans assortie une obligation de soins pour Nathan. Ils ont également reçu l’interdiction de détenir un animal domestique et devront verser plusieurs centaines d’euros chacun aux parties civiles.

* prénom d’emprunt

(Source Rédaction journal 20 Minutes)